Test de Dragon Quest Monsters : Le Prince des ombres, ou le Prince du farming !
C’est le grand retour du spin off Monster de Dragon Quest ! Alors prêt à recruter des monstres en pagaille ?
TestUne histoire de vengeance familiale
Malgré son inspiration évidente de Pokémon, l’histoire n’est pas pour les âmes sensibles. On ne le recommande pas aux enfants. Il est classé PEGI 12 et à raison. Il s’agit en quelque sorte de l’origin story de l'antagoniste de Dragon Quest IV, Psaro(nom qu’il est possible de modifier en début de partie). Il est le personnage central ici et il n’est pas nécessaire d’avoir joué à Dragon Quest IV au préalable. On y apprend que le jeune garçon est issu de l’union entre une humaine et le roi des démons, Rondolfo le Tyran. Dès les premiers instants, le récit n’est pas tendre. Avec sa mère alitée et malade, ils vivent exclus de la société des humains. Quand il ose aller dans le village le plus proche, il subit discrimination et harcèlement. On vous l’a dit, le contexte de départ n’est pas très joyeux.On est loin de l’innocence d’un Pokémon. On sous-entend que Psaro aurait d’autres frères et sœurs à travers le monde puisque le paternel s’amuserait à venir semer sa graine chez les humains puis à s'en aller immédiatement après. Ce n’est vraiment pas un conte pour enfants. Le jeune prince décide donc d’aller rendre visite à son géniteur afin de régler ses comptes. Mais il se fait balayer et maudire par la même occasion. Il ne peut plus faire de mal à un monstre et c’est ainsi que par la suite des évènements, Psaro deviendra un meneur de monstres. Tout cela, dans le but de réunir une armée conséquente afin de détrôner son père.Cependant l’évolution de l’histoire est très nuancée. Il y a du bon comme du moins bon. Même si deux personnages secondaires arrivent assez rapidement, leur présence est assez optionnelle. Ils n’apportent pas énormément au récit. Prenons par exemple Rose, l’elfe aux cheveux rose (oui, comme c’est original). Elle est la parfaite représentation de la waifu, la femme fantasmée par la gente masculine japonaise. Totalement soumise et inutile, ses répliques se limitent à : oh comme c'est triste ou s’il te plaît, ne me laisse pas seule. Encore une fois, c’est le personnage féminin qui bénéficie du mauvais traitement, fait trop régulier dans les RPG japonais. Notamment l’autre compagnon, Fluebert, du genre masculin nous précisons, dispose de meilleures lignes de dialogue. Ils ont beau vous accompagner, mis à part placer quelques lignes dans les cinématiques, en dehors ils sont totalement inutiles notamment au niveau du gameplay. Pourtant leurs compétences sont mises en avant. Rose dispose de pouvoir magique et Fluebert est un savant doublé de roublard, mais ce n’est jamais mis à contribution. En parallèle de cela, l’histoire est au début très linéaire. Heureusement que dans la seconde partie du jeu les choses évoluent.
