Test : Edge of Eternity, le made in France au sommet !
Est-ce que Midgar Studio est le nouveau fer de lance des RPG Français ? La réponse se trouve dans Edge of Eternity. Ils signent un titre ambitieux, imparfait et pourtant tellement génial à bien des égards.
TestSauver le monde ? Pas que ça à faire!
Le récit raconte l’histoire entre un frère et sa sœur qui vivent sur la planète Heryon. Le monde est menacé par un peuple extraterrestre nommé les Archélites. L’univers mélange habilement époque médiévale et technologie avancée.Daryon, soldat et épéiste sans renom, est poussé par les événements à déserter l’armée. Il reçoit une lettre de sa sœur, Sélène qui l’informe que leur mère est atteinte de la Corrosion, une maladie mortelle d’origine alienne.
L’aventure se centre autour de cette quête, trouver un remède. Au diable le monde, ils n’ont qu’à le sauver eux-mêmes ! Pour une fois qu’un RPG casse les codes, cela n’est pas déplaisant, au contraire. On sort complètement des clichés et on arpente un récit plus mature.
La narration se fait au gré des échanges entre ce duo et les nombreux personnages qui croiseront leur route à travers des dialogues bien construits. L'ironie, la dérision et le sarcasme sont les maîtres mots de l’humour. Leurs victimes sont régulièrement la religion, la politique, ou encore les protagonistes eux-mêmes avec de nombreuses scènes doublées qualitativement en anglais ou japonais. Cependant, une fois la partie lancée, il est impossible de revenir sur votre choix.
Ils n’ont pas le temps de sauver le monde, mais ils ont le temps de réaliser de nombreuses quêtes annexes. Il y en a tellement qu’elles seront vos plus grandes ennemies. Oui, réussir à garder le fil conducteur sans digresser à droite ou à gauche, c'est aussi le défi qui vous attend !
Le nuage, imparfait mais stable
La qualité du récit se fait également grâce à une animation de qualité. On insiste sur la taille de Midgar Studio. Ils n’étaient que quatre à la base, pour finir à quinze. Quand on prend cela en compte, malgré l’absence de motion capture, un jeu fait par des indés avec une animation aussi fluide, il n’y a vraiment rien à dire.Le reproche vient de cette version cloud qui donne un résultat aléatoire. En fonction de la rapidité du serveur ou de la connexion, on se retrouve régulièrement avec du clipping, le temps que les données chargent. Il y a souvent une impression d’image flou grésillante, comme s’il y avait des parasites.
Comparé à la version sur PC, on voit clairement la perte de qualité visuelle mais cela est beaucoup plus tolérable que d’autres licences portées sur Switch. Cette version permet de trouver un bon compromis mais elle allonge considérablement les temps de chargement.
Pourtant une fois chargées, les différentes zones sont de vastes semi-mondes ouverts dont l’environnement rappelle énormément celles des Xenoblades. Le studio ne s’en cache pas, ils sont très fan de l’univers Xeno. Ils sont même allés dénicher l’aide du compositeur Yasunori Mitsuda (Chrono Trigger & Xenoblade Chronicles) pour la bande son.
Comme nous le disons, l’exploration se fait à travers de vastes étendues ouvertes, enfin presque. Daryon et Sélène ne sautent pas partout comme Shulk. C’est dommage car les biomes variés sont justes époustouflants et plein de poésie. On aurait voulu grimper et observer Heryon d’en haut. Il faut se contenter de balade à pied ou à dos de nekaroo (des félins géants bicaudales) à travers des zones vallonnées. Rien ne vous empêchera de tourner la caméra dans les sens pour admirer le paysage. Impossible non plus de se jeter à l’eau, mais par contre sur la terre ferme, il sera possible d’observer de loin ou de près les ennemis.
Se balader c’est cool, mais se battre c’est mieux !
