Dossier Sega
Il est loin le temps où Sega et Nintendo étaient seuls au monde. Sony et Microsoft sont entrés dans la danse à leur tour. Pour préserver leurs parts de marché, certains ont imaginé des alliances avec d'autres, pour imposer leur standard et créer de nouveaux marchés. La suite de ce dossier vous propose d'en savoir un peu plus sur l'orientation des fabricants de consoles vers le jeu en réseau. Une bonne occasion de regarder la stratégie adoptée par Sega, qui nous permettra enfin d'étudier plus en détail l'arrivée de Nintendo dans ce domaine à la mode...
On pourrait dire en fait que Sega est arrivé trop tôt, et la Dreamcast n'est qu'un exemple parmi d'autres : cette console est arrivée il y a deux ans. Aujourd'hui, alors que se rapprochent la GameCube et autres XBox, elle passe déjà pour une vieille grand-mère. Un autre exemple vient rapidement à l'esprit : la Game Gear ! Imaginez que Sega a en effet lancé, il y a plus de 10 ans, une console à l'écran couleur, alors que Nintendo ne va franchir ce pas que... cette année !
Si ca ne s'appelle pas de l'innovation, excusez-moi, mais bon ;-) Reste qu'en sortant ses produits trop tôt, Sega a commis des erreurs irréparables, et a fini par perdre la confiance des joueurs qui se sont rabattus sur la Playstation (tout comme ces mêmes joueurs se rabattent sur Sega avec le flop PS2). Ainsi, la Game Gear vidait vos 4 piles R6 en moins de 3 heures, tandis que la GBA n'aura besoin que deux piles pour jouer trois fois plus longtemps ! La console était lourde, et la résolution de l'écran laissait à désirer : mais c'était en couleur, et c'était la première fois ! Quelle performance !!!
Sega a essayé de courir plus vite que les autres, mais avec un foulard sur les yeux : ca explique sans doute les gamelles monstrueuses de ses dernières consoles. Sega a lancé la Saturn en Mai 1994, 6 mois avant que Sony ne lance la PSX, mais a oublié que pour vendre une console, il fallait des jeux ! Ca rappelle un peu cette histoire de planification industrielle où on dit "il faut décupler la production de machines à coudre" et qu'on oublie d'augmenter d'autant la production d'aiguilles ! Un oubli important, non ? Quand Sega lance la Game Gear, est-ce qu'on pense alors à l'harassement des parents devant le besoin d'acheter des piles tous les deux jours ?
Sega est donc premier à sortir ses produits, mais ca ne lui permet pas de rester premier tout court ! C'est d'autant plus regrettable que les idées sont bonnes, pour ne pas dire excellentes, et que ce sont les perspectives de Sega que nous allons essayer d'analyser dans la suite de cet article...
Ainsi pouvons-nous évoquer l'accord entre Sega et Pace, dont nous avons déjà parlé. Certains laissent entendre que Sega aurait également une sorte de carte, à insérer le plus simplement du monde dans un PC. La "Dreamcast Card" permettrait ainsi de jouer aux fabuleurs jeux DC sur PC. On peut penser que cette carte, si elle existe, devrait également permettre de transférer la technologie sur d'autres supports comme les lecteurs de DVD. A partir du moment où le périphérique en question contient un lecteur de CD/DVD, il s'agit d'une porte ouverte pour Sega.
Bref, si Sega ne va pas fort en ce moment, la période qui s'annonce va être particulièrement douloureuse, tant en terme de ventes qu'en termes d'images. Si la rumeur de fin de production de la console se confirme, cela fait incontestablement conduire à une baisse ventes : en effet, pourquoi les gens continueraient-il d'acheter une console qui n'est de toutes les facons plus vendues ?
On a aussi un peu de mal à comprendre pourquoi Sega le crierait sur tous les toits que sa production de consoles a été stoppée ! Ce n'est pas vraiment une bonne idée quand on voit la santé financière actuelle de la firme.
Toujours est-il qu'en grattant un peu, on s'apercoit que mettre un terme à la fabrication de Dreamcast n'est pas une idée folle, du moins si on essaie de se projeter sur le moyen-terme plutôt que sur le court-terme comme on a l'habitude de le faire : avec une volonté ferme, irréversible, de quasiment laisser tomber le hardware en l'état (conception d'une console qui n'est destinée qu'à cela) pour une incorporation dans d'autres matériels électroniques, Sega prend un risque, sans doute contrôlé, basé sur l'idée qu'il n'y a pas assez de place sur le marché pour trois (bientôt quatre) standards.
