Un autre code
A peine le jeu inséré dans le port de la console, on reconnaît CING. Développeurs de Another Code : Mémoires Doubles, ils reviennent cette fois avec une aventure plus mature, un polar glacé, qui ressemble à un film noir. Le héros, c'est Kyle Hyde. Ancien flic à New York, il travaille du côté de Los Angeles en tant que représentant de commerce. Mais au fond de lui, il n'a qu'un désir : se venger de la trahison de son ancien partenaire, disparu 3 ans plus tôt.Rien ne sert de vous raconter l'histoire du jeu, cela serait vous gâcher le plaisir évident qu'il procure. Hotel Dusk est un jeu d'aventure très bavard. Les quelques énigmes qui émaillent l'aventure sont simples, rapides et demandent souvent le bon objet. Ce sont surtout les dialogues qui en font une aventure unique, un jeu qu'on avait pas vu depuis des années sur console. On pense à la série de Broken Sword, à Gabriel Knight peut-être, voire même à Phoenix Wright. Autant vous prévenir de suite : si vous n'aimez pas lire, passez votre chemin aussi vite que possible. Il y aura littéralement des tonnes et des tonnes de texts, que ce soient des dialogues, des descriptions, des objets...
Chambre 215
Hotel Dusk et le susnommé Another Code partagent de nombreuses choses en commun. Tout d'abord les déplacements : l'écran tactile permet de bouger, de se rapprocher des objets, de les ouvrir, de les analyser dans tous les sens avant de pouvoir les ramasser. Le stylet est continuellement en train de farfouiller chaque recoin représenté dans une 3D respectable. Un carnet vous permet de noter des petits indices ou des choses à ne pas oublier. Rapidement, on se sent à l'aise malgré des déplacements un poil chaotiques et des zones d'action sur les objets un peu trop fines. Des petits défauts qui restent très mineurs comparés aux qualités du titre.En effet, vous l'avez vu sur les screenshots, Hotel Dusk est beau. La partie 2D, dessinée à la main, dans un style crayonné assez unique (je ne vois que ce clip de A Ha), est de toute beauté. On tient la DS comme un livre, ce qui permet quelques mises en scènes excellentes et l'impression de lire un roman. Le design des personnages est une petite réussite, depuis le héros charismatique et pourtant déprimé, jusqu'à la jeune femme mystérieuse, en passant par la grosse concierge ou la vieille dame avec un bandeau sur l'oeil. Tous ces personnages sont animés à la perfection, à grand coup d'animations faciales renversantes.
Mister Hyde
Le gros point fort du jeu reste bien sûr son histoire. Digne d'un polar américain, le récit se déroule en chapitres d'une demi-heure. Chaque action importante permet de passer de dix minutes en dix minutes et de finir un chapitre. Comme dans Another Code, le héros va tenter de reprendre ses esprits et permet à la fois de tester si le joueur a suivi l'histoire et de garder en mémoire des choses importantes. Rapidement, les personnages deviennent très nombreux et les énigmes se complexifient un peu. Ca reste tout de même très gentil pour ceux qui sont habitués aux aventures de George Stobbart ou de Guybrush.Reste que l'aventure est longue, plus de 15 heures environ, sans compter les divers Game Over. Chose très rare pour un jeu d'aventure, perdre est très commun dans Hotel Dusk. Un mot de travers et vous voilà mis à la porte. Les deux choix proposés dans les dialogues se trouve souvent la clé pour faire avancer l'histoire ou se faire mettre à la porte, sans espoir de pouvoir recommencer la discussion. Ajoutez à cela un rythme très lent, des musiques lancinantes (parfaitement dans le style habituel de CING) et une ambiance glauque, et vous aurez un aperçu de l'aventure qui vous attend.
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