Test de Fort Boyard
Depuis cet été, nombreux sont les lecteurs de PN qui attendaient le test de Fort Boyard. Jeu culte à la TV, ce Fort Boyard pourrait bien lui aussi devenir culte... mais pas pour les mêmes raisons. Découvrons cela dans ce test !
Mini-testService (plus que) minimum
Jugez-plutôt ! Déjà seules douze épreuves sont présentes dans le jeu dont seulement une des soixante possibilités pour le conseil des maîtres du temps (la suite de couleurs), un duel des vingt-sept existant pour la cage (la double faucheuse), et une seule sur trente et une possible pour le jugement de Blanche (le stop chute). On se dit que de retranscrire seulement 3 défis, sur plus d'une centaine de possibilités est déjà limite, et cela veut aussi dire qu'il ne reste seulement que 9 épreuves pour la recherche des clés et des indices. Ceci est clairement maigrelet par rapport au vu des plus de 200 cellules créées sur le vaisseau de pierre depuis son lancement en 1990.Pire, on ne vous laisse même pas le plaisir de la découverte de celles-ci, car les douze épreuves du jeu sont forcément dans votre première partie, qui fera environ une demi-heure. D'autant plus que cela veut dire que certaines épreuves reviennent plusieurs fois. Autre point dommageable et purement stupide, c'est le fait que lors du jugement de Blanche, vous répéterez plusieurs fois la même épreuve si vous avez le malheur de manquer de plusieurs clés ou de perdre des candidats dans leur recherche. Pire, lors du conseil, vous répétez plusieurs fois la même épreuve pour accumuler du temps pour la salle du trésor. On est même plus sur du service minimum mais sur du foutage de tronche à peine caché.
Vous avez dit ambiance ? Euuuuuh
Autre gros défaut, on sent qu'aucun effort n'a fait pour vous faire ressentir que vous participez réellement à la célèbre émission. Là où Mindscape en 2008 avait fait l'effort d'introduire une scénographie avec les personnages du jeu Passe Partout, La Boule et son gong, le Père Fourras et vous étiez accompagnés entre chaque mini jeu d'une petite cinématique bienvenue pour rester dans l'ambiance. Il y avait surtout un doublage pour ses énigmes, une voix-off pour vous introduire de salle en salle, bref un travail pour retranscrire l'univers du fort. Ici rien de tout cela, certes on retrouve quelques icônes du fort comme le Père Fourras ou Mister Boo, sauf que là à part quelques cris d'encouragement de vos partenaires, les seules voix du jeu seront du "Meuh Meuh".Toujours dans les points négatif du jeu de Microïds, avec seulement neuf épreuves restant pour les clés et les indices, aucun effort n'a non plus été fait sur la timeline de l'émission. Vous retrouverez donc des cellules faites pour les clés lors des aventures et vice versa. Autre aspect désagréable pour les amateurs de l'émission, ici au vu du nombre de défis disponibles, ce ne sont plus neuf clés à chercher mais seulement quatre pour passer aux aventures et il est donc impossible de paramétrer la moindre partie. C'est d'autant plus dommage que les gameplays conçus pour les mini-jeux sont plutôt bien pensés et assez variés dans l'ensemble, que ce soit tiré du jeu de rythme pour Rodéo Dino, du "track'n field" pour la Caserne ou encore de la conduite pour l’éphémère Car Wars qui ne sera vraiment apparu qu'une saison à l'antenne avant d'être déjà remplacé cette année.
L'ombre de Superman 64 plane !
On pourra une nouvelle fois regretter que sur les douze épreuves présentes, certaines soient totalement ratées comme les énigmes du Pères Fourras ou le mot de code qui vous demandera juste de choisir entres plusieurs réponses possibles, ce qui rend le tout évident alors que le jeu de 2008 vous demandait de taper vous-même la réponse. D'autres enfin sont tout simplement injouables, comme Mégagaf qui vous demande de traverser plusieurs anneaux en Flyboard, avec un système de jeu se rapprochant plus de Superman 64 en termes d'approximation.Avec ce que pouvaient proposer les Joy-Cons, il est dommage aussi que les développeurs n'aient pas proposé un gameplay motion gaming en utilisant les détections de mouvement ou les vibrations HD. Ici, que du classique gameplay manette qui ne vous permet pas de retrouver les sensations du dépassement de soi que veut procurer l'émission. Cela est dû principalement au fait de la sortie multiplateforme du titre, ce qui se ressent fortement au vu des temps de chargement interminables sur Nintendo Switch. En gros, la frustration domine à tous les étages, et c'est d'autant plus dommageable que le niveau de difficulté a lui été bien réglé. Si tout est faisable en facile et moyen, passer au niveau supérieur vous demande bien plus de concentration et beaucoup moins d'aides en jeu. Avec plus de niveaux proposés, une ambiance bien retranscrite, cela aurait pu être un jeu qu'on aurait envie d'aimer.
Mais là rien n'est à garder : graphiquement, c'est proche du minable avec pas mal de bugs de collision, une réalisation générale et une animation d'un autre temps, des jeux GameCube s'en tiraient bien mieux...il y a 18 ans. Le passage dans la salle du trésor en est des plus risibles, avec des personnages qui patinent dans leur course avant de s’encastrer, si jamais ils ont le malheur de se croiser. Les séquences animées pour les transitions dans le jeu ne sont qu'un cache misère pour combler des temps de chargement bien trop longs si on se rapporte au minimalisme visuel que propose le titre, résumant à eux seuls les faibles ambitions pour ce jeu commandé pour pouvoir – et devoir, sortir à l'heure pour le 30ème anniversaire de l'émission.
Cet article vous a intéressé ? Vous souhaitez réagir, engager une discussion ? Ecrivez simplement un commentaire.