On l'a déjà vu avec trois fabricants : certains éditeurs préfèrent miser sur un seul cheval (le mieux en forme bien sûr) plutôt que de répartir des ressources qu'ils n'ont pas toujours sur une plate-forme qui ne leur va pas vraiment non plus !
Avec cette volonté d'intégration dans d'autres périphériques, Sega est donc en train de réaliser une double bonne affaire : cela va faciliter sa pénétration du marché. En effet, on pourrait appeler le partenaire "le cheval de Troyes de Sega" : c'est un lecteur de DVD "kiféoci" console Dreamcast, et le consommateur de se laisser aller à un jeu, pour voir, puis un deuxième, et ainsi de suite... Sans le vouloir, parce que le prix de l'appareil n'aura pas été majoré pour ne pas nuire aux ventes de la fonction essentielle de la console, le consommateur de DVD sera devenu joueur de jeux vidéo... pour peu que Sega ait de son côté fait en sorte que son catalogue de jeux soit connu et dédiré !
Evidemment, il est probable que les nouveaux partenaires de Sega ne soient pas particulièrement ravis de devoir assumer seuls le coût de l'implémentation de la "technologie Dreamcast" dans leur console. On peut plutôt envisager une espèce de couverture du risque par Sega, qui espèrera alors assurer des revenus par le biais de ses deux ressources restantes : ses jeux et... son réseau.
Il est important que le consommateur final ne soit pas contraint de passer à la caisse pour avoir un système dont il n'a pas besoin. Mais comme il s'agit d'une nouvelle méthode d'entrée dans les foyers (Sony aurait adoré faire la même chose en 1992 avec son lecteur de CD sur Super Nintendo : on considérait la Playstation (nom véridique donné au périphérique) comme le moyen pour Sony de placer son lecteur multimédia dans tous les salons japonais en raison de la popularité de la console de Nintendo à l'époque.
Si le procédé a donc déjà été envisagé, Sega est donc le premier à vraiment le mettre en oeuvre, avec des partenariats aussi divers qu'intéressants parce que complémentaires : on peut estimer que Sega cherche à s'allier avec un fabricant de lecteurs de DVD de facon a proposer à son tour la technologie Dreamcast sur un segment qui pour l'instant, sur le papier, ne sera utilisé que par Sony et Nintendo. Mais on peut aussi donc compter sur une présence de Sega au rayon "télévision" puisqu'une alliance avec un fabricant de décodeurs numériques a été dévoilée. Mais on peut aussi imaginer une alliance avec un fabricant de téléviseurs : la console serait ainsi directement ajoutée au téléviseur, tout comme il existe des combinés TV/magnétoscope.
Plus intéressant d'un point de vue marketing : l'alliance avec un fabricant de PC. Microsoft se lance de le marché de la console, chasse gardée du trio japonais ? Eh bien qu'à cela ne tienne : mettons donc au point une carte qui permette de jouer à des jeux Dreamcast sur un PC ! Les joueurs seront ravis et... les pirates aussi... Si Sega le souhaite, on peut vraiment le trouver partout : on a bien des frigos qui vont sur Internet, alors pourquoi pas un réveil-matin "kiféoci" Dreamcast ?
Et créer un standard, c'est devenir le maître du monde : Oracle pour les bases de données, Microsoft pour les systèmes d'exploitation, et demain ? Sega pour les jeux vidéo ?
Encore faut-il convaincre les joueurs que ses jeux sont les meilleurs, ce qui devrait finalement les inciter à acquérir un système "Sega-compatible" pour acheter des jeux qui eux, rapporteront à Sega de quoi revenir en pleine forme sur le devant de la scène. Pour cela, Sega est en train de conclure des accords de développement avec Sony et Nintendo. Gageons que ce sera pour Sega une excellente occasion de voir ce dont sont capables ses concurrents en matière de relation avec les éditeurs ! Du jamais vu dans le secteur !
En imaginant que Sega gagne sont défi et que sa technologie soit disponible dans certains des périphériques les plus populaires (que l'un soit la conséquence de l'autre finalement importe peu), eh bien il ne restera alors plus qu'une seule chose à faire : connecter tous ces gens ensemble avec des jeux dont l'attente a été longue mais qui devrait finalement payer : Phantasy Star Online, prévu pour être commercialisé sur console Dreamcast d'ici à la fin du premier trimestre 2001.
