Pas à pas
Le défi est toujours de taille : porter un jeu de stratégie PC sur console. Avec la multiplicité des paramètres à prendre en compte, les différents outils à disposition et tout ce qui entoure un jeu de ce type, il est parfois complexe de le porter sur console où le nombre de touches est limité. Disons-le d’emblé : Terra Nil s’en sort particulièrement bien. Le jeu, tout en vue isométrique, propose différents menus largement accessibles avec les flèches directionnelles et les gâchettes. Sans être trop chargé, il se présente simplement, au fur et à mesure de l’aventure, grâce à une progression fluide et maîtrisée.
Tout débute sur une petite zone aride. Terra Nil vous présente les choses une par une : d’abord l’éolienne pour fournir de l’électricité, puis un engin pour assainir la terre, puis un autre pour planter et arroser la verdure qui va se déployer tout autour de vous. A cela on ajoute une pompe pour remplir les rivières, un calcificateur pour former de la roche sur laquelle on va poser une nouvelle éolienne et recommencer un peu plus loin. Dans Terra Nil, vous n’en finissez plus d’apprendre : chaque niveau permet de découvrir un nouvel écosystème, de nouveaux outils à votre disposition et potentiellement une nouvelle façon de jouer.
Tout au long de votre aventure, votre progression sera la même malgré des changements de biomes et d'ingénierie : reverdir votre parcelle, ajouter des types d’écosystèmes en fonction de ce qui vous est demandé en haut à gauche de l’écran, rechercher/faire venir la nouvelle faune locale et enfin recycler toutes vos machines pour ne laisser aucune trace de votre passage avant de partir. La masse des outils à votre disposition se dévoilant petit à petit, vous ne serez pas perdu. D’autre part, le jeu continue de vous expliquer ses mécaniques : sur n’importe quelle machine, avec la flèche du bas, vous pouvez avoir accès à des informations sur les pré-requis et comment utiliser l’engin.
Verdir le monde
Les premières phases sont universelles : détoxifier votre environnement, le verdir avec de l’herbe et rendre l’eau aux lits asséchés des rivières. C’est après que vient le côté plus stratégique de ce jeu de gestion. Pour faire pousser une forêt de pin, il faut brûler la terre et donc mettre en place à la fois une prairie pour qu’il y ait du combustible et une sorte de loupe géante pour mettre le feu. Pour rendre la vie aquatique, un massif corallien sera nécessaire : mais pour ça, il faut modifier vos arroseurs-pollinisateurs en fermes à coraux et les déplacer sous l’eau grâce au système de monorail (permettant de déplacer n’importe quel bâtiment). Et ainsi de suite. Les ruches ne vont que dans les arbres et permettent de créer de la prairie, par exemple.
Chaque machine possède ses spécificités, ses pré-requis, son champ d’action. Cependant, Terra Nil fait tout pour vous aider à vous y retrouver : les zones que vous modifiez avec tel ou tel engin se mettent en surbrillance et le coût s’affiche juste au-dessus, vous permettant de vous organiser. Oui, le coût. Vous vous en doutez, mais rien ne se crée à partir de rien et rien n’est gratuit. Dans Terra Nil non plus. Vous débarquez en vaisseau et celui-ci se recycle de lui-même vous donnant un certain nombre de ressources dès le départ. Ensuite, vous en dépensez en plaçant vos machines, mais vous en gagnez aussi en fonction des modifications de votre environnement : verdir une zone vous rapporte autant de ressources que de cases impactées, mais en brûler vous en fait perdre. Chaque machine a un coût en ressource, mais les recycler vous permet d’en récupérer.
Le hic, c’est que vous ne pouvez pas recycler tout de suite : les engins à votre disposition arrivent progressivement dans la barre en bas de votre écran, certains avec un pré-requis nécessaire. C’est là toute la spécificité de Terra Nil : ne pas faire n’importe quoi dès le début. Car vous n’aurez accès aux recycleurs qu’une fois vos écosystèmes placés et qu’une fois la détection de la faune débloquée.
Sensibilisation et gestion
Terra Nil n’a pas été nommé pour rien dans la catégorie Game for Impact. D’autant que ce n’est pas sa seule nomination, puisqu’on retrouve Terra Nil aussi dans la catégorie Best Social Impact Project aux Unity Award. Il faut dire que le jeu est riche de connaissances : un journal inclus dans le jeu vous donne des informations sur les machines, mais aussi sur les écosystèmes et les animaux découverts ou rencontrés. Pour les trouver, il faudra déduire et rechercher : votre sonar vous indique que tel animal recherché se trouve “à proximité d’une forêt” ou “sur une colline de plus de X blocs”. A vous de sélectionner le ou les endroits qui répondent à toutes les caractéristiques découvertes.
Comme souvent, un écosystème est considéré comme terminé lorsqu’un certain nombre de pré-requis sont complétés. Mais cela ne signifie pas que vous avez terminé à 100% le niveau. Souvent, il vous reste des espèces animales à découvrir. Plus vous avancez, plus vous avez accès à des machines étonnantes, à des possibilités propres à chaque niveau. L’île tropicale vous permet de créer des forêts grâce à des filets aériens, un autre niveau s’axe autour de la faune d’un volcan, remplaçant l’eau par du magma.
Didactique et ludique, Terra Nil devient aussi rapidement addictif. Ses mécaniques de jeux sont simples : on sélectionne la machine, on la déplace avec le stick droit (ou on bouge sur l’entièreté de la map avec le stick gauche) et on place avec A. Parfois, les gâchettes permettent de modifier l’orientation du bâtiment. Avec un appui prolongé sur X, on peut annuler la précédente action et récupérer le coût de construction. Avec Y, selon les bâtiments construits, vous pouvez actionner leur capacité spéciale (mettre le feu, activer le monorail, etc.). La flèche gauche permet d’ouvrir le menu de la faune une fois le bâtiment adéquat construit. Et toujours les gâchettes vous permettent de sélectionner à droite ou à gauche les différents éléments dont vous avez besoin.
Cet article vous a intéressé ? Vous souhaitez réagir, engager une discussion ? Ecrivez simplement un commentaire.