Bon, comme les news ne viennent pas, je vais poster quelques trucs ici quand ça tombe, en citant les sources... (désolé PN)
Alors que notre reporter Antoine Morcos est en ce moment même à la conférence Nintendo Europe qui devrait débuter dans un peu moins d'une heure, nos confrères d'ITR publient une entrevue de Stéphan Bole, PDG de Nintendo France qui nous parle de l'avenir des consoles Nintendo sur le sol français. Par ailleurs, selon Stéphan Bole, le nouveau Zelda sur GameCube sortira bien à la fin de l'année en Europe.
Le format Game Boy Advance a-t-il vu ses ventes diminuer à l’annonce de la prochaine console portable Nintendo DS ?
Stephan Bole : Non, bien au contraire : la sortie de la nouvelle Nintendo DS au dernier trimestre 2004 aux Etats-Unis a tiré globalement le marché des consoles portables vers le haut. A l’occasion des fêtes de Thanksgiving, qui représentent toujours un moment capital pour l’industrie du jeu vidéo outre-atlantique, . Lors des 20 dernières années, l’année record en terme de ventes de consoles portables sur la semaine de Thanksgiving avait atteint 800 000 machines. Au total, sur cette période en 2004 Nintendo a pulvérisé le précédent record et vendu 1,3 millions de consoles portables dont 500 000 Nintendo DS. Ces chiffres illustrent bien la dynamique de ce marché et la complémentarité des deux modèles.
Quel sera le positionnement de la Nintendo DS ?
La Nintendo DS est le fruit de la stratégie « historique » de Nintendo : d’une part proposer des produits innovants avec ici des fonctions inédites comme le double écran, la gestion de la 3D, l’écran tactile, la reconnaissance vocale ou encore le multijoueurs sans fil et d’autre part rendre cette technologie accessible à tous. La Nintendo DS a été conçue pour offrir de nouvelles perspectives de jeu tout en s’adressant sur un pied d’égalité tant aux amateurs de jeux vidéo qu’aux néophytes : son interface de jeu a été créée dans ce sens. Notre cœur de cible pour la Nintendo DS sera axé dans un premier temps sur les 13 à 24 ans. La console sera entièrement compatible avec les cartouches des différents modèles de Game Boy.
En spécialiste du jeu vidéo, quelle est la position de Nintendo par rapport au phénomène montant de convergence au sein des loisirs interactifs ?
Le savoir-faire historique de Nintendo, ce sont les jeux vidéo. C’est ce que nous proposons aux consommateurs : des produits exclusivement dédiés au jeu qui ont fait toute la réputation de la marque auprès des joueurs. D’ailleurs, au fil des années, les critiques parfois formulées à l’encontre des produits de la marque concernant par exemple l’imagerie « colorée » ou enfantine de certains univers ont progressivement disparues car les utilisateurs ont reconnu les vraies valeurs d’usages fortes en terme de jouabilité et de profondeur de jeu qui sont rattachées aujourd’hui à Nintendo. Mais cette spécialisation dans le jeu vidéo ne nous empêche pas de rester à l’écoute des tendances du marché. Aujourd’hui, nous pensons que les consommateurs veulent du jeu vidéo avant tout et que la convergence est avant tout un rêve d’industriel. Mais si demain nous pensons qu’il y a un vrai marché de masse pour un produit « convergent » avec la téléphonie ou la vidéo, il sera facile de directement travailler avec nos partenaires industriels comme Matsushita ou Sharp par exemple. La console Q de Panasonic (ndlr : hybride GameCube et lecteur DVD vidéo) sortie uniquement au Japon en est un exemple.
Comment préparez-vous aujourd’hui le lancement français de la Nintendo DS ?
Comme toujours pour une nouvelle console Nintendo, nous allons tout faire pour assurer un lancement dans les meilleures conditions. Les lancements américains et japonais ont été de vrais succès et ont même dépassé nos espérances : 1,6 million de consoles ont été vendues en sell-out en à peine trois semaines ! L’objectif de Nintendo est désormais de dépasser les trois millions de machines vendues au 31 décembre 2004 puis cinq millions une fois la console lancée en Europe en mars prochain. Pour répondre à cette forte demande, la capacité de production de Nintendo a été augmentée et je peux déjà vous dire que nous aurons plus de Nintendo DS pour le lancement européen que de GBA SP à sa sortie.