II. L'évolution vers le Online.
Je crois que ce paragraphe fera énormément de plaisir aux Segamaniaques, et fera rougir de honte les Sonymaniaques, tandis que les Nintendomaniaques (dont nous sommes !) pourront se contenter de sourire du coin des lèvres, maintenant qu'on en sait un peu plus sur les plans de Nintendo en matière de connectique-réseau, mais nous aurons l'occasion d'y revenir...Sega premier, mais...
Avec la Dreamcast, Sega a fait preuve d'un esprit d'innovation particulièrement vif : c'est en effet le premier fabricant qui ait proposé aux consoleux d'aller sur le Net, à travers un réseau propriétaire, la Dreamarena. Pendant longtemps, le réseau n'a permis que d'aller lire ses mails, jouer à Chu Chu Rocket, ou encore de surfer sur le Net. Mais au-delà de ces quelques activités, rien... ou plutôt une manoeuvre commerciale aussi terrible qu'efficace consistant à commencer les phrases par "on ne peut pas encore, mais bientôt..."Reste que Sega a été le premier. Oh... Ce n'est pas pour autant que la vie lui sourit : ses déboires financiers risquent bien de couper les vivres à des équipes de recherche et développement qui ont toujours eu des années d'avance sur leurs concurrents, avec un succès plus ou moins au rendez-vous.On pourrait dire en fait que Sega est arrivé trop tôt, et la Dreamcast n'est qu'un exemple parmi d'autres : cette console est arrivée il y a deux ans. Aujourd'hui, alors que se rapprochent la GameCube et autres XBox, elle passe déjà pour une vieille grand-mère. Un autre exemple vient rapidement à l'esprit : la Game Gear ! Imaginez que Sega a en effet lancé, il y a plus de 10 ans, une console à l'écran couleur, alors que Nintendo ne va franchir ce pas que... cette année !
Si ca ne s'appelle pas de l'innovation, excusez-moi, mais bon ;-) Reste qu'en sortant ses produits trop tôt, Sega a commis des erreurs irréparables, et a fini par perdre la confiance des joueurs qui se sont rabattus sur la Playstation (tout comme ces mêmes joueurs se rabattent sur Sega avec le flop PS2). Ainsi, la Game Gear vidait vos 4 piles R6 en moins de 3 heures, tandis que la GBA n'aura besoin que deux piles pour jouer trois fois plus longtemps ! La console était lourde, et la résolution de l'écran laissait à désirer : mais c'était en couleur, et c'était la première fois ! Quelle performance !!!
Sega a essayé de courir plus vite que les autres, mais avec un foulard sur les yeux : ca explique sans doute les gamelles monstrueuses de ses dernières consoles. Sega a lancé la Saturn en Mai 1994, 6 mois avant que Sony ne lance la PSX, mais a oublié que pour vendre une console, il fallait des jeux ! Ca rappelle un peu cette histoire de planification industrielle où on dit "il faut décupler la production de machines à coudre" et qu'on oublie d'augmenter d'autant la production d'aiguilles ! Un oubli important, non ? Quand Sega lance la Game Gear, est-ce qu'on pense alors à l'harassement des parents devant le besoin d'acheter des piles tous les deux jours ?
Sega est donc premier à sortir ses produits, mais ca ne lui permet pas de rester premier tout court ! C'est d'autant plus regrettable que les idées sont bonnes, pour ne pas dire excellentes, et que ce sont les perspectives de Sega que nous allons essayer d'analyser dans la suite de cet article...
Favoriser l'accès au système.
La stratégie de Sega est d'autant plus innovante qu'elle est intelligente. Comme nous avons pu le dire, ce n'est pas sur sa console que le fabricant gagne de l'argent, mais sur les royalties reversées par les éditeurs pour avoir le droit d'utiliser la console pour y écouler leurs propres productions. Une epèce de loyers qui a eu ses effet pervers au début des années 1990 lorsque Nintendo a été méchamment interpelé par certains éditeurs considérant le paiement de royalties comme du chantage.Une fois bien à l'esprit l'importance des royalties sur les jeux, on comprend mieux pourquoi Sega vient de s'engager dans une politique de "partage de technologie" : tandis que Nintendo minimise au maximum la possibilité de voir les jeux NGC tourner sur un autresystème que la NGC ou le lecteur de DVD de Matsushita, Sega est en train d'étudier toutes les solutions possibles.Ainsi pouvons-nous évoquer l'accord entre Sega et Pace, dont nous avons déjà parlé. Certains laissent entendre que Sega aurait également une sorte de carte, à insérer le plus simplement du monde dans un PC. La "Dreamcast Card" permettrait ainsi de jouer aux fabuleurs jeux DC sur PC. On peut penser que cette carte, si elle existe, devrait également permettre de transférer la technologie sur d'autres supports comme les lecteurs de DVD. A partir du moment où le périphérique en question contient un lecteur de CD/DVD, il s'agit d'une porte ouverte pour Sega.
