Test de Darksiders: Warmastered Edition, une réussite inespérée sur Wii U
On l'a attendu longtemps, il est sorti dans l'indifférence générale à cause de la Switch qui a capté toute la lumière. Bénéficiant d'une offre promotionnelle incroyable, on a voulu l'essayer par curiosité et on s'est pris une véritable baffe de plaisir sur Wii U.
TestLes Anges et les démons se sont levés du mauvais pied ce matin
Vous incarnez Guerre, l’un des quatre cavaliers de l’Apocalypse, qui répond à l’appel des 7 sceaux brisés, moment où le combat final entre les Cieux et les Enfers doit avoir lieu. Problème, le cataclysme qui nous saisit dès le début du jeu semble être un coup monté et Guerre se voit accusé d’avoir, par sa présence sur Terre, violé la loi sacrée et d’être le responsable du lancement prématuré de la guerre ultime entre les Cieux, les Enfers et le Royaume des Hommes. Les forces démoniaques ont vaincu les Anges et le Royaume de Hommes, impuissant face aux forces en présence, a été éradiqué. Le Conseil Ardent condamne Guerre pour ce crime mais le cavalier arrive néanmoins à négocier son retour vers le Royaume de Hommes pour rechercher la vérité et punir les véritables responsables, avec néanmoins un garde chiourme qui ne le lâche en aucune occasion.Un spectacle visuel comme on n'en fait plus sur Wii U
Il faut le reconnaître, on en prend plein la vue dès le lancement du jeu, l’action est trépidante dans une ambiance post-apocalyptique qui rend l’ensemble des films Avengers à côté comme un spectacle de Bisounours, avec des explosions dans tous les sens, des boss immenses. Cela faisait longtemps qu’on n’avait plus eu un jeu sur Wii U proposant une folie visuelle à la Bayonetta ou à God of War. On doit ce spectacle visuel hautement délectable à Joe Madureira, un prodige de l’écurie Marvel ayant beaucoup travaillé sur les X-Men, et dont nous retrouverons sa patte graphique sur le prochain Battle Chasers sur Switch.Certes, on regrettera quelques fonds noirs de quelques secondes entre les cinématiques et le passage à l’action où vous contrôlerez le personnage, cassant un peu le rythme de l’histoire, mais quel pied ! Ce premier volume est d’ailleurs bien plus prenant au départ que sa suite, sortie depuis belle lurette sur Wii U, qui peinait à démarrer. Pas de souci dans la prise en main, le personnage répond au doigt et à l’œil, il faudra juste un tout petit peu d’entraînement pour verrouiller une cible ennemie efficacement ou aligner la série de touches qui enclenchera un pouvoir spécial.
Un bourre pif classieux où il faudra utiliser votre matière grise
Mais Darksiders est bien loin d’un simple titre où vous enchainez les combats, il va falloir réfléchir pour surmonter certaines énigmes et autres pièges et bien utiliser au mieux ses équipements et compétences. On obtient un bon pot-pourri de ce qui se fait le mieux, avec exploration via une carte, ouverture de coffres, récupération d’armes dont un petit grappin qui devrait vous rappeler une autre grande franchise exclusive aux plateformes de Nintendo, le petit forçat d’Hyrule. Guerre possède une sacré palette de coups et il va falloir apprendre à vous servir de tous les boutons de votre Gamepad pour faire face aux diverses situations. On se dit que si Link avait possédé la lame de Guerre dans Breath of The Wild, Ganon aurait été éliminé en deux ou trois coups.Graphiquement sur Wii U, on est clairement au-dessus des portages originaux de la PS3 et Xbox 360, le rendu est plus fin avec un excellent travail sur les ombres. Les séquences cinématiques sont nickels, on pourrait croire à un sans-faute, mais après quelques temps de jeu, on décèle un petit défaut : les commandes pour sauter possède un léger input lag et il va falloir anticiper chaque saut. On aura pesté parfois sur quelques sauts que l’on pensait avoir déclenché au bon moment et qui finalement ne sont pas pris en compte, nous faisant chuter d’un palier et nous obligeant à repartir. Après s’être fait surprendre quelques fois au départ, on est donc plus prudent, mais cela gâche un peu l’action, surtout quand on est bien entouré. Pour le reste, les menus d’actions rapides permettent d’alterner entre les diverses armes de son inventaire et les pouvoirs associés.
