Rune Factory 4 Special
Rune Factory 4 Special arrive enfin dans nos contrées. Quel souffle va-t-il emmener avec lui cette fois-ci ? Les portages 3DS sur Switch étant assez rare, ce titre a particulièrement piqué notre attention.
TestIl était une fois... Un personnage amnésique
Comme son nom l’indique, la saga Rune Factory en est à son 4e épisode. Pourtant, cette série reste assez méconnue en France et est considérée comme un jeu de niche. Spin off d’une série qui s’est fait un nom, à savoir Harvest Moon (ou plus exactement Story of Seasons depuis quelques années), Rune Factory mélange habilement les ingrédients d’une simulation de vie fermière avec ceux de l’héroïc fantasy.Etant un remaster, le jeu est très similaire à la version 3DS. Les graphismes sont bien entendus lissés pour en faire une version HD, cependant cela ne suffit pas pour faire de lui un “beau jeu”. Les décors précalculés sont propres, comme à leur habitude et nous replongent dans l’ambiance de la fin des années 1990 des J-RPG.
On notera tout de même quelques soucis pour distinguer des effets de profondeur ou encore certaines couleurs où l’on a du mal à distinguer des objets dans le décor, mais rien de rédhibitoire. Rune Factory 4 conserve donc un charme certains avec son côté mignon et rétro.
Bokujou Monogatari / Story of Seasons, l’essence même des jeux comme Stardew Valley, vous met dans la peau d’un fermier. Rune Factory en prend la plupart des fonctions tout en restant fluide. Que ce soit dans les cultures ou l’élevage d’animaux, tout se fait plutôt rapidement pour éviter au maximum le côté rébarbatif du concept.
Tous les jours vous devrez arroser vos cultures, caresser vos animaux, récolter les différents items (fleurs, légumes, lait, oeufs etc…), ce qui rend forcément le jeu répétitif. Cela pourra rebuter un certains nombre de joueurs, d’autant plus que le début du jeu est particulièrement lent.
De l’autre côté, vous avez également un A-RPG. Comprenez par là que vous combattrez des ennemis en temps réel avec un scénario de type manga. Vous ferez face à de nombreux donjons et 3 arcs narratifs différents.
Au sein de votre épopée, vous serez amenés à monter en niveau dans la plupart des disciplines telles que les combats, la forge, la cuisine, l’artisanat etc. Le système de crafting est très poussé, mais il n’est pas nécessaire de vraiment le maîtriser avant le 3e arc.
La loterie de l'aléatoire
Dans votre ville, de nombreux événements aléatoires surviendront pour mieux connaître l’ensemble des personnages. Sur 3DS, nombreux ont été ceux à se plaindre de ce système, notamment pour déclencher le dernier arc.En effet, il fallait forcément déclencher un évènement en particulier pour y avoir accès et cela était parfois très long et fastidieux (semblable à la capture d’un pokémon légendaire shiny/chromatique). Sur ma partie, cela est arrivé relativement rapidement, mais ce n’est peut-être que le fruit du hasard. Difficile de se prononcer sur le fait de savoir si Marvelous a fait l’effort de ce côté là pour moins frustrer ses fans.
Concernant l’acquisition de recettes ou d’items pour certaines requêtes, nous pouvons affirmer que rien a changé de ce côté là. En effet, si vous avez raté des graines disponibles uniquement au printemps (fleur cristalline bleue) la première année, vous devrez attendre un an dans le jeu… Patience est mère de toutes les vertus !
Pour les nouveautés scénaristiques, cela se déroule après avoir été mariés et malgré la cinquantaine d’heures passées dessus, je n’ai pas pu y arriver pour le moment. Cela fera peut-être l’ajout d’une future mise à jour.
Il y a également des épisodes supplémentaires disponibles dans le premier menu du titre, mais cela est anecdotique. Au nombre de 12, un seul est débloqué au début. Nous vous déconseillons de le lancer car il spoil allègrement certaines parties du scénario. Il ne s’agit que d’une histoire courte à lire et ne dure même pas 5 minutes. La principale qualité étant le fait qu’ils soit entièrement doublés. En parlant de doublage, vous avez désormais le choix entre les voix anglaises et japonaises, ce qui plaira aux puristes.
Molière se retourne dans sa tombe
La plus grande nouveauté de ce portage, au-delà de sa sortie physique (ce qui est un vrai bon point), c’est sa localisation française. Les textes sont ici très nombreux et sont sûrement la raison principale du léger retard qu’accuse la sortie occidentale par rapport à la sortie japonaise.Pour autant, celle-ci n’est pas exemptes de défauts. On notera de drôles tournures de phrases (pour rester poli), quelques fautes de frappes, des oublis d’espace et une utilisation du masculin/féminin à revoir concernant les objets. Il y a même un passage, ou le terme anglais “Earthmate” (qui a été traduit “Terrami”) fait son apparition dans la version française... On sent effectivement que cela est tiré de l’anglais et que la traduction a parfois été un simple copier/coller.
Votre personnage pouvant être soit un garçon, soit une fille, les traducteurs n’ont pas fait l’effort non plus de faire 2 versions différentes sur certains dialogues. Enfin, la dernière critique concerne le vouvoiement des personnages. Pour un jeu faisant la part belle à l’amitié et à l’ensemble des relations humaines, on sent que la traduction s’est contentée de traduire “you” par “vous”. Cela est d’autant plus étrange lorsque vous êtes en couple, que votre moitié vous surnomme “chaton” tout en vous vouvoyant…
Cependant, ne boudons pas notre plaisir, car même si parfois les phrases sont très étranges, l’histoire est tout de même bien plus compréhensible comme cela et permettra de toucher un plus grand nombre de joueurs. Cette dernière puise littéralement son inspiration dans les mangas de type shonen. Quoique assez classique sur certains points, on prend un certains plaisir à suivre l’évolution des personnages, d’autant plus que la musique des “cut scene” est très agréable.
L’autre changement concerne l’absence de double écran. Finalement, cette perte n’est pas significative. Affichée en bas à gauche de l’écran, la carte est toujours présente à tout moment et peut être de différentes tailles selon le choix de l’utilisateur.D’autant plus qu’en mode portable, Marvelous a eu la bonne idée de conserver le tactile de l’écran, rendant le transfert d’objet entre votre sac à dos et les espaces de stockages aussi agréables que sur 3DS. La console étant plus puissante, cette fois nous n’avons plus de ralentissement lorsqu’il y a de nombreux personnages affichés. On n’en attendait pas moins de la Switch pour le portage d’un jeu 3DS.
Enfin, fait rare, mais l’absence de la 3D stéréoscopique de la 3DS manque sur certaines scènes et combats. Cela prouve que la première version avait vraiment fait un bon travail sur l’ancienne console de Nintendo. Nous vous invitons d'ailleurs à relire le test de la version 3DS qui complète celui que vous êtes en train de lire.
Cet article vous a intéressé ? Vous souhaitez réagir, engager une discussion ? Ecrivez simplement un commentaire.
La faute dans la capture d'écran c'est une jolie perle.
Pour le vouvoiement, on pourrait dire que ça met dans l'ambiance moyen-âgeuse où il était plus utilisé, mais personnellement, ça me fait un peu tiquer quand même.
Comme on est sur switch, un patch doit être possible techniquement, mais verra-t-il le jour ?
Concernant un éventuel patch, je dois avouer que j'en doute fortement malheureusement.