Rendre le support plus connu.
Mais s'ouvrir des portes est une nobre intention : encore faut-il que la marque soit connue, reconnue, que le blason soit, en un mot, doré. Ce n'est plus vraiment le cas de Sega, qui a donc un énorme travail de reconquête du public à accomplir, avant de pouvoir reconquérir les parts de marché perdues dans le monde : avec 11% de PDM en 2000 aux Etats-Unis, la position de Sega n'est enviée de personne.Une des solutions que Sega devrait donc mettre en oeuvre serait de se faire connaître auprès du public, non pas comme un fabricant de consoles, mais comme un dééeloppeur de jeux. Cette stratégie est meurtrière question hardware : Sega ne serait plus mis à égalité de Sony et Nintendo en ce qui concerne sa position sur le marché, mais comme Electronic Arts ou Acclaim. Et quand on voit les classements actuels, on voit que Sega, le Développeur/Editeur de jeux, n'est pas si bien classé, loin derrière... Nintendo qui a réalisé un chiffre d'affaires phénoménal en 2000 grâce notamment à la folie Pokemon.Bref, si Sega ne va pas fort en ce moment, la période qui s'annonce va être particulièrement douloureuse, tant en terme de ventes qu'en termes d'images. Si la rumeur de fin de production de la console se confirme, cela fait incontestablement conduire à une baisse ventes : en effet, pourquoi les gens continueraient-il d'acheter une console qui n'est de toutes les facons plus vendues ?
On a aussi un peu de mal à comprendre pourquoi Sega le crierait sur tous les toits que sa production de consoles a été stoppée ! Ce n'est pas vraiment une bonne idée quand on voit la santé financière actuelle de la firme.
Toujours est-il qu'en grattant un peu, on s'apercoit que mettre un terme à la fabrication de Dreamcast n'est pas une idée folle, du moins si on essaie de se projeter sur le moyen-terme plutôt que sur le court-terme comme on a l'habitude de le faire : avec une volonté ferme, irréversible, de quasiment laisser tomber le hardware en l'état (conception d'une console qui n'est destinée qu'à cela) pour une incorporation dans d'autres matériels électroniques, Sega prend un risque, sans doute contrôlé, basé sur l'idée qu'il n'y a pas assez de place sur le marché pour trois (bientôt quatre) standards.
On l'a déjà vu avec trois fabricants : certains éditeurs préfèrent miser sur un seul cheval (le mieux en forme bien sûr) plutôt que de répartir des ressources qu'ils n'ont pas toujours sur une plate-forme qui ne leur va pas vraiment non plus !
Avec cette volonté d'intégration dans d'autres périphériques, Sega est donc en train de réaliser une double bonne affaire : cela va faciliter sa pénétration du marché. En effet, on pourrait appeler le partenaire "le cheval de Troyes de Sega" : c'est un lecteur de DVD "kiféoci" console Dreamcast, et le consommateur de se laisser aller à un jeu, pour voir, puis un deuxième, et ainsi de suite... Sans le vouloir, parce que le prix de l'appareil n'aura pas été majoré pour ne pas nuire aux ventes de la fonction essentielle de la console, le consommateur de DVD sera devenu joueur de jeux vidéo... pour peu que Sega ait de son côté fait en sorte que son catalogue de jeux soit connu et dédiré !
Evidemment, il est probable que les nouveaux partenaires de Sega ne soient pas particulièrement ravis de devoir assumer seuls le coût de l'implémentation de la "technologie Dreamcast" dans leur console. On peut plutôt envisager une espèce de couverture du risque par Sega, qui espèrera alors assurer des revenus par le biais de ses deux ressources restantes : ses jeux et... son réseau.
