Dossier
Oh la la que ça va être chaud. Cette semaine, Microsoft ouvrait les hostilités en annonçant fièrement que sa console s'était vendue deux fois mieux que celle de Nintendo. On imagine mal que Nintendo va laisser toute l'année se passer comme ça, et on imagine mal que le GameCube puisse prendre une râclée sur la terre entière ! Notre console adorée a des armes, il ne reste plus à Nintendo qu'à s'en servir... cette année !
On le sent bien, cette année va être tout particulièrement éprouvante. Le premier couac entre Nintendo et Microsoft le confirme : tous deux revendiquent la position de Numéro Deux sur le Vieux Continent, tandis que la position de Big N a pris du plomb dans l'aile avec les chiffres de janvier qui plaident en faveur de la XBox (un ration de 2 XBox pour 1 GC, ça fait mal !).
Il y a néanmoins un problème, dans l'hypothèse terrible (et peu probable), où Nintendo devrait abandonner le hardware pour se consacrer au software (à la Sega, avec le peu de succès que l'on sait). Pour Nintendo, il faut bien être conscient que se faire éjecter du marché des consoles, c'est se faire éjecter tout court.
Les rivalités entre les uns et les autres sont trop grandes. Tout au plus peut-on envisager une alliance sombre entre Sony et Microsoft pour mettre Nintendo hors d'état de nuire. L'intérêt ? Se partager un gâteau entre gros : à côté des groupes gigantissimes que sont Sony et Microsoft, Nintendo pèse bien peu, et sa résistance est héroique !
C'est sans doute pour cette raison qu'encore plus que 2002, 2003 est l'année au cours de laquelle le futur de Nintendo va se dessiner. Depuis quelques semaines, les rumeurs d'un changement d'orientations stratégiques à la Sega émergent, et si on ne veut pas leur prêter trop d'importance aujourd'hui, alors que GBA et GameCube se vendent très bien partout dans le monde (sauf au Japon, une situation que Microsoft connaît néanmoins aussi).
Un Nintendo éditeur-tiers, c'est tout simplement une option qui est inconcevable. Tout comme celle d'un Nintendo pouvant produire des jeux pour d'autres éditeurs. Encore faut-il en connaître les modalités, mais pourquoi irais-je acheter un GameCube si je peux trouver les mêmes jeux sur une machine concurrente dont la librairie est plus vaste ? C'est une question que le comité de direction de Nintendo ferait bien de se poser, avant de commettre rien moins que l'irréparable !
On ne peut donc pas imaginer que Nintendo abandonnera le marché des consoles. Si le GameCube se vend moins que prévu, c'est quand même loin d'être un fiasco. Par ailleurs, la console réalise d'excellents scores aux Etats-Unis notamment, où à son lancement il était impossible de la trouver. La sortie de Metroid Prime au moment des Fêtes de fin d'année a aussi eu un effet boosteur qu'un autre fabricant aurait bien aimé avoir. On vous laisse deviner lequel !
Tout cela pour dire que 2003 ne sera pas, ne peut pas être, l'année qui fera de Nintendo le nouveau Sega. Non seulement cela ferait plaisir à beaucoup trop de monde, mais cela mettrait aussi un point final à l'aventure PN, et avouez que ce serait bien dommage (ndlr : vous êtes sensé dire "oh oui alors, qu'est-ce que ce serait dommage).
Quand on y pense, Nintendo a encore plus d'un atout dans son jeu, des atouts qu'on ne connaît pas toujours, ou des atouts qui ont jusqu'à maintenant été vraiment sous-exploités par la firme de Kyoto. Quand on commence un paragraphe comme celui-ci, on pense inévitablement au jeu en ligne. Celui-ci est encore un peu inconnu chez Nintendo. On ne sait pas trop ce qu'on y prépare, on nage en eaux troubles.
Disponibles au Japon depuis longtemps, aux Etats-Unis depuis l'automne, les adaptateurs réseau (modem ou adaptateur haut-débit) de Nintendo ne sont pas vraiment ce qu'on appelle des coups d'éclat. C'est la facon de faire de Nintendo : on y va doucement, on prend son temps, et au final on cartonne avec 110 millions de Game Boy vendues en 10 ans.
Ah, les Pokemon. On les croyait morts et enterrés, et pourtant leurs dernières aventures se sont vendues à plus de 3 millions d'exemplaires. Pokémon Ruby et Sapphire sont les preuves, s'il en fallait une, qu'il ne faut jamais lever la garde. Les anti-Pokemon sont morts, mais les pro-Pokémon sont toujours là : toute résistance est inutile !
En travaillant sur un jeu Pokemon jouable en ligne, Nintendo ferait d'une pierre deux coups. D'une part, cela inciterait les possesseurs des jeux GBA à passer à la Puissance GameCube (la console, pas le .com !), et d'autre part, cela exploserait les ventes des adaptateurs. Au Japon, quand Phantasy Star Online a été mis en vente, peu ont acquis le modem, préférant jouer à Phantasy Star Offline.
