Plus on est de fous, plus on rit !
Le célèbre adage semble avoir grandement inspiré les concepteurs du mode multi-joueurs. L’instauration de l’option online vous permettra, comme l’expliquaient les communiqués de développement, de rassembler autour du jeu un maximum de 32 joueurs. Et 32 joueurs sur une même carte, ce n’est pas rien, croyez-le ! Après avoir connecté votre console au réseau internet de quelque manière que ce soit, un menu regroupant les parties en cours s’ouvrira. C’est ici que vous aurez la possibilité de rejoindre les joueurs déjà occupés à se tirer dessus le plus sérieusement du monde.On remarquera dans un premier temps que les terrains proposés sont directement issus du jeu lui-même : ils ne sont modifiés que pour empêcher l’accès aux zones alentours par le biais de portes closes par exemple. Certains seront sans doute déçus par le fait que les cartes n’aient pas été remaniées pour l’occasion, mais ce sera un prétexte pour explorer de fond en comble tous les recoins des stages… Et vous aurez de quoi faire !
Ce multi-joueurs était l’un des points les plus forts de la campagne publicitaire du jeu. Cet engouement se justifie-t-il pour autant ? D’un côté, on notera qu’il s’agit d’un mode qui rattrape considérablement la maigre durée de vie du titre, et qui sera prétexte à rallumer votre console assez souvent. Les heures défilent à une vitesse vertigineuse lors des séquences de jeu, qui sont relativement longues, les parties étant souvent réglées à une bonne vingtaine de minutes. De plus, le mode offre trois possibilité d’aborder le multi-joueurs : les parties peuvent être individuelles, en équipes, voire réglementées par une mission incluant le transport d’un drapeau. Les équipes sont sans doute la méthode de jeu que l’on privilégiera, même si de nombreux joueurs font rarement preuve de stratégie collective sur le terrain.
A mon commandement… Feu !
La maniabilité à reconnaissance de mouvements de la console donne une nouvelle dimension au réalisme et à l’immersion. L’utilisation de base des armes se résume à pointer puis à appuyer sur le bouton de tir. Mais certains bijoux destructeurs nécessiteront d’autres prises en main de la part du joueur. Le bazooka demandera au guerrier d’épauler l’arme en rabattant la Wiimote sur l’épaule droite, comme si vous teniez l’arme. De même, le fusil à pompe se recharge en mimant le geste approprié avec le nunchaku. Même si les mouvements demandés sont délicats à effectuer au cœur de l’action, ils n’en sont que plus vrais et par conséquent plus immersifs.Au niveau du choix des armes, la palette est grande. En mode solo, vous récupérerez celles de vos ennemis, tandis que le multi-joueurs vous proposera de choisir dès le début votre nouveau jouet : la sélection dépendra de votre camp, Alliés ou Forces de l’Axe. Les armes ont toutes leurs qualités, mais aussi leurs défauts, qui se dévoilent par la cadence de tir variable, la puissance de feu, la précision… et d’autres critères qui n’attendent que vous pour se manifester. Le problème est que certaines ont parfois bien du mal à venir à bout des ennemis. Il vous faudra vider quelques chargeurs entiers sur un ennemi avant de le voir s’effondrer au sol, ou pire, qu’il se retourne et vous loge une balle entre les deux yeux. Rageant, avouons-le, puisqu’à la base, vous aviez l’avantage en lui tirant dans le dos.
Par ailleurs, le mode online nécessitant une rapidité de réaction hors-norme de votre part, vous êtes contraint de privilégier les armes légères et rapides pour combattre. Le bazooka est extrêmement difficile à manipuler, et il n’est pas rare d’en arriver à s’autodétruire en voulant tirer sur l’ennemi à proximité à cause d’une munition pas assez éloignée du sol. De même, le sniper reste très délicat à manier : il faut en effet appuyer sur le bouton de visée, tourner la Wiimote pour zoomer, maintenir ce zoom tout en vous déplaçant latéralement, et enfin appuyer sur un troisième bouton pour tirer. Le tout en bougeant le moins possible sans peine de rater votre cible. Cela va de soi. On comprendra aisément pourquoi sortir le Thompson du sac et foncer directement dans le tas, tête baissée, demeure la stratégie unanime.
Wii Zapper, où es-tu ?
Le dernier-né des usines Nintendo en matière de gadget accessoire était l’un des points majeurs de ce jeu. L’écran de début de jeu précise bien que l’on peut insérer les manettes dans le socle en plastique pour plus d’immersion. Ben voyons. Avez-vous pensé à la manière dont vous jetterez vos grenades - à la base avec un élan calculé de Wiimote - par la suite ? On vous laisse aussi imaginer ce que donnerait une séance de sniper : une torture à moins d’avoir la colonne vertébrale en mousse extensible. Ne parlons pas du bazooka, auquel cas le nunchaku qui contrôle le tir de cette arme se retrouverait à l’envers sur l’épaule opposée.Non, ce n’est pas ce Medal of Honor qui va devenir prétexte à sortir le Wii Zapper de son étui. De même que Resident Evil : The Umbrella Chronicles. De même que tous les autres titres vantés pour son utilisation. Pour l’heure, seul le spin-off Zelda vendu avec l’accessoire a réussi à fournir une expérience de jeu appropriée aux exigences de la bête. Bien décevant pour nous autres.
Quand la réalisation technique joue à cache-cache
Il ne faut pas le cacher, Medal of Honor 2 : Heroes propose un rendu graphique honorable… sur certains points. Le visuel sont tout à fait corrects, les couleurs des environnements ne sont pas aussi ternes que dans les titres homologues, et la modélisation réussie est parfois accompagnée de jolis effets lumineux. S'il est en ainsi des terrains en eux-mêmes, le character-design est tout autre chose. Les visages sont très pauvres en polygones et en réalisme, ce qui fait que les soldats sales et meurtris de coups de la guerre mondiale ressemblent plus à des mannequins avec leur visage rose et cubique, doté d’une paire d’yeux peu ouvragée. Mais, comme vous me le ferez remarquer, il est plutôt rare d’arriver nez à nez à l’ennemi et de se dévisager gentiment avant d’entamer le tir.La réalisation pêche également par la gestion des éléments naturels des terrains. Si bâtisses, sacs de sable et comptoirs démolis sont dans le vert, il en est tout autrement pour la mer et le ciel. Les étendues d’eau, visibles depuis le port, ne sont en fait que la superposition de deux couches de pixels : la première, grise et immobile fait office d’eau, et la seconde n’apparaît que dans un espace délimité en reproduisant une sorte d’écume mobile. Pour peu que vous trouviez un point plus élevé dans le jeu et que vous observiez une large superficie de cette « mer », vous vous rendrez vite compte qu’il ne s’agit que d’un grossier quadrillage dont les cases alternent entre une bouillie de pixels gris et des plaques mouvantes blanches. Une honte lorsque l’on sait que la Wii est une console… de salon ! Pour le ciel, c’est encore un autre problème. Il se limite à une plaque figée de nuages immobiles et sans variation d’intensité lumineuse, ce qui n’est absolument pas mieux.
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