Quel sera le prix de la Nintendo DS en Europe ?
Nous communiquerons tous les détails du lancement courant janvier (cet après midi). En ce qui concerne le prix de vente, Nintendo a toujours commercialisé ses nouvelles consoles à des prix « grand public ». La Nintendo DS sera quoi qu’il en soit positionnée sous la barre des 200 euros.
Nintendo a repositionné le GameCube en octobre 2003. Comment les ventes ont-elle réagies cette année aux baisses de prix des machines concurrentes ?
Nous n’avons pas souffert des repositionnements des consoles concurrentes : la dynamique de succès connue en 2003 s’est pérennisée et les parts de marché du GameCube sont restées stables sur 2004, établies en moyenne à 23%. C’est un format dynamique qui s’est écoulé à environ 332 000 exemplaires sur 2004, pour sa troisième année de présence sur le marché français. Je rappelle que si le GameCube était en effet passé à 99 euros en octobre 2003, nous avons également procédé à un repositionnement cette année via le pack proposé à 99 euros regroupant la console plus Mario Kart : Double Dash !!, l’un des plus grands succès du support écoulé à 450 000 exemplaires en France. Un bundle à prix agressif qui nous a permis de conserver nos parts de marché dans le contexte ultra concurrentiel de fin d’année. A ce jour, le parc français de 1,07 million de GameCube vient de dépasser en deux ans et demi seulement celui de sa grande soeur la Nintendo 64 qui s’était établi à 1,01 million sur cinq ans.
Quel est aujourd’hui le cœur de cible du GameCube ?
Il est assez large. Nous touchons tous les joueurs, quel que soit leur âge. L’écart type des âges des possesseurs est donc large, mais l’âge moyen des joueurs était la première année de 21 ans environ, il avait vieilli à près de 23 ans l’an dernier. Il devrait légèrement rajeunir fin 2004. Nous estimons aujourd’hui que plus de 94% du parc de GameCube est encore actif, ce qui est très élevé par rapport à la norme. Parmi les utilisateurs, nous savons que les « gamers » ont toujours traditionnellement joué sur GameCube et qu’un cœur de 300 000 utilisateurs en France peut être qualifié de « Nintendo loyalistes » puisqu’ils restent fidèles aux consoles et jeux de la marque. Mais en tant que pure console de jeu vidéo, le GameCube a non seulement séduit les hard-core gamers multi-équipés, mais aussi réussi à convaincu de nombreux joueurs occasionnels.
Comment se sont comportées les ventes de jeux GameCube sur 2004 ?
Il s’est vendu environ 2,3 millions de jeux GameCube en France sur 2004. Un chiffre très satisfaisant, notamment dans le sens où nous observons que les versions GameCube des jeux multiplateformes chez les éditeurs tiers se positionnent systématiquement en deuxième position après le format PlayStation 2. On l’a observé notamment en cette fin d’année avec des titres comme Need for Speed Underground 2 ou Prince of Persia 2. En ce qui concerne les logiciels Nintendo, 2004 a été pour nous une année de positionnement de nouvelles marques avec des titres comme Donkey Konga, écoulé à 50 000 exemplaires, ou encore Animal Crossing, qui se sera vendu à environ 33 000 pièces. L’un des points communs entre ces nouvelles franchises, c’est l’innovation via de nouveaux concepts de jeu qui permettent tant de soutenir l’intérêt des passionnés que de conquérir de nouvelles tranches d’utilisateurs. Par rapport à l’année passée où nous disposions d’un titre « killer app » comme Mario Kart : Double Dash !!, nous avons publié sur 2004 davantage de titres pour GameCube, mais avec pour chacun des objectifs raisonnables. Nos parts de marchés sur le software restent stables à environ 36% sur le format GameCube. En France, une douzaine de titres ont dépassé les 100 000 exemplaires vendus, parmi lesquels quatre titres se sont vendus à plus de 250 000 exemplaires: Mario Kart : Double Dash !! (470 000 ex), Super Mario Sunshine (290 000 ex), The Legend Of Zelda : The Wind Waker (255 000 ex) et Super Smash Bros. Melee (250 000 ex). Fin 2004, le fond de catalogue a été particulièrement dynamique via notamment la gamme Choix des Joueurs.
