Test de Rune Factory 4

Rune Factory est une série bien à part, destinée clairement à un publique de niche. Cette licence est en fait un spin-off de la saga Harvest Moon (désormais Story of Seasons pour les connaisseurs) connue pour vous permettre de vivre une aventure agricole fantaisiste, pleine de bonne humeur.

Pour ceux qui ne connaissent pas Rune Factory, la licence garde ce côté simulation de vie fermière en y agrémentant une composante RPG qui peut sembler improbable, mais Marvelous n'en est pas à son coup d'essai.

Un enrobage qui en dit long sur les ambitions du titre

Le jeu vous accueillera via une jolie cinématique en dessin animé de qualité. D'ailleurs on retrouvera de courtes séquences de la même qualité dès l'introduction de chaque personnage qui pourra se marier plus tard dans le jeu.

Le point de départ du scénario est tout ce qu'il y a de plus classique pour un J-RPG. Vous êtes au commande d'un personnage (féminin ou masculin au choix) qui suite à une chute d'un bateau volant devient, je vous le donne en mille, amnésique.

Il atterrit sur les terres de Selphia tout en étant amorti dans sa chute par un dragon. De manière assez improbable, vous êtes amené à devenir le souverain de la ville, que vous le vouliez ou non. On pourrait penser que cela vous octroierait d'incroyables pouvoirs, mais il n'en est rien et vous êtes même plutôt aux services des villageois.

Le début du jeu est un peu long car il s'apparente à un tutoriel que vous ne pouvez pas accélérer. Cela se passe par des quêtes que vous donnera un tableau dédié, seulement vous ne pourrez en faire qu'une par jour au commencement. Les "Prince Points" que vous gagnerez en remplissant les quêtes vous permettront d'organiser des festivals, d'agrandir votre maison ou encore divers bonus tel qu'agrandir la capacité de votre sac à dos.

Tu ne veux pas te prendre le chou ? Tu as le choix !

La plus grande qualité de Rune Factory est d'allié avec brio 2 univers qui semblent à priori incompatibles. Instaurer un système de leveling dans la vie fermière et agricole est surprenant, surtout que cela s'avère particulièrement utile pour vos quêtes des donjons. A la manière d'un Fantasy Life, lorsque vous aurez débloqué une forge, vous pourrez crafter vos outils, armes, armures et accessoires à condition d'avoir récupérer les objets adéquats lors de vos aventures. Cela est aussi le cas pour concevoir vos potions, antidotes, anti-paralysie etc. Sachant que chaque item utilisé est lui aussi doté d'une qualité allant de 1 à 10, cela permet de faire de meilleurs objets, qui eux mêmes valent plus chers.

Quant au côté agricole, cultiver des fruits et légumes de qualité est bien plus difficile qu'il n'y parait, à part si vous voulez en obtenir uniquement de niveau 1. Il faut prendre en compte le niveau du sol et la qualité de vos outils.

Vous l'avez compris, ici il y a du leveling partout (même pour votre capacité à dormir...), mais cela n'est pas forcément un défaut, car pour la plupart des skill, cela va assez vite, sinon vous pourrez toujours ruser en upgradant ses items avec des matériaux de faible qualité de manière excessive.
Pour la vie fermière, vous aurez surement aussi à coeur de sympathiser avec vos voisins, plutôt nombreux. Pour être apprécié de tous, il faudra bien entendu leur parler et apprendre à les connaître pour éventuellement leur faire des cadeaux. Cela aura pour bénéfice d'en recevoir en retour de temps en temps ou de débloquer certaines quêtes. Vous pourrez même vous marier et avoir une progéniture !

De plus, il ne faudra pas négliger le travail du bois et de la pierre qui vous permettront d'agrandir votre ferme pour pouvoir accueillir des monstres qui vous aideront dans vos tâches domestiques comme arroser vos petites pousses afin d'obtenir de jolis légumes selon la saison. Ces monstres, à l'origine des ennemis, devront être apprivoisés en leur donnant des objets ou plats que vous aurez préparés (oui, vous pouvez aussi faire de la cuisine, avec de nombreuses recettes selon les différents ustensiles que vous utiliserez, sans compter les poissons de la pêche). Ici, vous n'achèterez pas de poules ou de vaches pour obtenir des oeufs et du lait, ces espèces sont aussi considérées comme des monstres (demandez à Link si les poules ne sont pas violentes !) et il faudra les apprivoiser comme tous les autres. Vous pourrez utiliser vos animaux comme monture ou même comme allié lors de vos pérégrinations des donjons, vous apportant une aide non négligeable.

Enfin, on notera dans cette épisode la possibilité de cultiver des fruits et légumes géant afin de faire ami ami avec les boss !

Une progression incroyable

Rune Factory est le genre de jeu qui récompense ceux qui s'accrochent, les persévérants. Les débuts sont difficiles, se faire de l'argent est un peu laborieux, mais une fois lancé, cela devient le déluge et véritablement grisant. Avant d'obtenir des légumes en or, il vous faudra passer bien des heures sur votre console.

L'histoire principale se combine avec brio à votre vie fermière et sera un bon témoin pour situer le niveau que vous devez atteindre pour avancer. En effet, comme dans tous les RPG, les ennemis deviennent de plus en plus coriaces et il faudra de temps en temps faire du leveling car la difficulté peut s'avérer fatale avec un personnage non préparé. Heureusement cela ne vous prendra en général une dizaine de minutes pour vous mettre à jour, du moins dans la première partie du jeu.

Le jeu se décompose en 3 grands arcs narratifs (le dernier étant particulièrement difficile) et vous prendra environ une centaine d'heures ! Cela est vraiment phénoménal pour un jeu 3DS. Les donjons ne vous demanderont pas souvent d'utiliser votre matière grise mais ont le mérite de proposer une grande variété d'ennemis et de boss en tout genre.

Une technique maîtrisée

Le gameplay est bien pensé grâce à des raccourcis avec le boutons R bien trouvés. Avec le nombre d'outils et d'items différents, cela permet une navigation fluide et réactive. Cependant à force de récupérer des choses dans votre sac à dos que vous mettrez ensuite dans votre frigo ou votre coffre, vous serez vite à court de place et passerez une bonne partie de votre temps à faire du tri.

Graphiquement, le jeu est sympathique. A la manière de certains anciens épisodes de Final Fantasy des années 90, les décors sont en 2D fixe et les personnages modélisés en 3D. Par contre, certains ralentissement se font ressentir lorsqu'il y a trop de personnages sur l'écran, ce qui est encore plus accentué lorsque la 3D est activé. En parlant de la 3D, grâce à certains effets, notamment sur les décors lorsqu'il y a des lucioles ou des halos de lumières, elle est particulièrement jolie même si tout à fait dispensable (un peu comme les pubs de bonbons au cinéma en 3D).

Le seul vrai point noir est le fait que le jeu n'est qu'en anglais. Il faudra donc maîtriser un minimum la langue de Shakespeare ou passer son temps sur un traducteur.
Les combats ne sont pas en reste avec différentes armes allant des petites épées aux sceptres de magies. Vous pourrez donc choisir votre style, corps à corps ou attaque à distance. Cependant, si votre niveau est assez avancé vous n'aurez souvent pas de problème à attaquer pied au plancher sans chercher à comprendre ce qui se passe. Par contre, certains passages particulièrement ardus vous obligeront à être beaucoup plus subtil.