Test Aqua Moto Racing Utopia : le renouveau de Wave Race ?
Orphelin depuis plusieurs années d’un titre pouvant nous faire vibrer comme avait su le faire à l’époque Wave Race 64, c’était avec une pointe d’espoir que nous guettions le développement de ce titre par le studio Suédois Zordix et édité par Big Ben. Après pas mal d’attentes puis de craintes, il est enfin disponible à la fois sous forme dématérialisée sur l’eShop de la Switch, mais aussi en version physique auprès de votre détaillant préféré.
TestUne feuille de route à la base qui sonne bien
Si à la base le jeu nous propose de dompter les vagues sur des scooters des mers jusqu’à 4 joueurs, il faut pour pouvoir nous intéresser longtemps proposer un contenu suffisamment vaste pour retenir le joueur. 3 modes sont donc disponibles : le mode championnat, le mode événement simple et le mode écran partagé.Le mode championnat vous propose trois types de courses : Runabout, Jet Ski et Freestyle avec des véhicules plus ou moins puissants et un niveau technique qui ira en crescendo. C’est un système de points, et vous aligner les courses pour engranger le maximum de points au niveau du classement et gagner de l’argent virtuel du jeu pour améliorer votre équipement. On débloque ainsi de nouveaux engins beaucoup plus performants que celui octroyé au départ. Chaque course se fait sur la base de 8 sportifs à l’écran.
En événement simple, vous opterez entre une course contre la montre, du freestyle, des circuits customisés ou le mode détente pour visiter/repérer les circuits. Ce fut le mode le plus utilisé à notre niveau pour faire connaissance avec le titre et voir ce qu’il avait dans le ventre.
Le dernier mode « écran splitté » permet de jouer à plusieurs dans une course personnalisée, en freestyle ou en détente ; mais aussi dans ce qui est appelé « jeux fiesta ». Dans ce dernier, quatre types de jeux multi-joueurs sont mis à disposition tel que l’aqua moto hockey, le contrôle du drapeau, le roi de la colline et maman canard qui est un genre de battle à la Mario Kart. C’est le mode idéal en soirée avec des amis.
Bref sur le papier, ce n’est pas mal. Alors hop on lance le jeu, on se la joue sage pour prendre quelques leçons via le didacticiel et on salive d’avance.
Où sont passées les sensations de jeux ?
C’est le défaut de ce jeu qui vous tombe dessus quasiment immédiatement, un point commun avec l’équivalent neige Snow Moto Racing Freedom testé par notre camarade RYoGA, avec qui je conversais en parallèle lorsque chacun testait sa version du jeu de son côté. Si le jeu n’est pas désagréable graphiquement, il est mou au niveau action, pauvre en sensation et finalement on s’ennuie au bout de quelques parties en solitaire.Le son est vraiment quelconque (bruitage et musique cheap, voix énervante du commentateur très américain dans son accent ) et la possibilité de basculer d’une vue à la troisième personne de dos à une vue subjective pas très utilisable en appuyant sur la touche Y. On peut à chaque fois varier la météo, en choisissant selon les courses beau soleil, nuage (et donc des vagues plus marquées) ou nuit. Bref, après quelques parties sans enthousiasme, j’ai décidé de le laisser de côté quelques jours, de m’occuper à jouer à d’autres titres puis, à la manière du dernier Mantis Burn Racing où je n’avais pas eu l’effet waouh au départ, j’ai repris le jeu pour lui donner une seconde chance.
A noter que pour la période de Noël, votre pilote était affublé d'un bonnet rouge. Cela lui donnait un faux air de bouffon vert. Sympa le clin d’œil même si notre look est ridicule.
Alors il vaut quoi ce jeu ?
Le principe du jeu est relativement simple, vous devez tout en accélérant avec votre touche ZR passer à droite des bouées rouges et à gauche des bouées jaunes. Chaque bouée manquée vous octroie un malus de temps, trois bouées manquées et c’est la disqualification. Petite subtilité, si vous passez en rasant une bouée, vous chargerez une jauge de turbo, utilisable quand elle sera pleine.Des indications visuelles apparaissent à l’écran selon votre prestation le long de ces bouées, allant du bien, super, parfait ou ratée avec pénalité. Mais le coup du turbo est une fausse bonne idée car si l’accélération vous rappellera l’accélération de la moto Tonnerre mécanique diffusée dans les années 80, sur un plan d’eau où il faut sans cesse slalomer de manière exagérée, cela reste peu utilisable, y compris si vous espérez chopper au passage des jetons bonus.
Oh punaise ça dépote quand on enclenche le turbo !
