Test de Fire Emblem Warriors: Three Hopes, le tactical musô audacieux
À nouveau Fire Emblem nouvelle histoire et même mode de jeu tactical RPG ? Pas si sûr, KOEI TECMO GAMES réinvestit dans cet épisode les terres de Fódlan à travers la formule très action du genre Musô, le tout sans se départir du ton tactique et narratif propre à la série.
TestL’univers de Fódlan, vous en reprendrez bien encore « un peu » ?
Au sein d’une série réputée pour la longueur et l’épaisseur de ses histoires, cet épisode de Fire Emblem ne déroge pas à la règle et à raison puisqu’il s’appuie sur le scénario de la précédente itération de la licence, Three Houses. Ce faisant comment offrir une aventure originale ? En proposant au joueur d’adopter un point de vue différent.L’histoire prend ainsi toujours place au sein d’un vaste univers médiéval fantastique dénommé Fódlan et séparé entre trois immenses territoires que sont : l’Empire rouge d’Adrestia, le Royaume bleu de Faerghus et l’Alliance jaune de Leicester.
Au centre se trouve le monastère de Garreg Mach et son Académie des officiers qui accueillait le personnage que l’on incarnait lors du précédent jeu en tant que professeur.C’est désormais en tant qu’élève que notre personnage rejoint rapidement les bancs de l’école, prélude à une aventure qui se télescope ensuite dans le temps, à la suite de conflits géopolitiques et guerriers qui bousculent un monde déjà en guerre.Si les fans et fins connaisseurs de la licence et en particulier du dernier épisode se réjouiront de retrouver les noms et les personnages déjà rencontrés, le jeu se prête totalement à accueillir les nouveaux joueurs séduits par la nouvelle orientation du gameplay que prend cet opus.
En effet la trame scénaristique se déroule progressivement et avec finesse, évitant les réactions trop outrées ou caricaturales de personnages qui émaillent souvent, selon les griefs habituels, les productions japonaises du genre.Ici vous pouvez compter sur une narration vivante de personnages tous doublés, même le héros que l’on incarne (agréable pour se sentir investi dans les péripéties) et quelques choix dans les réponses à donner qui peuvent influencer les rapports que l’on entretient avec ses compagnons.
Les rebondissements sont légion et l’histoire ne cesse d’enchaîner les garnisons ennemies à aller débusquer, ainsi que les avancées et reculs des armées adversaires tentant d’encercler une ville que vous défendez, mettant à chaque fois en scène notre groupe de mercenaires aux tenues comme aux personnalités des plus variées !
Un gameplay dynamique, une technique convaincante et un aspect stratégique bienvenu
Depuis son campement de départ, voilà le personnage que l’on crée (sans autre personnalisation possible que le nom et le genre) invité à entreprendre une campagne militaire et enchainer les batailles toutes plus dantesques les unes que les autres.Le reste se déroule sur le fond de l’histoire de nations qui s’affrontent sur l’échiquier politique complexe dessiné par le jeu mais également de notre intrigue personnelle, peu originale, du héros/anti-héros qui doute de son appartenance à un camp ou à un autre et qui se lance dans une quête de revanche face au Démon Cendré.
Les tourments personnels de notre personnage ne cantonnent pour autant pas l’aventure à une quête solitaire mais, Fire Emblem oblige, l’aventure se décline au pluriel, avec toute une suite de personnages hauts en couleurs que forment nos amis. Le jeu a la bonne idée de varier les personnalités, les talents et les profils pour nous permettre de renouveler l’expérience et enrichir les plaisirs.
Du chevaucheur de griffon, au bandit armé d’une lourde hache, à l’archère stratège, en passant par la prêtresse sacrée, les profils sont nombreux et diversifient l’expérience en combat.
