Etrian Odyssey Nexus : un 6e épisode bienvenu sur 3DS
La Nintendo 3DS accueille un nouvel épisode d'Etrian Odyssey, une franchise apparue sur DS en 2007 et devenue depuis une vache à lait pour Atlus, qui signe là un bien bel épisode qu'on a pris plaisir à tester !
TestOu peut-être plus sobrement un premier indice sur le fait qu’Atlus assume ne pas nous proposer un épisode suffisamment inédit et différent de ses prédécesseurs pour mériter le titre de sixième du nom.
C’est donc dans un univers déjà bien connu, mais avec des options et fonctionnalités en pagaille, un nombre de classes impressionnant et avec un confort de jeu optimal, que nous allons pouvoir démarrer cette sixième aventure portable aux pieds de l’Yggdrasil.
Odyssey qui ?
Sixième épisode et vous ne savez toujours pas ce qu’est Etrian Odyssey ? Il faut dire que tant qu’on n’a pas mis un pied dans les labyrinthes de l’Yggradsil, on ne peut pas bien se rendre compte de quoi il retourne. Il s’agit avant tout d’un RPG, à mi-chemin entre les classiques du genre et la version papier des jeux de rôle. Vous commencez le jeu par constituer votre groupe de personnages, parmi un large choix de classes et de multiples possibilités de spécialisations au fur et à mesure de leur progression.Il y a largement de quoi se faire plaisir, d’autant plus que l’épisode se dote pour la première fois d’outils de personnalisation comme la voix, la couleur des cheveux ou la couleur des yeux. Ca tombe bien, avec 60 emplacements de personnages dans votre guilde, la tentation est grande de multiplier vos aventuriers. Tentation à laquelle il est conseillé de résister en début de partie, car vous n’aurez pas besoin d’avoir trois personnages de chaque classe tant qu’ils ne seront pas suffisamment développés pour avoir des profils foncièrement différents, vous ne feriez que multiplier par trois le temps de level up.
Vous partez ensuite explorer des labyrinthes prédéfinis (comprenez par-là qu’ils ne sont pas générés aléatoirement) en quête de gloire, de trésors et de créatures mystérieuses à dépecer. Etrian Odyssey a toujours été taillé sur mesure pour le double écran, car pendant que vous vous déplacez en vue à la première personne dans l’écran supérieur, l’écran inférieur affiche une carte vierge et c’est à vous de la remplir au fur et à mesure de vos pérégrinations. Chaque carré de sol, chaque mur, chaque porte, chaque petite chose digne d’intérêt mérite d’être notifiée via l’écran tactile et les nombreux outils de cartographie mis à votre disposition. Une approche très immersive, mais qui devient vite le cœur du jeu.
Au bout de quelques heures d’aventure, on prend l’habitude de scruter chaque mur à la recherche d’un passage secret, de faire quelques détours pour repasser vers un point de récolte qu’on a repéré, compter ses pas pour éviter un affrontement aléatoire sous les yeux d’un boss qui viendrait alors s’immiscer dans le combat… Car tout se fait au tour par tour, ou plutôt case par case. A mesure qu’on se déplace, les monstres en fond de même, et quelques évènements scriptés peuvent venir apporter leur grain de sel. La licence a d’ailleurs toujours eu un niveau d’exigence assez relevé, même si c’est de moins en moins le cas au fil des épisodes. Et celui-ci continue sur cette lancée en soulageant encore un peu plus les joueurs de certaines contraintes auxquelles les vétérans de la série s’étaient habitués, mais nous y reviendrons.
Les combats se déroulent également au tour par tour. Et malgré leur principe daté, ils conservent un intérêt tactique fort car beaucoup d‘éléments sont à prendre en compte. Chaque classe de personnage a un fonctionnement spécifique et peut assumer plusieurs rôles selon ce qu’on en fait. Nexus intègre également un nouveau système de pouvoir ultime propre à chaque classe. Il s’active quand on le souhaite, et donne un avantage intéressant au personnage, ou à toute l’équipe, pendant 3 tours. Avant la fin de ces 3 tours, le joueur peut interrompre ce pouvoir pour balancer un effet superpuissant.
A la suite des 3 tours ou de cette interruption, la jauge descend à 0% et remonte très lentement au fil des combats. Tellement lentement qu’il vaut mieux considérer ce pouvoir comme un one shot à n’utiliser qu’en cas de nécessité. Les ennemis ne sont pas en reste non plus, avec de multiples effets pour aveugler, endormir, empoisonner, paralyser, lier les jambes, les bras ou la tête de nos personnages pour les empêcher d’utiliser certaines capacités. Parfois des ennemis shiny (Pokemon !) apparaissent, assurant un gros bonus d’XP si vous les terrassez, mais ils ont tendance à s’enfuir. Chaque créature a également sa petite sensibilité à tels ou tels types de dégâts magiques ou physiques, et certains monstres peuvent rapporter des objets spécifiques selon la manière dont vous les achevez. Autant vous dire que la fonction « Combat automatique » proposée ne sera pas souvent utilisée, bien que son existence soit appréciée.