Peut-on le leur reprocher ? La stratégie de Nintendo repose sur le volontariat des éditeurs-tiers : on vous offre un support, faites pour le mieux, dit-on en substance du côté de chez Nintendo. Aux éditeurs-tiers de tout assumer, des serveurs aux gestions d'abonnement. Et c'est là que le bât blesse (surtout le bas de laine, en fait), car à l'avenir, il faudra sans doute y aller de ses 8.99 euros pour jouer en ligne. A chaque jeu. On ne va pas jouer à tous les jeux en ligne, donc.
Il semble donc évident que chez Nintendo, on ne considère pas le jeu en ligne comme une fin en soi. C'est d'autant plus étrange que du côté des compétiteurs, on fait du jeu en ligne un argument de vente plus fort que les autres. Est-ce que c'est justement parce que les autres arguments ne tiennent pas tant la route que cela ?
Pour Nintendo, le jeu en ligne n'est pas le but de la console. Au contraire, c'est un peu à reculon qu'on... avance vers le online. C'est d'autant plus flagrant en Europe, où les adaptateurs ne sont pas encore sortis ! Chez Microsoft, le XBox Live a été lancé à grands renforts de publicité. La PS2 fait elle aussi ses premiers pas dans le monde du jeu en ligne, et on en parle beaucoup.
Liste des choses à faire :
De la poudre aux yeux. Voilà ce que c'est. Le discours n'a pas changé pour Nintendo, et on peut se demander si c'est en 2003 qu'il va changer. Ainsi, force est de reconnaître qu'à ce niveau là, Nintendo a persisté dans le non-dit, et dans l'obstination à en dire le moins possible. On laisse Sega essuyer les plâtres, pendant que Nintendo prépare la suite.
Le planning le montre bien : Nintendo va avoir du mal à susciter l'intérêt de joueurs qui ne sont pas encore ralliés à sa cause dans les prochains mois. Aussi magnifique soit-il, Super Mario Sunshine n'a pas ému tout le monde, et n'a pas propulsé la console au firmament de tops de ventes pour lesquels on a créé une section spéciale (lien gratuit ici).
Un Super Mario Sunshine 2 pourrait-il quant à lui renverser la tendance au scepticisme qui semble accompagner les sorties de jeux Nintendo ? C'est possible, car si Super Mario Sunshine a un peu décu, Metroid Prime a agréablement surpris son monde. Nintendo devrait peut-être confier la création du prochain volet des aventures du plombier à un de ses seconde-partie, qui sait ?
On sait tous que Nintendo a beaucoup d'argent à dépenser. On l'a souvent répété : la vente de Rare à Microsoft a rapporté des centaines de millions d'euros (375 selon certaines estimations), autant d'argent que Nintendo ne va pas se contenter de laisser déprécier au fur-et-à mesure que le cours du dollar plonge dans les profondeurs abyssales des marchés monétaires.
Actuellement, un dollar qui dort, c'est un dollar qui perd en valeur, et Nintendo a donc intérêt à dépenser son argent plutôt qu'à le garder. Son trésor de guerre (qui ne date pas de la Guerre de Sécession mais des années NES) lui suffit amplement, ne serait-ce que pour lui permettre de racheter une part de son capital, une tentative qui n'a, à ce jour, pas permis d'enrayer la chute d'un titre qui pourrait passer sous la barre des 10.000 yen très bientôt (10350 yen au moment où ces lignes sont écrites).
Cet argent, Nintendo va donc le dépenser. Intelligemment, si possible. On a souvent eu écho de rumeurs absolument fondées comme quoi Capcom ou Sega ou on-sait-pas-qui tomberait sous le giron de Nintendo, mais on attend toujours. Ce qui est sû, c'est que Nintendo investit, et que ces investissements soigneusement choisis permettront à la firme de disposer de certains des meilleurs jeux du moment. Un jour.
La question est de savoir quand ce jour va arriver : quand on sait qu'il aura fallu 4 ans à Silicon Knights pour développer un jeu comme Eternal Darkness, près de 3 ans pour que Retro Studios, non sans mal, vienne à bout de Metroid Prime, ou encore des années de recherches et de réflexion pour que Pikmin voit le jour, on voit bien que créer des jeux originaux n'est pas sans demander de lourds investissements.
Le fait est que nous, on en redemanderait presque, non ? On en viendrait presque à espérer que tous les jeux que l'on attend le plus soient confiés à des éditeurs de seconde ou tierce partie, tant le résultat est fabuleux. FZero, présenté la semaine dernière, est une merveille graphique ! Si la sensation de vitesse, de fun, reste inchangée par rapport à l'esprit original de la saga, alors on sait que le pari sera gagné et qu'on aura sur GameCube un des meilleurs jeux de course de tous les temps.
