Test Futuridium EP Deluxe
De l'arcade pure et dure, exigeant, qui s'adressera aux amateurs de challenges et de High Score. Un univers coloré, bien construit mais avec quelques défauts qui apporteront de la frustration.
TestLors d’une mission avec votre équipe, vous êtes happés dans la boucle infinie du Futuridium, un univers parallèle pas très reposant puisqu’il vous projette dans un climax belliqueux, rempli de cuirassés gigantesques et de mines. Pour rentrer chez vous, il faudra tout simplement aligner les niveaux les uns après les autres et ce ne sera pas simple (honnêtement, on n’a pas fini le jeu, non pas par sa difficulté mais nous en reparlerons plus loin).
De bonnes bases de départ….
Futuridium EP Deluxe repose sur un concept simple : vous allez voler dans l’espace et tirer sur des blocs bleus (cyan exactement) répartis autour de votre environnement. Le but est de tous les détruire pour faire apparaître le cœur du niveau, un ultime cube qui en cas de destruction vous permettra d'accéder au niveau suivant. Il va donc falloir jongler entre mouvement rapide, optimisation de la trajectoire pour abattre les cubes sans toucher les éléments du décor (mort immédiate autrement), ceci dans un temps limité car votre jauge d’énergie diminue en permanence et s’épuise davantage si vous vous réglez sur la vitesse la plus élevée. Heureusement, chaque cube abattu vous recharge partiellement vos batteries et si vous manquez un cube lors de votre survol, vous pouvez revenir en arrière et finir par nettoyer le décor.Les commandes sont intuitives et être lancé immédiatement dans l’action évite de trop se poser de questions. C’est simple, basique, les premiers niveaux sont accrocheurs car il y a une bonne gestion de la 3D, l’effet de profondeur étant bien rendu sur 3DS. On aurait apprécié un peu plus de folies explosives à chaque fin de niveaux, notamment quand on a peiné un moment pour le boucler, mais cela reste sobre.
Certains passages, où il faut slalomer entre les piliers, plonger entre divers tuyaux pour atteindre les cubes à détruire nous donnent des moments particulièrement jouissifs. On retrouve parfois la sensation d’être dans le cockpit d’un X-Wing fondant sur l’étoile noire. On se prête facilement au jeu, du moins sur 3DS. La musique de type électronique est conforme à ce type de shoot'en up, certains morceaux sont agréables et élégants tandis que d’autres, plus passe-partout, ne soutiennent pas totalement la tension inhérente de certains niveaux.
Deux modes au départ mais on peut en débloquer un autre
Le jeu vous propose au départ l’accès à deux modes : la version originale et le remix. Si au premier regard la différence ne saute pas aux yeux, vous vous rendrez rapidement compte que la version originale ne vous alloue pas d’objet bonus, que votre réussite vous rapportera plus de points, mais que le temps est plus restreint et donc les marges d’erreur plus faibles. On est clairement dans une dynamique de Die and Retry, vous allez rapidement finir par connaître par cœur le niveau pour anticiper le mouvement à effectuer pour abattre toutes les cibles tout en restant dans le timing imposé.
Les développeurs auraient pu être un peu plus généreux car pour certains niveaux, c’est tout de même un peu chaud. Futuridium est clairement un jeu d’arcade sans points de sauvegarde en cours de niveaux, il faut tenter d’aller le plus loin possible, d’être performant dans les scores pour gagner des médailles, le titre est exigeant car les niveaux sont rapidement difficiles. Il y en a 50 divisés en 5 zones, avec 5 boss donc, vous n’êtes pas prêts d’en voir le bout tout de suite.
La version remix vous donne moins de points mais reste plus permissive. La différence se voit plus dans certains niveaux mais sans plus. Le mode Single Level est à débloquer en cours de jeu. Ici, il faut faire du scoring, c’est-à-dire détruire le maximum de cubes. Cela pourrait être motivant mais au final, on passera à autre chose.
…..qui ne vont pas assez loin !