Au niveau son, ça dépote, avec une bande-son d’envergure (ce n’est pas vraiment l’ambiance de la Lettre à Elise mais plutôt Carmina Burana), un doublage français convenable même si on notera une synchronisation labiale pas au top, le titre ne peut pas totalement cacher son ancienneté, les développeurs n’ayant pas tout remis à jour aux niveaux des standards actuels. Mais on passe outre, happé par l’histoire et l’action. On ressent quelques vibrations dans le Gamepad (c’est vrai que les sensations sont plus fortes sur Switch, on constate le progrès technologique) et celui-ci nous permet de basculer en mode Off-TV pour pouvoir jouer tranquillement directement sur l’écran du Gamepad de la Wii U sans gêner les autres qui regarderont leur émission tranquillement sur la télé. C’est là qu’on se dit tout de même que l’écran du Gamepad est clairement de qualité inférieure à celui de la Switch. Le jeu sera-t-il porté sur la nouvelle console de Nintendo, ainsi que sa suite, au cas où THQ Nordic lancerait le troisième épisode très attendu sur l'hybride? Rien n’a filtré pour le moment. Ce jeu a tout de même permis le plaisir d’allumer à nouveau sa Wii U pendant de longues heures et de prendre un véritable plaisir de jouer dessus.
Bonne surprise, la gestion des angles de vue est tout à fait correcte, certains passages sont parfois perfectibles lorsqu’il faut gérer le verrouillage successif de plusieurs cibles mais globalement ça reste très bon. Au niveau de la durée de vie, tout dépendra si vous êtes un habitué du genre et si vous souhaitez finir le jeu à 100% en découvrant l’ensemble des objets cachés. Selon le cas, cela devrait osciller entre 15 et 25 heures, vous pouvez corser le jeu suivant trois niveaux de difficulté (facile, normal, apocalyptique), le niveau de base représentant déjà un bon niveau de difficulté face aux boss, alors bonjour les dégâts si vous optez pour le niveau difficulté le plus élevé, le mode apocalyptique.
On termine le jeu avec une petite pincée au cœur en se disant que l’on tient en main le dernier des gros titres de la Wii U. La console n’est clairement pas à la ramasse avec ce titre, quel dommage qu’il ne soit pas sorti plus tôt dans la vie de la console, qui a manqué de productions de ce calibre hors Nintendo lors de son existence. Tous les possesseurs de Wii U amateurs d’actions peuvent se jeter sur ce portage au tarif actuellement pratiqué dans les offres festives de cette fin d’année 2017. Cela permettra à votre Switch de se reposer quelques heures, à votre compte bancaire de ne pas être trop endolori par cette dépense inattendue, et à votre Wii U de vrombir de plaisir dans un baroud d’honneur. Un grand merci à Nordic THQ d’avoir maintenu ce portage inédit sur une console Nintendo en fin de vie, malgré les retards qui ont fait glisser cette sortie à une période où il ne doit plus rester grand monde qui investit dans des jeux Wii U, car ils ne se sont clairement pas moqués de nous. Quel sera son accueil ? Le titre est PEGI 18 et laissera de côté une part non négligeable des possesseurs de Wii U. Le titre hormis ces retouches graphiques est l’exacte réplique du contenu originel, ceux ayant déjà parcouru l’aventure il y a quelques années n’auront peut-être pas envie de s’y replonger. Pourtant, au-delà d’une violence cohérente avec l’histoire, on prend un réel plaisir à jouer cette dernière grande quête de la Wii U.
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Par contre, j'ai largement préféré le deuxième opus contrairement à la majorité des avis que j'ai pu voir sur le net.
Déjà, je trouve l'environnement moins intéressant dans celui-ci car tout se passe dans le monde des humains en ruine. Je préfère l'ambiance fantasy du deuxième épisode, dont les biomes sont plus variée je trouve.
Ensuite, le contenu est plus touffu et il y a plus de quêtes annexes et le jeu est également plus long.