Les amateurs de kapla se sont tous un jour amusés à tenter de construire l’empilement le plus haut possible, en tentant de ne pas dévier de la verticalité sous peine de voir l’ensemble s’effondrer avec fracas. C’est exactement le même principe qui est repris ici sous couvert d’un jeu multi permettant jusqu’à 4 joueurs simultanément de participer aux épreuves. Entre Coop, Battle et Selfish (chacun pour soi), pouvant être joué en mode local ou en online, on obtient quelques variations pour se lancer dans un gameplay de quelques heures.
Et qui a mal positionné son bloc ? Vous allez vous faire chambrer !
Un gameplay ouvert dès 6 ans
La prise en main est très accessible même si le jeu a le défaut de ne pas avoir l’interface traduite en français. Mais nul besoin de nombreuses explications pour en comprendre les ficelles, vous pourrez même coller la manette dans les mains de pépé Jean sans problème.
Attention cependant, il faudra parfois penser à utiliser certaines compétences spéciales activées en cumulant les points pour porter un mauvais coup, potentiellement fatale, à l’adversaire. En effet, par l’appui sur la touche ZL, on peut libérer un brouillard gênant l’adversaire dans la pose d’un bloc, ou on peut couper la corde qui maintenait la pièce suivante, la faisant tomber à un endroit gênant.
Des coups spéciaux que vous utiliserez principalement face à des adversaires plus chevronnés car au départ, vous aurez surtout envie de construire le plus haut possible, et le plus stablement possible, jusqu’à ce que l’un des joueurs commette l’erreur fatale où tout tombera.
Sur le principe, c’est du classique. Un bloc de construction se balance au bout d’un câble de grue et on doit appuyer au bon moment sur la touche A pour détacher le bloc et faire en sorte qu’il se pose le plus parfaitement possible sur le bloc inférieur. Plus la surface couverte superposée est importante, plus vous empochez de points, en tentant régulièrement le perfect à 100%. Ces points vous permettront ainsi de débloquer les fameux coups spéciaux évoqués précédemment. Chaque joueur pose à tour de rôle son bloc, il faut bien repérer les couleurs entourant le bloc pour savoir qui doit jouer.
Si vous vous loupez et que vous posez votre bloc de manière excentrée, votre score sera plus faible mais surtout vous risquez de déséquilibrer la structure, à vous durant les coups suivants de rétablir l’équilibre de manière à redonner une bonne assise à vos niveaux supérieurs. Pas toujours simple, car en montant, vous cachez les niveaux inférieurs, vous donnant parfois l’illusion que tout va bien alors que vous penchez en fait de plus en plus, jusqu’à ce que votre tour commence à glisser sans pouvoir intervenir.
Attention, vous devez toujours rester dans la zone visible, il faut donc vous dépêcher de poser les blocs pour vous remettre au niveau de vos adversaires, ici des bots.
Mais jongler uniquement avec le bon timing serait un peu trop simple, des événements extérieurs viennent s’incruster à la fête. Le plus vicieux est le coup de vent qui déporte selon sa direction votre bloc au moment de le lâcher. Il est ainsi préférable d’attendre parfois un balancement de plus plutôt que de fragiliser votre tour par un bloc très excentré.
Des malus s’activeront également périodiquement suivant les points marqués par vos adversaires : masse de 5 tonnes pour alourdir un bloc en particulier, une bombe qui détruit le dernier bloc alors que vous êtes déjà en retard, le changement dans l’ordre des joueurs, obligeant ainsi un joueur à poser deux fois de suite un bloc alors qu’il ne s’y attendait pas.
Ce sont ces petites variations qui ont fait que notre partie de départ, qui ne nous enthousiasmait pas plus que cela, s’est finalement achevée par plusieurs batailles acharnées, avec un temps de jeu beaucoup plus important qu’imaginé initialement.
3 modes pour faire le tour des possibilités
Au départ vous avez le choix entre les modes Coop, Battle et Selfish.
Attardons nous sur le mode Selfish, chacun pour soi, où l’on construit tous ensemble une unique tour, la plus haute possible, en maximisant ses points. Vous pouvez opter pour 3 manches gagnantes, 5 ou sans limite.
Entre le roi du perfect et le petit malin qui vous balance la pièce exprès de guingois pour vous faire chuter, c’est un mode assez fun mais qui ne devrait pas vous retenir très longtemps sur la durée.