Après avoir fait le kéké et tenté un peu tout et n’importe quoi en appuyant sur la touche A qui déclenche une acrobatie au hasard automatiquement, on se concentre sur le panneau de toutes les commandes possibles par le jeu.
28 cascades en utilisant le bouton ZL puis une direction de l’un ou des deux sticks. Personnellement, j’ai dû imprimer la capture d’écran car ce n’est pas le plus lisible. Chaque acrobatie réussie vous octroie un quota de points, qui permettra d’accumuler de l’argent et donc de débloquer de nouveaux véhicules plus puissants (j’en ai compté 22 mais j’ai un doute dans certains modes) pour remporter les courses. C’est important de réussir à bien vous classer, cela permet de débloquer l’ensemble des circuits se déroulant dans 10 environnements différents. Passons-les en revue.
Tropical Islands sera votre premier contact, joli sans plus avec ses bouées vous obligeant vraiment à passer votre temps à faire du gauche droite gauche droite. Bref une mise en bouche quelconque.
Second univers, le Pearl Dome, en salle avec rampe. Pas mal, sauf que les vagues créées par le sillage de vos adversaires vous envoient régulièrement dans le décor (avec une animation assez risible).
Sunshine City vous place dans une baie avec de grandes tours en arrière-plan. Pas désagréable et peut-être l’environnement le plus intéressant pour débuter.
Le quatrième, Alligatoire Swamplands vous place dans la mangrove. Le niveau est grand mais bonjour la galère pour récupérer tous les jetons. On s’y perd et s’il est intéressant au départ en détente, on finit par se dire qu’il n’est pas si bon que cela.
Ensuite arrive Tri Center Arena, à nouveau vous êtes dans un grand bassin, pas mal de vitesse, relativement équilibré. Mon préféré est le suivant : Oil Rig, où à côté d’une plateforme pétrolière, vous allez concourir dans une mer avec une forte houle. On décolle vraiment sur les vagues, les courses sont accessibles pour les plus débutants sur des circuits courts (observez bien la carte pour ne pas vous planter dans les virages et louper une bouée).
Les quatre derniers environnements ne sont pas disponibles dès le départ : Jungle River (mieux que la mangrove), Eastern Canals (moyen malgré son décor apaisant asiatique), Mediterranean Coast (ah les beaux paysages ensoleillées de méditerranée, remplace efficacement Tropical Islands), et enfin Atlantic Harbour, qui se passe dans un port comme son nom l’indique.
On se dit qu’avec cette variété, cela va être intéressant (et plus intéressant que son homologue neige) : eh bien non. La faute a quelque chose qui sonne faux dans le rendu graphique (ok nous avons le dauphin qui nous accompagne et le banc de tortues, mais c’est vraiment léger) et le déplacement de votre véhicule. L’interaction avec l’eau ne rend pas crédible certains mouvements (excepté sur l’environnement Oil Rig qui m’a bien amusé), un problème de modélisation de la physique pas suffisamment abouti. Et je ne parle pas de la gestion des collisions, où j’ai pu sans problème traverser quelques arbres dans la mangrove sans chuter, percuter des adversaires sans incidents alors que leurs vagues arrivaient à nous expédier dans le décor. Il manque quelque chose pour ressentir de l’excitation et hormis quelques courses que l’on va faire en boucle pour en connaître les pièges et permettre ainsi de débloquer de nouveaux environnements, on se sent rarement motivés pour poursuivre le championnat.
Punaise, mais qu'est-ce que je fais là ?
Jeu multi : l’espoir de sauver l’ensemble ?
Prenons l’écran splitté qui va nous permettre de jouer à 4 à condition d’avoir les manettes en conséquence. Laissez vos amis se faire la main sur le didacticiel pour comprendre comment se réceptionner correctement après certaines cascades (c’est tout de même hyper important de comprendre comment faire les virages serrés, les 360 et les tricks). Comme cela les a saoulé rapidement, on est parti en jeu avec l’utilisation de la touche A pour les acrobaties automatiques. Verdict : Après 15 minutes, la phrase qui tue : mouaip, t’as pas autre chose à nous proposer ? Le jeu n’a pas intéressé. Et c’est dommage car sans vos camarades pour jouer en mode splitté aux mini-jeux, et bien vous n’y aurez pas accès. Il faut également le reconnaitre, le framerate en prend un coup à quatre joueurs.Puisque l’on a un championnat, peut-on se faire une partie en multi online ? Eh bien non, c’est tout de même une grosse déception. On jouera uniquement contre des personnages gérés par IA, quatre costauds et trois tocards. Les développeurs ratent le coche car cela retire sacrément de la motivation et de la durée de vie au jeu.
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