Une progression très somnolente
Sans spoiler l’intrigue et ses rebondissements, la première partie de l’histoire n’accroche pas. Psaro et ses deux acolytes se contentent d’aller de zone en zone juste pour battre le boss du coin afin de gagner le respect des monstres du secteur. Tout cela dans le but de faciliter leur recrutement. Malgré de grandes cartes aux environnements bien remplis et variés, mis à part recruter des monstres, il n’y a rien d'autre à faire. Pas de quêtes ni autres histoires secondaires, ou de passages secrets à découvrir.Pourtant les développeurs ont eu une bonne idée, celle de faire défiler les saisons rapidement. Cependant elle est mal exploitée. Les saisons ont un cycle très court et on peut les voir se superposer en direct sans aucun ralentissement. Les transitions entre chacune sont très réussies. Le bestiaire change et l’environnement aussi. Certaines créatures ne sont présentes qu’en hiver et d’autres en automne par exemple. Quelques chemins saisonniers s’ouvrent comme des lianes qui grandissent pour grimper sur des plateformes ou encore des cours d’eau qui se gèlent l’hiver pour passer de l’autre côté. Tout cela est vraiment chouette mais franchement sous exploité. La plupart du temps c’est juste pour ramasser un objet qu’on peut trouver à un autre endroit de la carte au cours d’une saison différente. Ce n’est même pas un objet rare en plus, genre une herbe qu’on peut acheter chez le marchand. Il n’ y a pas de grotte, ni de donjon ou autre zone secrète accessible de façon saisonnière. Rien qui ne vaille la peine de revenir sur nos pas en espérant trouver des trésors intéressants. Ce qui rend le concept saisonnier assez inutile au niveau de l’exploration.La majorité du temps, vous n’allez pas recruter des monstres à gogo. Bien qu’ils soient présents en pagailles dans l’environnement et bien visibles pour éviter les affrontements aléatoires, les amadouer ne sera pas la priorité. D’une, ce n’est pas aussi simple que cela et de deux, vous en aurez déjà beaucoup à entraîner. Donc l’activité principale du jeu est de farmer. Oh oui et pas qu’un peu. Vous allez devoir vous payer non stop des combats pour farmer des points d’expérience ou pex comme on dit dans les MMO. Lassitude de la répétition, bonjour ! On abordera les combats en détails plus bas. Ce qui est regrettable aussi au niveau de la progression c’est qu’avec le nombre important de créatures, aucune ne sert à explorer l’environnement. C’est devenu pourtant un classique ces dernières années. On ne peut ni les chevaucher pour voler, sauter, nager, etc et encore moins s’en servir pour agir sur l’environnement. C’est bien triste de les cantonner au simple rôle de petit soldat. Cela aurait pu être intéressant de pouvoir s’en servir pour assécher une rivière afin de récupérer le coffre sous l’eau au lieu d’attendre la saison de l’été alors que c’est l’automne. Dragon Quest Monsters semble avoir un train de retard dans le genre.
Les monstres, le sel du jeu ?
Farmer de l’expérience est lié au fait qu’on s'acoquine avec des monstres. L’un ne va pas sans l’autre, Si on recrute et il faut entraîner derrière. Cela reste le cœur même du jeu. Il y en a plus de 500 à collectionner. Ils sont répartis selon plusieurs rangs, allant de F à A, puis les deux catégories supérieures S et X. Ils ont également différents types, mort-vivant, dragon, slime, etc. Ils ont tous des forces et des faiblesses. Ce n’est pas juste que le feu craint l’eau et l’eau, la foudre. Chaque monstre a son schéma, certains sont plus sensibles au feu, d’autres à l’eau et certains, aux débuffs et cela, indépendamment de leur type. Tout est indiqué dans un menu très vaste et détaillé. Le titre ne fait pas dans la demi-mesure et c’est une qualité. Très rapidement, il est possible de réaliser des synthèses, c'est-à-dire fusionner deux monstres pour en créer un troisième. C’est là tout l’intérêt et la particularité de la licence. Même si cela ressemble à ce que peut nous proposer la concurrence, genre une licence dont le nom commence par Shin et qui finit par Tensei, le système du Prince des ombres est bien différent.Chaque créature possède un arbre composé de deux branches de compétences dans lesquelles il est possible de dépenser des points gagnés obtenus par la montée de niveau. A chaque pallier de branche, la bestiole obtient une nouvelle aptitude. Cependant, un monstre obtenu via une synthèse possède non pas deux mais trois branches. Il hérite des compétences de ses deux parents. C’est là que le système devient intéressant puisque cette nouvelle créature