Les blocs sont assez larges au départ et en grimpant dans les paliers d’altitude, on finit par empiler des pièces de plus en plus étroites, nécessitant vraiment un bon timing pour lâcher toute nouvelle pièce. Soyez donc celui amasse le plus de points et poussez à la faute les autres pour remporter le nombre de manches nécessaires à votre victoire.
Tout reste très simple et bon enfant, pas de bonus délirant à débloquer pour vous récompenser malheureusement.
C'est parti pour les sommets !
Poursuivons avec le mode Coop : on s’entraide pour construire la tour la plus haute, le seul challenge étant de franchir les paliers d’altitude les uns après les autres sans recherche de points. Un gameplay très classique et donc assez pauvre par rapport au mode Selfish. A moins d’être des acharnés pour construire la tour qui dépassera les 600 mètres d’altitude, le versus vous intéressera beaucoup plus vite pour la suite.
Terminons par le mode Battle : petite déception, vous n’avez pas chacun une tour à faire grimper le plus haut possible, vous êtes en opposition sur deux tours en parallèle, soit deux joueurs par équipe s’affrontant, ou alors tous les joueurs au sein d’une même équipe à affronter des bots. Un réglage d’opposition des bots est possible suivant trois paliers, le mode easy est vraiment trop simple.
On reste au final un poil déçu car le gameplay varie assez peu : soit c’est une question d’altitude, soit de points, ou de manches à remporter, mais au final cela donne peu de changements. Il manque un zest de folie dans les options et dans les incidents. Petite curiosité un poil gore, quand vous lâchez vos blocs, des ouvriers ou autres petits personnages sortant parfois des blocs précédents se font écraser par votre bloc. Pas de sang mais cela donne un goût étrange.
Graphisme coloré à destination des plus jeunes et musique simple
Le graphisme est relativement épuré et il n’y a pas tant de variété que cela au niveau des blocs. L’animation est simple mais bonne, on projette à l’écran de nombreux effets visuels en alignant les perfects ou autres explosions, et on apprécie l’effet de catastrophe lors de la chute de la tour du concurrent.
Le design des personnages est un clin d’œil, notamment le gorille nous faisant irrémédiablement penser à Kong. Sans être très fignolé, il reste dans le concept du jeu : ne pas se prendre au sérieux. Graphiquement, on a connu bien pire sur des party games donc cela passe.
Musicalement, cela ne casse pas trois pattes à un canard mais au moins cela convient avec ce type de jeu. Un poil répétitive à la longue, on notera quelques effets sonores particuliers lors des perfects et les cris amusants des personnages éjectés de votre tour lors d’une grosse rafale de vent.
Pour jouer, un Joy-con suffit, pas besoin de beaucoup investir pour pouvoir y jouer à plusieurs. On notera cependant que nous n’avons pas réussi à faire fonctionner notre manette pro avec ce jeu. Le jeu est compatible suivant l’ensemble des modes prévus par la Switch, il faudra en revanche être possesseur d’un pass payant Nintendo Switch Online pour pouvoir jouer en online ou pour pouvoir bénéficier du Cloud des données de sauvegarde. Le titre reste poids plume avec 138 Mo seulement et en ce 1er mars, nous avons téléchargé une petite mise à jour sans avoir noté vraiment ce que cela avait pu apporter comme modifications (de probables corrections de petits bugs lors de certains coups spéciaux).
Une durée de vie tout de même brève et un online désert
Si empiler les blocs amuse quelques parties, on avoue qu’au bout de deux heures, on a fait le tour du jeu. On a voulu se faire un petit match en ligne pour profiter de la variété d’une nouvelle opposition et grosse déception, nous n’avons jamais réussi à lancer la moindre partie dans ce mode. La nouveauté du jeu et la base installée du titre encore bien faible nous a laissé attendre nos adversaires lors d’une recherche en boucle qui s’éternisait, et que nous avons au final à chaque fois dû abréger, faute de participants. C’est donc un gros problème car sans adversaires en ligne, le jouer solo devra se rabattre sur les bots ou patienter que quelqu’un daigne jouer avec ou contre lui en local. Le jeu risque donc de finir très vite parmi les titres archivés si cette situation perdure.
Tower of Babel - no mercy est disponible depuis le 21 février 2020 pour 9,99 € uniquement sur l'eShop. Nous remercions le studio de nous avoir fait parvenir un code pour réaliser ce test.
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