Billet de Waluigi
Un fan réalise un meilleur jeu que Castlevania 4 !
Un fan a réussi l'exploit de créer de fond en comble un jeu vidéo basé sur le somptueux Castlevania 4 ! Il n'en fallait pas plus pour mettre Waluigi en effervescence : voici le 10e Billet de Waluigi !
Billet de Waluigi
Sidérant. Voilà le mot qui vient à l’esprit, après avoir achevé de long en large un jeu réalisé par fan… surpassant Castlevania 4 dont il s’inspire ! Non, vous n’avez pas lu de travers. Un homme a réalisé à lui seul un titre supérieur à l’illustre Castlevania 4. Comment est-ce possible ?! De quoi parle Waluigi ? Toutes les réponses dans les lignes qui suivent.
Un jeu bâti sur les cendres de Bloodletting
Castlevania Lecarde Chronicles, de son petit nom, ferait presque oublier le fait que nous ne pouvons pas jouer à Lords of Shadow sur Wii U. Les fans de la série peuvent ainsi se « consoler » sur un jeu à l’ancienne en 2D dont l’ambiance, le level design et la cohérence de tous les éléments confine au génie.Il s’appelle Mig (pour Miguel sans doute), a la trentaine bien entamée et se revendique (il le peut !) fan absolu de Castlevania. À la fois très enthousiasmé par les derniers épisodes et un brin frustré par leur arrogante modernité, Mig le conservateur a souhaité accoucher de sa propre vision de la saga. Il s’est donc enfermé chez lui de 2010 à 2013 pour programmer SON Castlevania. Bah oui, on n’est jamais mieux servi que par soi-même ! Trois années de besogne acharnée, pour un résultat qui va au-delà des espérances. Surtout quand on sait qu’il n’y a qu’un seul homme derrière. Si bien que les seuls défauts, qui n’en sont pas réellement, relèvent d’un petit manque de moyens financiers. Mais en l’état, la magie frappe au visage comme une boule de lumière.
Mig s’est basé, pour construire son jeu, sur le socle scénaristique de Castlevania Bloodlines sorti sur Megadrive… et sa suite avortée Bloodletting qui devait sortir sur l’extension 32 X. Nous incarnons ainsi un membre de la famille Lecarde, lié vaguement au personnage Eric Lecarde.
Pourtant, et il s’agira du seul vrai défaut du jeu, le skin « Belmont rouge » que devait arborer le héros sur la 32 X n’en fait en principe en rien un Lecarde. Nous manions plutôt, dans le fond et la forme, un descendant des Belmont doté d’un fouet magique… Mais bon, on s’en accommodera. Il n’empêche que Mig, expert de la série, sait clairement qu’il initie ici une « trahison scénaristique ». Est-ce pour ne pas toucher au Belmont, par respect ? De toute façon, cet épisode n’est pas officiel et certaines questions n’ont finalement pas vraiment d’incidence.
Le joueur part donc en guerre contre un mystérieux maléfice affectant l’Europe de l’Est, en 1776. Efrain Lecarde, paladin chevalier de l’Eglise, mènera son enquête au cœur d’un royaume hanté par le mal…. Pour au final investir un château maudit aux airs de Castlevania. Il devra récolter des fragments d’un blason maudit, avant d’investir la demeure de tous les dangers.
Embauchez d’urgence ce gars, messieurs les développeurs !
Le jeu se veut comme un hybride entre Castlevania 4 et Simon’s Quest, avec une touche de Ordre of Ecclesia et Dracula’s Curse ! Rien que ça. Pour faire simple, imaginez une suite de Castlevania 4 (chef-d’œuvre du jeu vidéo), possédant des niveaux détachés les uns des autres mais dotés de différents embranchements. Ainsi, il n’est pas rare de revenir dans certains niveaux pour dégager de nouvelles voies afin de collecter de nouveaux items ou pouvoirs cachés. La map générale vous donne accès, progressivement, à l’ensemble des niveaux. Au centre de la carte, vous trouverez un village de survivants où vous pourrez converser avec les habitants et peaufiner votre équipement.Le génie du jeu, lui, tient dans le level design tout simplement EXCEPTIONNEL. Comment un tel homme a pu, à lui tout seul, réaliser un jeu aussi juste et fin ? Un tel programmeur ne peut pas rester dans l’ombre, ce serait une hérésie. Il ne peut point ne pas bosser officiellement dans le jeu vidéo ! Son Castlevania mériterait de figurer dans la saga, après un petit coup de blush. Son travail, en global, serait en mesure de hisser la série vers le haut. Cela ne serait pas un mal car le dernier Lords of Shadow 2, sorti sur consoles concurrentes, serait passé de bon à exceptionnel avec Mig aux commande. C’est sûr !