On entre clairement dans le problème du jeu : sa linéarité. La répétition des niveaux (croiseurs plus grands, cibles au-dessus et en-dessous de la coque, mines etc…) fait que l’on ne va pas enchaîner les missions au-delà d’un certain temps. Un phénomène de déjà vu et de satiété nous cueille rapidement et après une heure de jeux, on a envie de reposer la console sans avoir l’envie de recommencer le lendemain.Un maniement rigide
Si les premiers niveaux font un temps illusion, on se rend compte de l’inertie du mouvement de votre vaisseau et on peste contre le temps. Alors, même si on contrôle le vaisseau avec le stick analogique, on tire avec le bouton B, on change d’angle de vue avec la touche X et on effectue un virage à 180° en appuyant sur la touche Y, il faut vraiment anticiper son déplacement et ce n’est pas si simple. Par exemple votre virage à 180° est immédiat (physiquement impossible) et alors qu’on avait raté un cube, en ayant appuyé trop tôt sur cette touche Y, on se retrouve dans l’autre sens mais déjà trop avant pour l’avoir lors du second passage. C’est une erreur qui revient souvent quand on avance dans les niveaux et avec le temps limité, ce n’est guère motivant de recommencer certains niveaux.Cette difficulté s’accentue quand on doit abattre des cibles sous la coque d’un croiseur. Après avoir fait un carnage lors du passage, on souhaite alors passer par-dessus le croiser pour atteindre les autres cibles à abattre. Si on applique un pilotage classique, on attend d’être à la fin du croiseur, on tire le manche à balai vers soi pour se retrouver sur le dessus du vaisseau : ici, en appliquant cette méthode, vous êtes certains de prendre trop de temps, de louper vos premières cibles et de devoir jongler avec la touche Y pour repasser dans le sens inverse.
Non, vous avez tout intérêt à accélérer au maximum votre vaisseau en sortie, remonter légèrement et appuyer sur la Y pour repartir dans le sens inverse en passant bien sur le dessus du vaisseau : une manœuvre pas si intuitive que cela et qui nécessitera un peu d’habitude. Votre niveau arrivera de nombreuses fois à 0, entraînant le Game Over, avant de le maîtriser.
Une approche un peu superficielle qui manque d'allant
Les niveaux manquent de variété et le plaisir de jouer s’émoussent rapidement car on guette la nouveauté de chaque niveau. Et le manque de souplesse dans les manœuvres se constate rapidement face aux boss, car détruire un enchaînement de cubes à différentes hauteurs du premier coup, dans la limite de carburant, relève de l’exploit.Alors oui, les hardcore gamers vont se régaler devant cette difficulté, les amateurs de score seront heureux de voir leurs résultats enregistrés en ligne, d’autres tenteront de s’entraîner via le mode Single Level pour perfectionner leur connaissance du stage, mais combien de joueurs auront décroché, écœurés par certains passages difficiles car il ne manque jamais grand-chose pour finir le stage ? La frustration est garantie !
Le graphisme
On entre dans la grande différence entre la version 3DS et la version Wii U. Le vide de l’espace contraste avec les objets et croiseurs à arpenter. La version Wii U est plus belle, avec des effets de vitesse et de tirs plus réussis, des aplats de couleurs parfois de toute beauté mais elle s’avère plus fatigante pour les yeux quand on joue sur l’écran du GamePad ou sur la télévision, car votre vaisseau, le décor et les ennemis sont réalisés en une sorte de superposition de couches de couleurs. Un peu comme si vous regardiez un film en 3D sans lunette, il y a un effet de flou sur les bords et c’est finalement beaucoup moins agréable.L’effet de semi 3D est moins bien rendu pour évaluer la trajectoire à prendre du premier coup pour toucher le maximum de cube. La perception de profondeur est plus difficile sur Wii U et cela vous jouera des tours rapidement. La version s’avère donc décevante assez vite, car elle exige beaucoup plus de concentration. A noter que la musique est plus dynamique.
La version 3DS a été notre version préférée mais elle doit se jouer en activant sa 3D, car autrement vous êtes certain de vous louper sur les trajectoires et le rendu paraîtra bien fade. Le plaisir de jouer est beaucoup plus présent, tout en restant dans une certaine limite car la lassitude finit tout de même par s’installer.
C’est franchement dommage que le dosage temps/carburant/finir la mission soit gérée si juste car il y a des passages visuels vraiment pas mal esthétiquement, mais on ne peut y prêter suffisamment attention car on doit rester concentré sur la traque de ses cubes, sur la jauge de carburant, sur l’appréciation de la trajectoire pour éviter au maximum l’utilisation de la touche Y et donc du demi-tour immédiat.
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Pour les fans, cela dit, une version boite est sortie sur PS4 et Vita grâce à Limited Run Games (mais il faut bien investir 40€ sur eBay pour se la procurer)