Test de Resident Evil 5 : Rendez-vous en terrain connu
Sorti en 2009, il aura fallu attendre plus de 10 ans pour enfin pouvoir jouer à cet épisode sur console Nintendo. L'attente était-elle justifiée ?
TestC'est Kijuju ?
Resident Evil 5 est la suite directe du 4e épisode, même s'il n'en partage finalement que peu d'éléments scénaristiques. S'il est fait mention au début de l'aventure de Leon et ses péripéties face au Ganados, le scénario se recentre bien vite sur Chris. Membre fondateur du BSAA, une agence internationale de lutte contre le bioterrorisme, Chris se rend à Kijuju, vilain fictif d'Afrique, pour enquêter et empêcher une vente d'armes biologique. Il devra faire équipe avec Sheva Alomar, membre de la division africaine du BSAA.Encore affaibli psychologiquement par la mort de sa partenaire Jill Valentine, Chris aura un peu de mal à se faire à sa nouvelle partenaire, même si les deux protagonistes seront très rapidement obligés de coopérer pour lutter face à des hordes d'humains infectés par ce qui ressemblent beaucoup aux fameux Plagas découverts en Espagne.
Chris et Sheva seront rapidement emportés dans un mystère bien plus épais que ce à quoi ils pouvaient s'attendre, et qui fera resurgir de vieilles connaissances du passé qui ne manqueront pas de tourmenter l'ancien policier de Racoon City. Sheva est majoritairement en retrait tout au long de l'aventure même si quelques moments lui seront tout de même consacrés.
On ne révélera pas plus d'éléments de l'intrigue du titre, mais sachez qu'elle est particulièrement respectueuse de la saga, ce qui devrait combler les fans de la première heure. A contrario, les nouveaux venus auront certainement du mal à saisir toutes les subtilités de cette dernière, même si le jeu a la bonne idée d'habiller ses temps de chargement d'anecdotes autour de la chronologie de la série. Evidemment, les allergiques à la série B et aux gentils nanars risquent d'avoir des poussées d'urticaire, mais c'est aussi ce qui fait le charme de la franchise.
Resident Evil 4.5 ?
Resident Evil 5 recycle nombre d'éléments de l'épisode précédent. Que ce soit dans son bestiaire ou ses mécaniques de bases, le jeu a des airs de version coop du quatrième volet. Cependant, le jeu abandonne presque totalement l'aspect énigme et recherche qui faisait le sel de la saga, alors que l'épisode qui mettait en scène Leon S. Kennedy essayait encore d'en simuler quelques-unes.En revanche, le titre est bien plus beau que son grand frère, et encore aujourd'hui sur Switch, affiche des graphismes très satisfaisant. A noter d'ailleurs que la version qui nous arrive sur Switch est la version retravaillée par Capcom pour PS4 et Xbox One, et qu'on bénéficie donc de toutes les améliorations graphiques, qui rendent particulièrement bien sur le petit écran de la Switch. Le jeu est très agréable à regarder, et ne montrera que peu de chutes de framerate ou autre petit problème technique. Graphiquement parlant, le jeu pourrait avoir été développé aujourd'hui sans que cela ne choque.
Resident Evil 5 se distingue cependant assez rapidement de son prédécesseur. Pensé avant tout pour être partagé en coopération, l'aventure se montre donc beaucoup plus action et difficile. Les énigmes sont remplacées par des phases de coopération entre les deux joueurs, comme actionner un levier pour permettre à l'autre joueur de progresser et nous ouvrir un autre chemin.
Simple, mais toujours efficace surtout avec un ami sur le même canapé. Evidemment en solo, cela aura moins d'impact, même si l'IA a été grandement améliorée depuis la remise au goût du jour HD du titre, amélioration dont profite évidemment cette version Switch. De nombreuses QTE viennent enfin ponctuées l'action, et elles se révèlent aussi, voir plus, exigeantes que dans le 4e volet de la franchise.
Resident Evil 5 abandonne aussi la progression linéaire pour se scinder en missions, que l'on peut refaire à n'importe quel moment, et pourquoi pas pour farmer l'argent ou les munitions qui pourraient venir à manquer. On passe ainsi au magasin avant chaque mission, et non plus au cours de l'aventure. Le jeu a d'ailleurs une façon assez drôle de faire comprendre au joueur qu'il devra faire son deuil du génial marchand de Resident Evil 4, pour peu que l'on ait l'esprit un peu décalé. La progression du titre se montre en revanche bien plus adaptée à un usage nomade, ce qui, dix ans plus tard, tombe plutôt bien sur la console hybride de Nintendo, et peut-être encore plus sur sa petite sœur dédiée au jeu nomade.