peut être totalement façonnée selon vos envies dans la limite ce que proposent les deux géniteurs. Chacun d’eux peut transmettre ses deux branches à la progéniture. Au moment de la synthèse, vous pouvez choisir de composer ses compétences entre celles des parents et de celles qu’ils auraient dû avoir si vous l’aviez recruté dans la nature. Il est donc possible d’en sélectionner trois parmi plusieurs afin de constituer le nouvel arbre de compétences de la créature synthétisée. Vous pouvez vous retrouver avec des mélanges de compétences totalement farfelues qui peuvent notamment desservir si vous associez les mauvaises. Cerise sur le gâteau, tous les points que vous avez gagnés et dépensés sont récupérés par le monstre issu de la synthèse en hérite une grande partie. Donc vous avez tout intérêt à utiliser des créatures durement entraînées pour la fusion. Quand on vous dit qu’il faut pex à mort, ce n’est pas à la légère, d’autant que chaque monstre fusionné est au niveau un..Le seul bémol est que parmi la variété de branches, il y en a beaucoup qui se ressemblent avec des compétences identiques mais qui s’obtiennent à des paliers différents. Par exemple, la compétence premiers soins peut s’obtenir dès le palier un en dépensant trois points de compétences tandis qu’elle peut être débloquée sur d’autres branches à partir du troisième, voire quatrième palier. Au départ si cela peut paraître complexe, on prend rapidement le pli puisque étant assez accessible et on prend ensuite plus de temps pour penser aux bénéfices d’une synthèse. Surtout qu’avec deux monstres, il y a plusieurs résultats possibles. Le mélange de A et B ne donne pas uniquement le monstre C. On peut obtenir les monstres C, D, H, M et L par exemple. Vous avez l’embarras du choix, mais un seul. Une fois utilisés, les deux parents sont perdus à jamais.
Auto battle pour ou contre ?
La finalité de toute cette mécanique est bien sûr d’obtenir des monstres de plus en plus puissants et pour cause, Psaro ainsi que les deux autres qui vous accompagnent ne participent pas aux combats. Tout repose sur le dos de vos bestioles fraîchement recrutées ou synthétisées. On rappelle qu’une créature fabriquée est au niveau un et cela, peu importe son rang et il n’y a pas de raccourci pour gagner de l’expérience. Mis à part lui donner un booster d’XP (objet très très rare) ou trouver les célèbres gluants de métal (qui sont encore plus rares), il faut enchaîner les combats. Coucou le farming ! Fort heureusement il est possible d'accélérer la vitesse de ceux-ci. Comme le veut le genre, c’est du tour par tour. On contrôle une équipe où il y a quatre emplacements et le même nombre en réserve. On peut les interchanger à tout moment. Chaque créature existe en deux formats, petits ou grands. Une de grande taille prend deux emplacements, et une petite compte pour un. Donc vous pouvez composer votre équipe de quatre petits monstres, ou de deux grands mais encore de deux petits et un grand, idem pour la réserve. Les monstres peuvent combattre d’eux même sans votre intervention. Il suffit simplement de choisir “Combattre” et ils lancent chacun leurs attaques à tour de rôle en fonction de la stratégie choisie en amont. Depuis le menu vous pouvez assigner une stratégie offensive, défensive ou même de soutien à chacun. Vous pouvez même leur interdire ou prioriser l’utilisation d’une, de plusieurs ou de toutes leurs compétences en combat. Ils les utilisent en fonction de la stratégie choisie. Par exemple, si vous programmez la tactique de votre gluant en soigneur mais lui interdisez d'utiliser la compétence premiers soins et que c’est sa seule aptitude de soin, il ne soignera personne. Une fois votre stratégie établie pour chacun des membres de votre équipe, vous pouvez choisir de passer vos combats en automatique.Nous, on vous recommande honnêtement le mode auto. Même si les puristes crieront au scandale, force est de reconnaître que cette option permet de fluidifier une activité ô combien répétitive et souvent ennuyante, oui on parle du farming. Si d’aventure cela ne vous plaît pas, vous pouvez leur donner des ordres directement. Il y a la commande “Ordres” dans l’interface de combat pour choisir spécifiquement quelles actions effectuer chaque tour. Vous retrouverez vos combats d’un RPG classique au tour par tour. Vous choisissez quelles attaques réaliser puis appuyez sur combattre. Chacun, ennemis inclus, va effectuer son action en fonction de sa statistique d’agilité jusqu’à que tout le monde ait agi.
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