Les ennemis apparaissent et se déplacent librement dans l’environnement. Aucune rencontre aléatoire n’est donc à prévoir. On se sent presque comme un biologiste avec le bestiaire. Les bêtes se déplacent par petits groupes et elles ne sont pas toutes agressives. On peut les regarder paisiblement. Ce qui rend la balade encore plus agréable. Ah que la nature est belle ! Mais il faudra bien taper du monstre ou autre pour progresser. Les affrontements ne sont pas une mince affaire car le système est très complet et flirte avec la perfection.Les affrontements ne sont pas juste mis en scène avec les méchants d’un côté et les gentils de l’autre. Cela se passe sur un damier avec une caméra qui peut tourner dans tous les sens pour admirer l’action. Chaque case, qu’ils appellent un Nexus, est en mesure de contenir jusqu’à quatre personnages d’une même équipe. Cependant les adversaires ne peuvent pas traverser un nexus déjà occupé par la partie adverse.
Les batailles sont donc très stratégiques. Il faut se déplacer avec un, deux, voire tout le monde à tour de rôle, pour défendre les attaquant à distance en bloquant l’accès ou pour frapper dans le dos. A vous de choisir la tactique la plus efficace pour gagner, ou juste pour remplir des objectifs de combat. En effet à chaque rencontre vous avez un objectif optionnel certes, mais qui vous octroie du butin supplémentaire non négligeable.
L’ATB, un vieux pot, une bonne soupe !
On vient de voir la partie stratégique de l’action, mais ce n’est pas tout. Elle est rythmée par l’Action Time Battle, ou plus vulgairement appelée ATB dans le jargon. Oui, cela vient de Final Fantasy, quand on vous dit que les types ne sont pas du tout fan de JRPG, c’est ironique.Donc kezako pour les personnes qui n’ont jamais entendu parler de ce terme barbare ? C’est une barre qui se remplit. Chaque personnage sur le champ de bataille en a une, allié comme ennemi. Chacun agit en fonction de la vitesse de remplissage. Parfois Daryon a le temps de bouger deux fois alors que certains n’auront même pas la moitié de leur barre chargée.
Une fois chargé, il est possible d’effectuer une action. Il faut choisir entre l’attaque de base, se déplacer d’un Nexus, utiliser un objet, ou lancer un sort. Se déplacer ne consomme que la moitié de l’ATB, il est donc possible d’agir plus vite après un déplacement. A vous de bien calculer le temps que prennent toutes ses actions car les ennemis font de même. La possibilité de choisir l’orientation de son personnage est très aléatoire après avoir bougé. Ce qui permet aux assaillants de vous prendre à revers assez facilement. C’est là qu’on grince des dents. S’il n’ y avait qu’un reproche à faire sur les combats, ce serait celui-ci.
La magie donne lieu à une deuxième ATB de couleur rouge, qui doit se remplir avant de lancer le sort. Donc oui, il faut protéger vos magiciens. S’ils se prennent un coup, il y a des chances que la barre rouge disparaisse, alors adieu la magie ! Cela paye quand ces derniers arrivent à lancer une attaque de zone vers un groupe de monstres positionnés sur le même Nexus. Vous l’aurez compris, EOE ne fait pas qu’emprunter un peu de stratégie, c’est de la stratégie pure sous ses apparences de JRPG à l’ancienne.
Ce n’est pas fini !
En dehors de tout ce qui vient d’être évoqué, EOE c’est aussi du crafting et pas juste un peu. Toutes les quêtes secondaires et objectifs de combat vous récompensent de richesse et aussi de matériaux plus rares les uns que les autres.Vous pouvez fabriquer des consommables pour les combats : potions de soins, de magie, de résurrections, des pièges, ou encore des grenades. Il y a toute une panoplie divers et variés. Les équipements sont également de la partie, entre armure et armes vous aurez de quoi faire.
Surtout que les armes ont un système assez ressemblant à celui de Final Fantasy VII, avec les Materia, sauf que ceux-là s’appellent des cristaux. Ils augmentent vos paramètres mais déterminent aussi les sorts et compétences que chacun pourra utiliser en combat. Les cristaux aussi sont personnalisables via un système de fusion de plusieurs d’entre eux. Ils s’obtiennent à travers des loots ou des objectifs de combats. En plus, chaque arme gagne de l’expérience afin de débloquer des fentes à cristaux pour équiper plus et de différentes manières. La boucle est ainsi bouclée, se battre plus pour se battre mieux !
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