Mig nous offre sur un plateau un jeu réellement professionnel, fait avec passion. Le titre est au bout du compte supérieur à Castlevania 4, je persiste et signe ! Sa durée de vie plus longue, la myriade de clins d’œil respectueux, les nombreuses armes upgradables en trois niveaux, les combats contre les boss saisissants, l’intelligence de son level design cohérent (dont la structure assez nerveuse et variée est proche de Donkey Kong Country Tropical Freeze), les effets de surprises spectaculaires, les innovations dans le gameplay, les changements d’ambiance… Se rajoute une charte graphique faite maison, des ennemis inédits et même des musiques cultes remixées ! Avouez que ça envoie quand même du lourd.
Plongez dans ce titre dès que vous en aurez l’occasion. Vous ne le regretterez pas une seconde ! D’autant plus que finir le jeu en mode normal demeure un véritable défi. Ce n’est pas impossible rassurez-vous, mais il va falloir s’accrocher sévère quand même ! Un peu comme Ordre of Ecclesia. Mais quelle jouissance de terminer enfin un niveau, après de nombreuses tentatives, les genoux à terre avec plus que 1 % de vie… Une sensation qui se perd, voire qui a disparu à notre époque. Or, le vrai plaisir du jeu, initialement, passe par le challenge… Il y a un mode facile, déjà salé, pour ceux qui font passer leur vie sociale avant la passion. Mais celui-ci ne débloque pas la vraie fin. Lecarde Chronicles reste de toute façon faisable et n’a rien à voir avec un Dark Soul. Mais il faudra transpirer pour gagner et faire preuve parfois de sang-froid. Ce qui tombe bien, pour un titre vampirique !
Castlevania The Lecarde Chronicles
Tristement digne de la saga Castlevania
Bien sûr, il y a bien quelques défauts. On ne va pas se mentir. Mais comment pourrait-il en être autrement, quand un seul homme s’est substitué à une équipe de vingt personnes ? Et finalement, ces dits défauts sont tout de même très relatifs ! Graphiquement le jeu est assez beau… mais avec plus de moyens il aurait été juste sublime. Reste qu’on prend du plaisir à parcourir le jeu, dont les décors sont très variés et la touche « pastel » assez originale. Un peu comme Vampire Kiss finalement, mais en mieux. Même si on déplore parfois quelques passages dessinés avec un manque de style et un petit manque de discernement des plates-formes. Le level design multidirectionnel, exceptionnel dans son intelligence, use parfois un peu trop la corde du die’n retry. Mais de la même façon qu’un DKC Tropical Freeze finalement. Reste qu’il faut connaitre le jeu par cœur, pour réellement s’en sortir à la fin. Quelques rares morts sont aussi parfois injustes. Mais une fois encore, rien d’impossible et cela s’inscrit tout à fait dans l’esprit old-school de la série… On dénote quelques fautes de styles aussi, entre un grain d’image assez clair et une musique plutôt sombre… et inversement. Enfin, même si on peut écouter beaucoup de pistes sonores inédites, il y a quand même des redites… Mais bon, Mig ne peut pas tout faire non plus ! Le scénario aurait mérité à être un peu plus étoffé, avec un tel background.Lecarde Chronicles est tristement digne de la saga Castlevania. Tristement, car un tel titre ne sortira bien évidemment jamais (sauf miracle) sur consoles. Les programmeurs actuels de la saga Mercury Steam en seraient trop touchés dans leur orgueil. Surtout quand on sait désormais dans quelle ambiance délétère le développement de LoS2 a pris fin...
Le titre de Mig est un enfant bâtard, pourtant plus doué que les autres. Le John Snow de la série en clair. Un jeu qui ne sert à la fois à rien et qui murmure en même temps tout. Un titre issu de la poussière et qui restera poussière. Mais une poussière divine, qui se propage plus vite que son ombre grâce à Internet. Donnant ainsi l’espoir, à tous les fans de saga, que leur série n’a en définitive pas besoin de ses pères pour subsister ! Elle est immortelle et échappe à tout contrôle. Comme Dracula. La boucle est bouclée. 19 sur 20 pour un hit fantôme dont le destin maudit l’empêchera sans doute de connaitre les sensations de l’existence. Peut-être est-ce ici le silencieux prix à payer pour rester libre et immortel…
Waluigi-vania
Crédit illustration cover PN : Waluigi MegaStrike (Deviantart)
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Ou le Sganarelle du web : troll malgré lui
Enfin j'ai souris en lisant les 2 références à DKR:TF.