Daedalic Entertainment nous propose un titre aux graphismes cartoonesques et à l’ambiance gothique à la Tim Burton. Votre but est très simple. Jars vous présente un niveau constitué par une étagère et différents bocaux sur chaque planche. Vous allez devoir casser toutes les jarres/bocaux présents sur les étagères pour finir chaque niveau. Mais attention à observer les symboles.
Certaines jarres portent l’insigne d’une chauve-souris (avec étiquette violette) et ouvriront la porte à un ennemi (rats, araignées, chauve-souris…), d’autres porteront l’insigne d’un trèfle (étiquette verte) et libèreront des objets utiles pour affronter les ennemis (en voici quelques exemples comme de la colle pour les ralentir, des fléchettes mortelles, des bulles de savon) ou un petit servant qui vous aidera à les affronter !
Ces servants sont d’ailleurs bien loufoques, car nous aurons une sorte de caméléons qui lancera de grands coups de langue, un hérisson se mettant en boule, des mouches, un oiseau mécanique qui donnera des coups de tête (coûteux pour obtenir, nous reviendrons dessus) et des moustiques dont vous vous douterez aisément du moyen d’attaque et qui seront nos alliés préférés dans les premiers niveaux.
Facile me direz-vous, il suffit juste d’observer ! C’est vrai, à un petit détail, le côté aléatoire. En effet, si les bocaux marqués sont immédiatement identifiables, ils sont loin d’être majoritaire sur les étagères, la plupart des récipients sont non marqué (étiquette orange) et les détruire pourra donc en faire sortir quelque chose de positif ou de négatif pour vous.
Et si vous échouez par la destruction de votre coffre, le niveau recommence avec quelques subtiles changements (permutation de l’emplacement d’une jarre par exemple ou un léger changement de place), rendant chaque partie légèrement différente. Il y aura bien quelques changements au programme de temps en temps comme allumer des ampoules, défendre des champignons ou survivre jusqu'à ce que le temps soit écoulé, mais la formule du gameplay reste constante.
L’aspect stratégique va être de placer ses servants au bon endroit. Toutes les créatures ne peuvent changer d’étagère si elle n’est pas reliée à une autre par une échelle. Donc ne laissez pas vos aides isolés alors que les ennemis se trouvent ailleurs.
Au départ, on se fait piéger quelques fois, notamment au niveau du hérisson, qui est un mur défensif mais qui refuse de changer d’étagère. Heureusement, certaines créatures possèdent des ailes et pourront donc aisément passer d’une étagère à l’autre, comme la guêpe et le moustique. Mais ces contraintes de déplacement concernent également vos adversaires, même s’ils se montrent plus prompt à grimper les échelles.
Parmi les objets à votre disposition parfois, un à la capacité de vous faire téléporter tous vos alliés se trouvant dans une petite zone vers un autre endroit de l’écran. Très utile pour protéger un coffre ou pour amener un allié sur une étagère vide sans accès d’échelle. Mais le summum est le pouvoir de visualiser le contenu de tous les bocaux sans les ouvrir (autocollant lumière), bien utile pour piocher en priorité les fioles alliées.
Pour comprendre les règles, quelques panneaux explicatifs vous expliquent les stratégies et vous allez très vite tomber sur une encyclopédie qui va se compléter peu à peu selon votre progression. Les batteries sont des sortes d'électro-aimant à protéger impérativement. Cela permet un sérieux gain en énergie vitale à la fin, super pour passer à la boutique !
Constituée de plusieurs chapitres, ce livre va référencer l’ensemble des servants que vous allez obtenir, les adversaires que vous allez affronter (à chaque niveau réussi, chaque nouveauté est immédiatement consignée dans votre encyclopédie). Il y aura aussi des informations concernant votre famille.
Le gameplay classique d’une partie
A chaque lancement de niveau, vous allez repérer très vite les bocaux qui peuvent vous apporter une aide puis vous allez casser peu à peu les bocaux non marqués. On vous conseille de casser les plus fins d’abord car les ennemis seront souvent de petites fourmis ou des araignées, plus facile à massacrer.