Dans sa première partie, le jeu ressemble pas mal copier-coller du premier volet. On y retrouve la phase de découverte du village, la séquence de survie, le véhicule qui nous fonce dessus... On n'en fera pas une liste complète, mais les clins d’œil sont plus qu'appuyés. On retrouvera régulièrement des scènes qui font écho à RE 4 mais celle-ci seront plus espacées ou se présenteront différemment aux joueurs, comme cette rencontre avec El Gigante qui se fera à la mitraillette fixe.
Dans l'ensemble, cette première partie est très agréable à parcourir, et le plaisir sera décuplé avec un ami. Les choses commencent à se gâter quand les adversaires commencent à presque tous être armés. Le jeu perd clairement de sa saveur, et montre les limites de son gameplay FPS encore très statique à l'époque. Cela arrive plus tôt dans l'aventure que Resident Evil 4, et cela pourra déplaire à ceux qui recherchent une épisode proche du 4e volet. Ce n'est pas clairement pas ma partie préférée du titre, mais avec le temps, on apprend à accepter que ce soit là. Cela demandera toujours un peu d'indulgence, et aussi de persévérance, mais le scénario devrait vous permettre de vous accrocher.
Il y a tout de même de grands moments à vivre dans ce cinquième volet de la saga que nos amis japonais appellent Biohazard, et ceux qui n'auraient jamais parcouru cette aventure horrifique africaine auraient tort de s'en priver, particulièrement en multijoueur. Par contre, ses combats de boss, particulièrement dans sa seconde moitié, restent certainement le point noir du titre et vous arrachera à n'en pas douter quelques cris de colère. C'est dans ces moments-là que l'on se souvient que le titre a été développé à une autre époque, mais fort heureusement, il n'y aura rien de totalement insurmontable.
Le titre est cependant un poil linéaire, et son côté action pourra décevoir les fans de jeux d'horreur. Resident Evil 5 lorgne bien plus du côté du FPS que du survival horror, mais il n'est cependant pas dénué d’intérêt même s'il parlera avant aux fans de la licence. Cependant, avec ses tentatives régulières de renouveler son gameplay en proposant des séquences inédites, dont une séquence d'exploration en bateau un peu ouverte que le reste de l'aventure, il y a vraiment de quoi s'amuser dans le titre.
Un portage de qualité
Le portage de Resident Evil 5 sur Switch est une vraie réussite. Que l'on aime ou non le jeu, force est de constater que le titre tourne à merveille en docké comme en portable. Le jeu est d'ailleurs particulièrement agréable à regarder dans cette configuration, si bien qu'on en oublierait parfois qu'il a plus de dix ans.On regrettera en revanche le peu de souplesse des commandes, qui ne proposent pas de mode optimal comme pouvait le faire Resident Evil 4 sur Switch. On s’accommodera de l'un des types de commandes proposé, mais on aurait aimé pouvoir configurer le tout à notre sauce. La maniabilité du jeu de base étant d'un autre temps, cela n'aurait pas forcément été un luxe.
Cette version HD propose également un mode pour ne pas avoir à réaliser les innombrables et lassants QTE. Un vrai plus à une époque où ces séquences, souvent longuettes, ne sont clairement plus à la mode. Il y a donc eu un vrai travail de remise au goût du jour. Ces petites touches de-ci de-là rendent l'expérience de jeu bien plus confortable et agréable qu'à l'époque, même si elles ne gommeront pas totalement certains ratés du jeu d'origine.
Côté contenu enfin, le jeu bénéficie de tout ce qui contenu l'édition Gold du jeu, mode multijoueur compris. On peut donc profiter des modes multijoueurs sans restriction, ce qui n'est plus possible sur les PS3 et Xbox 360. Mais c'est surtout le mode mercenaires qui occupera votre temps si vous êtes du fan de ce mode plus arcade, mais particulièrement accrocheur. On se réjouira donc de retrouver les DLC solo, dont le très référencé hommage au premier Resident Evil qui ne manquera de toucher les fans. Quand on vous dit que cet épisode est très fan-service.
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Trop pénible à jouer avec le 4, je n'ai plus l'habitude de ce genre de gameplay limité et lent.
Le 4 sur la wii l’avait, incompréhensible que celui-ci ne l’a pas surtout depuis Zelda BotW !