Cette polyvalence est de plus au cœur du gameplay car loin de se résumer à choisir quel personnage incarner depuis le camp de base pour ensuite se rendre sur le champ de bataille, les personnages nous accompagnent plus ou moins nombreux au combat et l’on peut ensuite alterner à loisir entre eux pour affronter les vagues d’ennemis en cascade.Fire Emblem Warriors: Three Hopes est un Musô, c’est-à-dire que le propre de ce genre action repose sur les affrontements à répétition qui voient des centaines et des centaines d’adversaires fondre sur nous pour tenter de nous submerger.
En général ceux-ci ne posent pas de problème et peuvent être éliminés en quelques coups selon une formule bien connue des amateurs du genre : Y pour un coup de base et X pour un coup spécial. Multipliez les coups de base (Y) avant de déclencher votre coup spécial (X) pour augmenter d’autant la puissance de ce dernier.Cette combinaison facile et assez grisante à mettre en œuvre s’avère nécessaire pour venir à bout des ennemis plus coriaces qui viennent s’interposer régulièrement lors des affrontements. Ceux-ci sont souvent les pivots des missions secondaires et principales que l’on poursuit au cœur des batailles.
Chaque bataille se résume ainsi à un objectif principal, au sein d’une carte cloisonnée et faite d’un méandre de chemins, de portes et d’obstacles que l’on franchit au fur et à mesure que l’on repousse les forces adversaires.
La progressivité au cœur des batailles, avec les arrivées successives des ennemis, les nouveaux passages qui s’ouvrent, les alliés en péril à venir épauler et les arrivées tonitruantes des combattants les plus forts au moment où l’acmé est à son comble, dynamisent une formule efficace et appréciable autant sur le plan de la difficulté que de la durée.Les temps moyens d’achèvement des batailles sont indiqués au préalable et, s’ils varient, restent raisonnables, allant de 5 à 10 minutes pour les petites batailles secondaires, jusqu’à la petite demi-heure pour les grandes batailles qui font progresser l’histoire et qui donnent du fil à retordre.
On note aussi la bonne dose de stratégie qui s’invite au cœur de ces batailles, tant dans la gestion intrinsèque du personnage que l’on incarne, comme plus globalement dans le déroulé protéiforme que prennent souvent les affrontements.En effet notre personnage dispose, en plus de ses attaques de base et spéciales, d’autres outils à sa disposition pour mettre à mal les défenses des adversaires. Il faut déjà, et c’est sans doute le primordial pour réussir efficacement ses combats, scruter les défenses adversaires matérialisées par un bouclier rouge fragmenté qui apparait de temps à autre au-dessus de leur tête.
Briser chacun des fragments de ce bouclier jusqu’à le vider totalement permet de déclencher une attaque dévastatrice qui constitue souvent le coup fatal porté à son adversaire et ce même si ses PV sont loin d’être écoulés.
Pour cela notre personnage embarque aussi une dose de magie à travers des attaques spéciales utilisables selon une jauge de points de pouvoirs mais aussi de durabilité de notre arme.N’oublions pas de mentionner notre jauge d’attaque dévastatrice qui se remplit au fur et à mesure des combats, soit que l’on donne, soit que l’on prenne des coups, à lancer une fois celle-ci pleine, quand la situation l’exige avec le bouton A et bien utile pour se sortir d’un assaut ennemi trop important.
La dimension multiple qu’incarne Fire Emblem et ses héros en pagaille est aussi de mise dans la gestion des combats, en effet un de nos alliés peut être attaché en tant qu’assistant auprès de nous. Dans ce cas-là, on le retrouve à combattre à nos côtés et pouvant s’associer lors du déclenchement de certaines attaques, décuplant ainsi nos dégâts.
Naturellement l’aspect social entre en jeu dans l’efficience de cette association et bien développer les relations entre les protagonistes permet d’accroitre l’efficacité de ces liens.