Important, en début de jeu, vous n’avez accès qu’au mode Histoire. Dans ce mode, Victor est donc le superviseur qui envoie ses troupes au combat, lui ne fait qu’observer sa victoire ou sa défaite (il finit bâillonné, avec maman pas très contente). Vous avez le choix d’y jouer avec les manettes (obligatoire si vous voulez jouer sur la télé) ou activer le mode tactile pour jouer plus aisément console en main.
On ne va pas se mentir, jouer avec les manettes n’est pas si évident car on doit choisir notre servant et l’orienter dans ses combats. Jars a été développé d’abord sur PC et on sent que les combinaisons clavier/souris était plus pratique que le jeu à la manette. Le jeu tactile est clairement beaucoup plus agréable et nous l’avons largement privilégié durant notre temps de jeu pour le tester.
Si on commence très calmement, vous allez devoir assez rapidement protéger de plus en plus de coffres sarcophages, ces coffres attirant de plus en plus d’adversaires. Cela en devient parfois une véritable foire d’empoigne qui rend l’action certes frénétique mais régulièrement confuse.
L’animation de certains servants ou ennemis est clairement amusante, mais au sein d’une mêlée de quelques personnages, pas simple de surveiller la petite jauge d’énergie se trouvant au-dessus de chacun de vos aides et de veiller à ne pas en perdre un qui vous serait utile pour la suite. Heureusement que quelques objets glanés dans le niveau vous permettent parfois d’en soigner quelques-uns au passage.
J'en connais un qui va déguster sévèrement avec mes moustiques. Tout est une question de timing, il faut les laisser tout de suite à la chasse sinon l'ennemi aura le temps de fracasser le coffre !
On félicitera les développeurs qui ont bien dosé les aides de chaque niveau, certains étant clairement permissifs au cours de la partie pour ne pas louper votre niveau trop rapidement, d’autres en revanche joue sur un timing serré et un dosage qui ne vous laisse guère de marge de manœuvre.
Globalement vous allez enchaîner une succession de niveaux dont la difficulté est faible et régulièrement vous allez tomber sur un niveau dont le pic de difficulté est beaucoup plus élevé, nécessitant de le refaire un certain nombre de fois pour bien comprendre l’astuce.
A la fin de chaque niveau gagné, vous allez acquérir de « l’essence de créature », variable selon le nombre d’ennemis abattus, le nombre de dispositifs que vous avez protégés et le temps mis pour finir le niveau. Cette essence va servir de monnaie du jeu pour acquérir de nouvelles compétences ou de nouveaux servants.
Dès le premier chapitre, vous allez rencontrer une créature bizarre, sorte de cousin de Frankenstein, gérant une petite boutique : la boutique des horreurs. Une icône dédiée vous y donne accès et en échange d’une certaine valeur d’essence, vous allez pouvoir acquérir des options qui vont servir à améliorer les performances de vos servants.
Le manuel du petit savant fou.
A la manière d’un savant torturé, vous allez jongler avec ces nouvelles capacités qui sont représentées dans votre inventaire sous forme d’autocollants avec des formes bien précises. Ces capacités vont pouvoir être greffées sur vos servants, de manière à les booster. Augmentation de la vitesse de déplacement (icône patins à roulettes), endurance, augmentation de vitesse d’attaque…vous aurez une vingtaine d’options à débloquer petit à petit.
Cependant, vous ne pourrez pas upgrader n’importe comment votre servant, celui-ci n’ayant que deux ou trois possibilités d’upgrades de forme bien précise. A vous de faire des essais et de trouver le meilleur mix pour passer un niveau parfois un peu plus retors que les autres.
Cela permet d’améliorer un servant en particulier ou d’équilibrer les forces au sein de votre équipe. Certains niveaux apporteront une contrainte supplémentaire : vous ne pourrez ainsi prendre que des servants volants ou deux servants sur trois possibles ou obligatoirement un servant particulier, à condition de l’avoir débloqué.
Et c’est là que le bât blesse parfois, quand vous devez jouer un niveau avec un servant qui vous coutera 8500 points d’essence alors que vous n’avez qu’un crédit de moins de 5000.Il va donc falloir refaire des niveaux antérieurs pour accumuler de l’essence jusqu’à en obtenir suffisamment pour acheter le servant nécessaire à la poursuite de votre parcours.
