Test de Unpacking : quand les objets nous parlent
« Dis-moi ce que tu possèdes et je devinerais quelle personne tu es », voici le leitmotiv derrière ce petit jeu de puzzle original façon point & click qui charme par son écriture et son ambiance.
TestChaque objet à sa place ou la satisfaction à son paroxysme
Le principe du jeu est parfaitement clair : à chaque nouveau chapitre un intérieur différent, les gros meubles et quelques affaires sont déjà en place et charge à nous de vider les cartons grossièrement triés entre les pièces. Façon point & click on déplace le curseur au stick (ou au doigt en mode tactile et portable) et on sort un à un les objets que renferment les cartons.On réfléchit ensuite à la place la plus logique pour chaque item et on le dispose à l’emplacement souhaité, avec la possibilité de le faire pivoter selon deux ou quatre sens. Les intérieurs sont des vues axonométriques, avec murs ou parois non transparents, à nous par conséquent de bien imaginer l’espace afin de faire tenir toutes ces affaires, celles-ci ne manquant pas !
Le sel du jeu tient ainsi à identifier correctement la nature des objets tirés des cartons et, par analogie avec notre propre intérieur, à s’imaginer le meilleur emplacement pour les ranger. Le chapitre ne s’achève qu’une fois tous les objets correctement installés. Si des erreurs ont été commises, une fois le dernier carton vidé, le jeu les indique en mettant en surbrillance rouge les objets mal disposés.
Il convient alors de remettre en place ce petit monde et c’est là que les choses peuvent se compliquer car finalement, quoi de plus suggestif qu’un aménagement intérieur ? Les premiers niveaux sont par conséquent clefs pour comprendre et apprendre des habitudes et des goûts du personnage que l’on suit au fil des chapitres.
Une histoire en filigrane
Unpacking n’est en effet pas qu’une simple simulation d’aménagement d’intérieur comme peuvent le permettre par exemple les jeux de la licence Les Sims, mais recèle un background certes discret mais néanmoins présent et qui s’étoffe au fil des chapitres. Sans trop en dévoiler, on suit de manière chronologique la vie d’un personnage depuis les années 1990, chaque chapitre marquant une étape de son existence dans un intérieur qui reflète par conséquent les évolutions que tout un chacun connait dans sa vie, au cours de laquelle nos biens personnels disent finalement beaucoup de choses sur nous-même.Il est ainsi touchant de suivre quelques objets au fil des années, voir comment ceux-ci sont précieusement conservés et deviennent des souvenirs du passé qui se patinent et titillent forcément les plus nostalgiques d’entre nous. Le jeu ne sera évidemment pas abordé pareil par tous les joueurs. En l’occurrence les objets caractérisent bien la vie de la génération Y (nés entre 1980 et 2000), certains étant particulièrement emblématiques des années 1990 (Tamagotchi, yoyo, Game Boy…).
Les objets disent beaucoup de nous et l’on comprend progressivement la nature, les occupations et les goûts de notre protagoniste mais aussi sûrement ses joies et ses peines. On salue le studio pour avoir réussi, sans aucun dialogue ou intervention directe de personnages, à introduire une narration que le joueur, pour peu qu’il souhaite prêter attention à chacun des petits détails qu’il manipule, parvient à reconstituer petit à petit.
Mignon, fluide mais un peu rigide
Côté technique le jeu mise sur une patte résolument rétro, tant du point des vue des motifs et thèmes évoqués (avec ces objets très marqués de la fin du XXe siècle) que de son aspect, avec ce traitement façon pixel art, le choix de la vue axonométrique où chaque petit livre est un bloc façon Lego ou Tetris à emboiter dans les formes fixes des meubles.On apprécie tout particulièrement la fluidité et le travail bien fait des développeurs qui ont poussé le détail jusqu’à tenir compte des ouvertures des placards qui se heurtent aux objets gênants, des livres qui se redressent d’eux-mêmes quand ils sont approchés de la paroi du rayonnage d’une bibliothèque, des tiroirs de cuisine qui disposent d’un système de fermeture amortie ou encore des objets qui produisent tous un son singulier quand ils sont posés, de quoi aider à l’identification par ailleurs pas toujours aisée.
C’est en effet peut-être sur ce dernier point que nous aurions à redire sur le jeu. Quelle frustration parfois de se retrouver avec quelques objets sur les bras, impossibles à placer au bon endroit car impossibles tout simplement à identifier. À vouloir proposer un graphisme épuré, coloré et rétro, on flirte avec les limites du titre pour certains petits objets trop peu explicites.
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