Une aventure au long cours qui n’évite pas certaines répétitions
Tout ce travail en amont des batailles constitue en effet une part importante de l’expérience proposée au joueur. Développer son camp, entretenir ses relations, parfaire son arsenal et entreprendre un entraînement soutenu sont les tâches nombreuses qui nous attendent entre chaque bataille.Si l’on peut louer l’ergonomie de ces tâches, bien expliquées, bien agencées et pouvant être enchaînées rapidement grâce à un efficace système de téléportation dans le campement, elles marquent toutefois un des écueils du jeu : une certaine linéarité et longueur.Certes les évènements inattendus, les rebondissements scénaristiques et les pertes possibles et malheureuses de nos compagnons sur le champ de bataille (qui ne reviennent pas lorsque l’on joue en mode normal) animent le jeu c’est entendu. Pourtant une impression de grande répétitivité se fait ressentir à force d’alterner entre les phases de combat et de préparation au combat.Qu’il s’agisse du camp où les personnages doivent être entraînés pour les maintenir au niveau auprès d’un PNJ dédié, les dialogues à enclencher pour affiner les rapports amicaux qu’entretiennent les protagonistes entre eux ou bien les corvées à effectuer pour progresser de même, les activités ne manquent pas mais ne sont pas ce qu’il y a de plus palpitant.On peut se dire que la dimension stratégique lors des batailles suffit à apporter de la diversité à l’expérience en jeu et pour une part c’est le cas. En effet lors d’une bataille, être au four et au moulin ne s’est jamais autant appliqué au gameplay d’un jeu. En effet il n’est pas rare que les ennemis convergent de toute part et que des troupes alliées se retrouvent en péril à divers coins de la carte.
Il est alors primordial de dépêcher sur place l’un de nos protagonistes et de jongler entre les forces et les faiblesses de chaque classe, matérialisées via un utile système d’indication fléchée rouge ou bleu apparaissant au-dessus des adversaires.Les déplacements d’un bout à l’autre du champ de bataille, les associations d’assistants sont alors partie prenante dans la réussite des missions notamment secondaires qui permettent de décrocher les meilleurs scores et donc les meilleures récompenses en fin de bataille. Le jeu parvient ainsi à nous maintenir alerte face aux multiples exigences qui requièrent notre attention constante.
Toutefois, le même reproche que pour les activités internes à notre camp peuvent s’appliquer dans cette gestion stratégique des batailles. La répétition inhérente au genre fait que les batailles s’enchainent et se ressemblent parfois un peu, on fonce sur les camps ennemis à toute allure pour effectuer le meilleur temps et la narration perd un peu de son immersion.On regrette aussi la fragmentation des batailles que l’on souhaiterait pouvoir enchainer mais le jeu a tendance à nous contraindre à retourner au camp afin de profiter des points disponibles pour entraîner notre équipe ou effectuer des tâches, points qui se perdent lorsqu’ils ne sont pas utilisés après une bataille principale.Achevons sur des points positifs qui montrent que Fire Emblem Warriors: Three Hopes peut compter parmi les grands, au sens propre du terme : le jeu est riche et très long. Pour parvenir au bout d’une partie, comptez bien autour des 40 heures de jeu selon votre jusqu’au-boutisme dans le développement de votre camp mais plus encore si vous souhaitez relancer une partie en choisissant une autre maison en début de partie. S’offre alors à vous un tout nouveau point de vue et de nouveaux compagnons de fortune.
Par ailleurs notons l’idée très bonne des développeurs qui offrent la possibilité d’accomplir la plupart des batailles en mode 2 joueurs en écran splitté, de quoi développer des stratégies efficaces dans un jeu qui s’y prête, même si prévoyez un grand écran car les informations deviennent alors assez réduites à l’image.
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Mais l'histoire a l'air de bien compléter celle du jeu canonique donc j'avoue qu'il est très tentant de se laisser embarquer dans l'aventure.
Par contre, pour votre conclusion, bien que je suis fan de cette saga, je ne dirai pas qu'elle brille par son scénario même le fameux FE4 (dont j'espère toujours un remake digne de ce nom), c'est souvent très shonen avec des Lords avec une écriture assez pauvre (c'est pas Ike, Ephraim, Lyndis, Lucina ou encore Micaiah qui me feront dire le contraire) et le gros des ennemis très clichés.
Mais je pinaille, bref, merci encore pour le test !