Infogrames dans la tourmente...

Si le secteur du jeu vidéo est en plein boom, tous les éditeurs n'en profitent pas. Infogrames, un poids lourd du secteur, en est la parfaite illustration, avec de nouvelles pertes qui ne sont pas du goût des investisseurs.

Le business des jeux vidéo est assez facile à comprendre : croissances folles et crises déprimantes se succèdent à un rythme effrené. Tous les 5-6 ans, on passe d'un marché en plein boom à un ralentissement effrayant, transition générationnelle oblige.

En ce moment, avec les nouvelles consoles et leur succès (le leader actuel Sony vient d'annoncer avoir passé le cap de 40 millions de PS2 expédiées dans le monde), on entame une nouvelle période de croissance : on avait expliqué récemment que la croissance devrait être de l'ordre de 15% par an dans les 2 prochaines années, rien qu'en Europe.

Infogrames ne semble pas bénéficier de cette croissance : l'action a chuté hier de 25%, atteignant son niveau le plus bas depuis toujours, à 2.19 euros.

Il faut dire que la douche est très froide pour les investisseurs, qui s'attendaient à une annonce de résultats rouges, mais pas noirs : Infogrames a reporté une perte de 79.4 millions d'euros, alors qu'on s'attendait à une perte de 26.6 millions d'euros.

En un an, Infogrames a vu 80% de sa valeur fondre comme neige au soleil. Pour les spécialistes, Infogrames paie là le prix de sa politique du tout et du n'importe quoi : en ajoutant aux pertes quelques 33.5 millions d'euros, beaucoup y voient le prix à payer pour les titres qui n'ont pas marché et les développements de jeux annulés.

Mais Bruno Bonnell, le responsable d'Infogrames, est optimiste : sa société dispose d'un solide catalogue, très tourné vers les Etats-Unis néanmoins, dont les jeux seront lancés au meilleur moment possible : "notre première priorité est d'améliorer la profitabilité".

Pour les prochains mois, Infogrames prévoit une croissance de 20% de son chiffre d'affaires, à quelques 880 millions d'euros. La dette d'Infogrames reste de toute facon dans les 500 millions d'euros, plus du double de la capitalisation boursière d'Infogrames telle qu'elle est aujourd'hui.

Le problème est que la firme a souscrit des bons auprès des investisseurs, et qu'en 2004 et 2005 il faudra rembourser 125 puis 312 millions d'euros... En attendant, on espère que le planning européen va nous permettre de découvrir les jeux d'Infogrames le plus vite possible... Consultez ces news pour en connaître la dernière mouture !