Quelles sont vos perspectives pour le format GameCube sur 2005 ?
En 2005, nous devrions dépasser les standards actuels de ventes software sur GameCube grâce bien sûr au parc installé toujours en progression et à un catalogue de titres à très forts potentiels. Plusieurs blockbusters sont en effet inscrits au planning 2005 de Nintendo comme The Legend of Zelda : Four Swords pour lequel nous avons un objectif de plus de 70 000 ventes, Mario Power Tennis qui profite d’un potentiel de plus de 100 000 exemplaires tout comme Mario Party 6. Deux autres titres sont d’ores et déjà très attendus par les joueurs : Resident Evil 4 de Capcom que nous éditerons en Europe et qui marquera une vraie rupture dans la série grâce à un gameplay très orienté vers l’action. Il sera en exclusivité sur GameCube pour neuf mois et nous projetons d’en écouler 150 000 exemplaires. 2005 sera aussi l’année du lancement du prochain jeu d’aventure de la série Legend of Zelda. Attendu pour la fin d’année, ce jeu qui a fait sensation lors de sa présentation au dernier E3 sera l’un des atouts majeurs du GameCube pour l’année prochaine : nous estimons le potentiel du titre à 400 000 pièces en France. L’année 2005 s’annonce donc très bonne pour le software sur GameCube : le ratio jeux par console est actuellement de 7,2 titres en moyenne par console mais nous devrions atteindre 9,8 au cours de l’année 2005.
Quel bilan dressez-vous des ventes de la gamme Game Boy Advance sur 2004 ?
Rappelons que les consoles Game Boy Advance représentent aujourd’hui le format le plus répandu dans le monde avec plus de 75 millions de machines vendues. Le GBA représente aujourd’hui 99% de parts de marché sur le segment de la console portable en France. 730 000 consoles GBA ont été vendues en France au cours de l’année 2004, sachant que le modèle GBA SP a affiché une progression de +14% cette année et que nous avons cessé de livrer le premier modèle de GBA au cours de 2004. En France, le parc installé se monte actuellement à plus de 2,6 millions d’exemplaires sans oublier les 6,5 millions des précédents modèles de Game Boy dont les jeux restent compatibles. Désormais positionnée à 99 euros, le GBA SP adresse un public toujours plus large, avec un cœur de cible identifié chez les joueurs entre six et 12 ans. Nous allons entretenir cette dynamique sur 2005 avec l’objectif de positionner le GBA SP comme une console indispensable pour les plus jeunes. Le nombre de jeux achetés par console était en moyenne de 3,84 pour l’année 2004; il devrait monter à 5,64 sur l’année en cours. Signe de l’engouement continu pour le support, les consoles en édition limitée comme la GBA SP pink performent très bien : les 60 000 exemplaires mis en place de ce modèle particulier ont été vendus trois semaines avant Noël. En cumulant les ventes de consoles GBA et Gamecube, Nintendo a été le premier vendeur de consoles de jeu en France sur 2004. Une console sur deux vendues à Noël est une console Nintendo.
Quelle est la part des jeux Nintendo sur GBA ?
Comme sur GameCube, nous représentons un bon tiers de parts de marché pour le software GBA. Nos meilleures ventes 2004 sont actuellement Pokémon Vert Feuille et Pokémon Rouge Feu , qui se sont chacune écoulées à ce jour à 280 000 exemplaires en France. The Legend of Zelda : The Minish Cap performe aussi très bien : nous devrions atteindre les 90 000 ventes pour le jeu seul et le pack regroupant une GBA SP édition limitée plus le jeu en est à 50 000 exemplaires vendus.