Des richesses qui vous attendent
Et alors ce Nexus, qu’a-t-il de plus que les autres ? En se posant la question ainsi, la réponse est très flatteuse. Cet ultime épisode est un concentré de tout ce qu’a apporté la série au fil de ses itérations. Outre ses 19 classes proposées, ce qui est un record, le jeu propose une myriade de fonctionnalités et de petites améliorations tirées de chaque épisode, voir inédites. Entre les options de gestion de sa guilde, comme la possibilité d’enregistrer des escouades prédéfinies, le large choix d’équipements (à débloquer) au magasin, les ragots et quêtes de la taverne, l’exhaustivité du bestiaire et des codex de cartes et d’objets à remplir, jusqu’à la carte proposant un accès direct à de multiples labyrinthes, nous sommes vraiment face à l’Etrian Odyssey ultime.Bien que les changements soient toujours subtiles d’un épisode à l’autre, finalement aucun autre Etrian Odyssey ne peut tenir la comparaison face au contenu et à l’ergonomie de Nexus. Même au niveau de la réalisation, ce nouvel épisode parvient à faire encore un chouia mieux sur le niveau de détails des environnements, ainsi que sur la pertinence des doublages. Le scénario gagne un peu en épaisseur, avec un petit jeu politique entre différentes puissances, même si ça passe toujours au second plan par rapport à l’exploration. A noter que le jeu est toujours aussi bavard et riche en développements à rallonge. Il vaut mieux avoir quelques bases en anglais.
Par exemple si vous trouvez une source d’eau au bout d’une impasse, vous permettant de récupérer quelques PV, le jeu vous décris tout le contexte de cette découverte (les rayons du soleil qui filtrent à travers les branchages, alors que vous entendez le clapotis d’un oiseau prenant son envol depuis un point ombragé sur votre gauche, et à mesure que vous avancez vous sentez…). Ce souci du détail dispensable, que ne bouderait pas Emile Zola, renforce le côté rôliste du jeu. Mais il reste quand même très tentant de zapper le tout, au risque de passer régulièrement à côté de certaines infos.
Trivial Odyssey
En plus d’être le plus fourni, Nexus est également le plus accessible. Tous ceux qui hésitent depuis des années à tenter l’Odyssey devraient profiter de cet épisode pour sauter le pas. Moins exigent et punitif que les précédents, des efforts ont été faits par Atlus pour privilégier l’aventure à la difficulté, sans pour autant renier la philosophie old school ancrée dans son ADN. Ainsi, chaque nouvelle exploration vous proposera un et un seul Continue, vous permettant de reprendre la partie juste avant un combat vous ayant mené au game over.A tous les réfractaires du stylet ou de la cartographie, le jeu se propose de dessiner lui-même la carte au fil de vos déplacements, vous laissant seulement le soin d’y ajouter les éléments spécifiques que vous croisez comme une porte ou un point de récolte. Points de récoltes dont les icônes changent automatiquement de couleur lorsque vous les avez déjà visités, de quoi s’éviter quelques allers retours inutiles.
Et si vous êtes un inconditionnel de la série, ce dernier point devrait vous faire crier au scandale : il est maintenant possible de rentrer dans un labyrinthe directement à l’étage de votre choix (à condition de l’avoir déjà atteint). C’est évidemment mécaniquement injustifiable, mais c’est aussi un choix logique pour l’expérience de jeu que de s’épargner des traversées à répétitions des étages supérieurs. Attention, pour ressortir du donjon il faut toujours remonter jusqu’à la surface, étage par étage.
On n’est pas déjà passé par là ?
Et alors ce Nexus, qu’est-ce qu’il a de spécial ? Si on reformule la question précédente ainsi, la réponse est moins évidente. Indiscutablement, Nexus est le meilleur épisode de la série, même sans l’exploration de la carte du monde et les races de personnages de l’épisode V. Mais à force de réunir ce qu’il s’est fait de mieux pendant 10 ans, il en oublie un peu d’apporter ses propres nouveautés. Par exemple sur les 19 classes, une seule est inédite. Au niveau des labyrinthes, il est stupéfiant d’en retrouver certains des anciens épisodes, repris scrupuleusement à l’identique. Ca n’entache en rien l’expérience de jeu, surtout pour les néophytes d’Etrian Odyssey, mais relève tout de même d’un certain manque d’ambition de la part des développeurs. Il en va de même pour le déroulement du jeu.On enchaîne les excursions, entrecoupées d’un passage obligatoire à la boutique, à la taverne et à l’auberge, afin de s’engouffrer toujours plus loin dans le labyrinthe jusqu’à être assez puissant pour affronter les terribles FOE quo rôdent à chaque niveau. Le rythme du scénario et les nombreux évènements concernant des PNJ permettent de rompre cette monotonie, mais la progression reste très linéaire.
Pour les caractéristiques techniques du jeu, la cartouche propose neuf emplacements de sauvegarde et quatre modes de difficulté (dont un à débloquer). L’échange des cartes de guilde via Streetpass et QR code est de retour, permettant de débloquer quelques récompenses.
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