Test de Gal Gun 2 : Otakus pression
En s'ouvrant un maximum aux développeurs, la Nintendo Switch s'expose à recevoir des jeux complètement barrés dont seuls les japonais ont le secret. Gal Gun 2 est de ceux-ci, avec pour seul but de venir titiller le côté otaku refoulé des joueurs hybrides
TestC'est l'histoire d'un mec
Pas toujours facile d'assumer son côté otaku, surtout quand les développeurs japonais sont bien décidés à sortir un titre qui brise à peu près tous les codes de courtoisie établit par le monde occidental depuis des décennies. Car sous ses airs de railshooter coloré, Gal Gun 2 a fait le choix, comme tous les jeux de la franchise avant lui, de mettre le joueur dans la peau d'un lycéen qui obtient tout à coup le pouvoir de rendre dingue à peu près toutes les filles de son bahut.Equipé d'un casque de réalité virtuelle et d'un pistolet à phéromones, le nouveau tombeur que vous êtes devenu va devoir repousser les demoiselles à coups d'hormones bien placées et en profiter pour nettoyer les couloirs du lycée des démons qui les rendent dangereusement amoureuses de vous.
Un scénario absolument sans surprise puisque le premier Gal Gun suivait grosso modo la même feuille de route à quelques détails mineurs près. Alors oui, comme il s'agit du premier épisode à voir le jour sur une console Nintendo, beaucoup de joueurs n'y verront aucune redondance, et c'est plutôt tant mieux finalement.
Employé moderne
Choisi un peu par hasard par l'ange Risu, le joueur se retrouve donc rapidement armé de son fameux pistolet pour s'aventurer dans le bout de scénario proposé par le titre d'Inti Creates. Car on ne peut pas dire que l'histoire ait été la préoccupation principale du studio nippon durant le développement du projet. On vous donne simplement un délai de 20 jours afin d'accomplir votre tâche de nettoyeur de démons.Les dialogues sont insipides en plus d'être intégralement en anglais (ou en japonais), et les interactions avec certains personnages qui ne semblent pas être affectés par la malédiction, la voisine Chiru et l'amie d'enfance Nanako, sont d'une pauvreté affligeante. Quelques rebondissement à coups d'artworks souvent osés (t-shirt mouillé, bondage,...) viennent pimenter un peu un ensemble souvent insipide en dehors des phases d'action.
Pour faire progresser l'histoire autour de vos deux irréductibles demoiselles, il est nécessaire de leur offrir de la nourriture pour déclencher des scènes avec l'une ou l'autre et ainsi faire progresser votre degré d'entente et déclencher accessoirement une fin plus ou moins heureuse.
Les dialogues sont parfois soumis aux choix multiples, qui ne semblent néanmoins pas avoir une quelconque influence sur le déroulement de l'aventure dans plus de la moitié des cas. Pire, certains choix "multiples" ne proposent qu'une seule réponse possible, ou des réponses qui veulent dire la même chiose ce qui limite un peu plus l'intérêt de ces séquences déjà pas forcément emballantes de base.
Drague lourde
Du côté du gameplay c'est simple. Le héros est donc équipé de son pistolet pour balancer des phéromones aux jeunes filles qui souhaiteraient s'en approcher d'un peu trop près. Pour cela, le joueur doit viser le corps des demoiselles à plusieurs reprises pour les faire tomber de plaisir. Il est également possible de réaliser des "ecstasy shot" si une zone particulière (visage, poitrine, entre-jambes, jambes) est touchée. Cela permet de gagner un temps fou pour s'occuper rapidement des autres groupies, mais aussi de faire grimper un score de combo afin de récupérer quelques points de plus. Il est également possible de croiser le regard de l'une d'entre elle pour réaliser un ecstasy shot à coup sûr. Une technique longue et laborieuse qui n'a pas d'autre intérêt que de faire grimper votre multiplicateur de combos.Le joueur peut sélectionner deux missions par jour sur celles qui sont proposées dans son smartphone; Il est donc possible d'enchaîner une quarantaine de missions avant d'arriver au bout du délai accordée par Risu. Les missions prennent plusieurs formes, avec le railshooter classique qui consiste à tirer dans tout ce qui bouge jusqu'à pouvoir se déplacer jusqu'à un autre angle d'attaque (représenté par une silhouette bleue, ou verte pour les fins de niveaux). Peu importe le mode de jeu, il est impossible d'avancer, et les seuls mouvements autorisés dans le feu de l'action sont le zoom, le décalage de la tête à gauche ou à droite et le fait de pouvoir d'accroupir et même s'allonger.
Les missions de défense vous obligent à défendre plusieurs petits groupes de jeunes filles, attaquées par une multitude de démons. Il faut donc passer rapidement d'un point à un autre afin d'annihiler leur présence, soit par des tirs, soit à l'aide du mode aspirateur du pistolet. Le dernier mode consiste à récupérer plusieurs objets dans une même zone dans un temps donné. Là aussi le joueur ne peut se déplacer que d'un point à un autre sans la possibilité de bouger autre chose que sa tête. Un mode qui demande beaucoup d'observation et parfois même un peu de jugeotte. De quoi renouveler un peu l'expérience de jeu qui aurait tendance à vite se répéter sans cela.
Ne pas tout miser sur le physique
Le tout se fait dans une ambiance quelconque d'anime japonais lambda avec des lieux surexploités et donc bien trop conventionnels pour apporter un peu de fraîcheur. On parcourt donc les couloirs du lycée, son parking, son gymnase, ses vestiaires et on recommence. En revanche, on n'enlèvera pas au jeu le fait qu'il possède des graphismes très soignés, et encore plus appréciables en mode portable. Une bonne nouvelle que l'on doit à l'utilisation de l'Unreal Engine, réellement bien exploité par le studio Inti Creates.On pourra toutefois émettre quelques critiques sur le contenu du jeu, qui propose vraiment trop peu d'éléments qui pourraient tenir le joueur plusieurs heures d'affilé devant son écran, sans avoir envie d'enchaîner sur quelque chose d'un peu plus étoffé pour gagner en profondeur. L'amélioration de votre arme principale au fil de l'aventure ne servira qu'à rendre le jeu un peu plus simple qu'il ne l'est, et la possibilité de décorer votre chambre avec des objets qu'on aurait préféré devoir trouver dans les différents niveaux plutôt qu'offerts sur un plateau d'argent, est franchement dispensable.
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