Ces retours en arrière seront parfois nécessaires également pour acquérir certains upgrades obligatoires car les réactions des ennemis d’un niveau seront un peu trop rapides pour vous autrement.
Le mode héros
Lorsque vous aurez terminez le deuxième chapitre du mode aventure (qui est globalement un tower défense), le mode Héros se débloque. Vous prenez le contrôle d’un servant particulier et vous êtes sur le terrain pour vous battre.
Même si d’autres servants vont vous donner un coup de patte, il va falloir indiquer le bocal ou fiole que vous souhaitez casser, attendre que votre personnage se déplace pour le faire et s’il rencontre un ennemi, il faudra frapper cet adversaire par vous-même ou se mettre en sécurité en laissant votre garde rapprochée faire le boulot à votre place.
Régulièrement, de nouvelles actions sont proposées, comme un sifflet qui permet de faire apparaître une créature pour vous aider, attirer les ennemis sur vous, ramener vos alliés autour de vous etc… En réussissant chaque niveau (35 sont disponibles), vous allez devoir réaliser divers défis, avec comme conséquence des ennemis de plus en plus puissants en face de vous (mention spéciale au pénible escargot). A nouveau vous gagnerez de l’essence (utile quand vous êtes en manque pour vos achats) mais vous allez aussi grimper en niveau, partant de 1 jusqu’à….on vous laisse voir.
Verdict
Avec ses six chapitres à parcourir pour votre mode histoire (hormis le premier chapitre constitué par uniquement six niveaux, les autres nécessitent de valider 30 niveaux chacun pour ce que l’on a pu en voir, nous n’avons pas encore fini le jeu pour le moment) et 4 personnages à débloquer en mode Héros, la durée de vie du titre est assez longue.
Il vous faudra largement la dizaine d’heures pour compléter l’ensemble de Jars, ce qui en fait un compagnon ludique intéressant surtout en sortie. Si au départ le graphisme dessiné à la main n’a pas vraiment emballé nos juniors au niveau de son esthétisme, ils ont fini par se piquer au jeu pour tenter différentes stratégies avant d’avancer un peu plus loin à chaque fois.
Si Jars vous fera cogiter, la difficulté n’est pas insurmontable et la plupart des joueurs occasionnels se satisferont de son gameplay et de sa difficulté (pas de difficulté réglable). Certains niveaux peuvent se finir de plusieurs manières : à la dure en cassant tous les récipients ou en remplissant la mission d’allumer toutes les lampes ou de convoyer vos champignons jusqu’à leur issue de secours, sans casser tout ce qui se trouve sur leur route. Évidemment, selon la stratégie retenue, le gain en essence n’est pas le même. Mais cela permet d’avancer au niveau suivant au lieu de chercher trop la difficulté bloquante.
Au niveau réalisation, on regrette que la narration de l’histoire ne soit pas très lisible. En effet, on a régulièrement accès à des pages de bande-dessinée pour nous présenter une petite avancée, mais ce n’est pas très passionnant. Des cinématiques sont également débloquées ponctuellement, elles sont courtes et à nouveau, on reste sur notre faim. Ainsi, si Jars se montre comme un jeu de stratégie puzzle agréable, son enrobage au niveau de l’histoire nous passe au-dessus. Ce petit manque l’empêche d’en faire un hit complet.
Les joueurs aimant le challenge le trouveront fade après un « Baba is You ». Jars n’innove pas vraiment mais reste suffisamment intéressant pour avoir envie d’avancer. Mais c’est plutôt au niveau de l’envie de réaliser tous les niveaux, parcourir tous les chapitres et débloquer toutes les options et servants que Jars arrive à tirer son épingle, la narration de l’histoire nous a laissé clairement indifférent.
On regrette ce côté mièvre et sans attraits alors que le gameplay est bien trouvé et parfois frénétique. Bon point, l’interface du jeu peut basculer en plusieurs langues dont le français, cela facilite la prise en main avec les plus jeunes.
Nous remercions l'éditeur pour nous avoir fait parvenir un code de ce jeu. Jars est disponible sur l'eShop de la Switch depuis le 20 octobre 2021. Il nécessite 846 Mo d'espace pour s'installer, ce qui ne devrait pas poser de grands problèmes.
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