Il est important que le consommateur final ne soit pas contraint de passer à la caisse pour avoir un système dont il n'a pas besoin. Mais comme il s'agit d'une nouvelle méthode d'entrée dans les foyers (Sony aurait adoré faire la même chose en 1992 avec son lecteur de CD sur Super Nintendo : on considérait la Playstation (nom véridique donné au périphérique) comme le moyen pour Sony de placer son lecteur multimédia dans tous les salons japonais en raison de la popularité de la console de Nintendo à l'époque.
Si le procédé a donc déjà été envisagé, Sega est donc le premier à vraiment le mettre en oeuvre, avec des partenariats aussi divers qu'intéressants parce que complémentaires : on peut estimer que Sega cherche à s'allier avec un fabricant de lecteurs de DVD de facon a proposer à son tour la technologie Dreamcast sur un segment qui pour l'instant, sur le papier, ne sera utilisé que par Sony et Nintendo. Mais on peut aussi donc compter sur une présence de Sega au rayon "télévision" puisqu'une alliance avec un fabricant de décodeurs numériques a été dévoilée. Mais on peut aussi imaginer une alliance avec un fabricant de téléviseurs : la console serait ainsi directement ajoutée au téléviseur, tout comme il existe des combinés TV/magnétoscope.
Plus intéressant d'un point de vue marketing : l'alliance avec un fabricant de PC. Microsoft se lance de le marché de la console, chasse gardée du trio japonais ? Eh bien qu'à cela ne tienne : mettons donc au point une carte qui permette de jouer à des jeux Dreamcast sur un PC ! Les joueurs seront ravis et... les pirates aussi... Si Sega le souhaite, on peut vraiment le trouver partout : on a bien des frigos qui vont sur Internet, alors pourquoi pas un réveil-matin "kiféoci" Dreamcast ?
Sega partout, mais pourquoi ?
On pourrait répondre un peu naivement que si Sega tient à être présent partout, c'est notamment pour assurer à ses jeux une base solide et élargie potentiellement acheteuse ! C'est vrai, mais c'est à mon avis la partie émergée de l'iceberg.Le projet semble plus large qu'il ne semble l'être. Expliquons. En mettant la Dreamcast à la portée de n'importe quel intégrateur (décodeur, lecteur de DVD, téévision, réveil-matin, frigo ;-D), Sega est en train de créer un nouveau standard universel : les éditeurs pourront créer des jeux pour différents supports "Sega-compatibles".Et créer un standard, c'est devenir le maître du monde : Oracle pour les bases de données, Microsoft pour les systèmes d'exploitation, et demain ? Sega pour les jeux vidéo ?
Encore faut-il convaincre les joueurs que ses jeux sont les meilleurs, ce qui devrait finalement les inciter à acquérir un système "Sega-compatible" pour acheter des jeux qui eux, rapporteront à Sega de quoi revenir en pleine forme sur le devant de la scène. Pour cela, Sega est en train de conclure des accords de développement avec Sony et Nintendo. Gageons que ce sera pour Sega une excellente occasion de voir ce dont sont capables ses concurrents en matière de relation avec les éditeurs ! Du jamais vu dans le secteur !
En imaginant que Sega gagne sont défi et que sa technologie soit disponible dans certains des périphériques les plus populaires (que l'un soit la conséquence de l'autre finalement importe peu), eh bien il ne restera alors plus qu'une seule chose à faire : connecter tous ces gens ensemble avec des jeux dont l'attente a été longue mais qui devrait finalement payer : Phantasy Star Online, prévu pour être commercialisé sur console Dreamcast d'ici à la fin du premier trimestre 2001.
>>> Résumé de cette partie... Alors que Nintendo et Sony ont fermé les yeux pendant des années sur ce qui est une vraie révolution, Sega s'est lancé à fond dans l'ère "online", ouvrant à la Dreamcast une nouvelle niche de marché : les joueurs en ligne. Mais cette ouverture coûte cher, et ce d'autant plus que Sega rencontre de graves difficultés financières, contraignant le fabricant à refondre complètement sa stratégie marketing, en s'appuyant sur les consoles de ses concurrents, mais surtout en glissant sa technologie Dreamcast dans divers appareils comme les décodeur numériques.. >>> Dans la dernière partie... Bref, la révolution digitale est lancée pour les fabricants de consoles de jeux. Et si Sega a fait office de leader pendan des années, la société n'est plus seule sur ce terrain, bientôt rejointe par Nintendo, et peut-être par Sony. Reste que les infos sont peu disponibles du côté de chez Sony, tandis que la stratégie de Nintendo est de plus en plus claire... | 3e partie :III. Le monde Internet est à vous. |
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