Car inutile de compter sur les éditeurs-tiers comme Electronic Arts, Acclaim ou Infogrames pour apporter au GameCube les jeux uniques dont une telle console a besoin. La politique de ces éditeurs, qu'on a déjà eu l'occasion de critiquer dans le cadre d'un dossier consacré à ces soit-disantes exclusivités, est condamnable, et pourrait à terme condamner la croissance du secteur.
Pendant longtemps, on a en effet crû que les gens continueraient à acheter, sans se limiter à une seule plate-forme : pourquoi acheter 3 consoles quand on peut retrouver les mêmes jeux sur chacune ? C'est pourquoi la position de Nintendo, avec ses personnages fétiches, est enviable, notamment pour un Microsoft qui aura dû débourser des centaines de millions de dollars pour Rare, ou fouiner le marché à la recherche du jeu qui pourrait faire la différence (on a bien crû que Blinx était de ceux-là).
Bien sûr, si les jeux Nintendo pourraient suffire pour satisfaire les possesseurs de GameCube, il serait dommage de s'en contenter. Si on peut rire de l'exclusivité de deux semaines octroyée à Nintendo de la part d'Ubi Soft pour Rayman 3, le fait est que disposer d'exclusivités des éditeurs-tiers est un besoin vital pour Big N, tout comme c'est d'ailleurs un besoin vital pour les autres fabricants.
Il conviendra néanmoins d'insister que si un fabricant dispose des meilleures franchises pour proposer un catalogue riche et varié, c'est bien Nintendo. De ce point de vue, on est loin de la situation d'un Sega : quels personnages vous viennent à l'esprit ? A part Sonic, on pensera surtout à des noms de jeux. Chez Nintendo, ce sont les personnages qui comptent : on s'en rend bien compte avec Super Smash Bros Melee, qui est encore le jeu le plus populaire qu'on ait pu trouver sur la console !
Nintendo compte aussi d'autres personnages, d'autres franchises : on peut évoquer les Pikmin, qui n'ont pas un an en Europe et sont pourtant des personnages super populaires, même si d'aucuns pourra reprocher au jeu d'être un peu court (avez-vous récupéré vos 30 pièces, vous ?).
De surcroît, il y a certains jeux que nous ne connaissons pas encore en Europe : comme Metroid Prime, comme Zelda NGC, ou encore comme Animal Crossing, que Nintendo devra bien se décider à publier de par chez nous, que ce soit avec la première version, ou bien la seconde, dont le développement a tout récemment été confirmé par Shigeru Miyamoto en personne.
Les statistiques peuvent parfois mettre le moral à zéro !!!
Il y a néanmoins un problème, dans l'hypothèse terrible (et peu probable), où Nintendo devrait abandonner le hardware pour se consacrer au software (à la Sega, avec le peu de succès que l'on sait). Pour Nintendo, il faut bien être conscient que se faire éjecter du marché des consoles, c'est se faire éjecter tout court.
Nintendo : créateur de consoles
Les rivalités entre les uns et les autres sont trop grandes. Tout au plus peut-on envisager une alliance sombre entre Sony et Microsoft pour mettre Nintendo hors d'état de nuire. L'intérêt ? Se partager un gâteau entre gros : à côté des groupes gigantissimes que sont Sony et Microsoft, Nintendo pèse bien peu, et sa résistance est héroique !
C'est sans doute pour cette raison qu'encore plus que 2002, 2003 est l'année au cours de laquelle le futur de Nintendo va se dessiner. Depuis quelques semaines, les rumeurs d'un changement d'orientations stratégiques à la Sega émergent, et si on ne veut pas leur prêter trop d'importance aujourd'hui, alors que GBA et GameCube se vendent très bien partout dans le monde (sauf au Japon, une situation que Microsoft connaît néanmoins aussi).
Un Nintendo éditeur-tiers, c'est tout simplement une option qui est inconcevable. Tout comme celle d'un Nintendo pouvant produire des jeux pour d'autres éditeurs. Encore faut-il en connaître les modalités, mais pourquoi irais-je acheter un GameCube si je peux trouver les mêmes jeux sur une machine concurrente dont la librairie est plus vaste ? C'est une question que le comité de direction de Nintendo ferait bien de se poser, avant de commettre rien moins que l'irréparable !
On ne peut donc pas imaginer que Nintendo abandonnera le marché des consoles. Si le GameCube se vend moins que prévu, c'est quand même loin d'être un fiasco. Par ailleurs, la console réalise d'excellents scores aux Etats-Unis notamment, où à son lancement il était impossible de la trouver. La sortie de Metroid Prime au moment des Fêtes de fin d'année a aussi eu un effet boosteur qu'un autre fabricant aurait bien aimé avoir. On vous laisse deviner lequel !
Tout cela pour dire que 2003 ne sera pas, ne peut pas être, l'année qui fera de Nintendo le nouveau Sega. Non seulement cela ferait plaisir à beaucoup trop de monde, mais cela mettrait aussi un point final à l'aventure PN, et avouez que ce serait bien dommage (ndlr : vous êtes sensé dire "oh oui alors, qu'est-ce que ce serait dommage).
Attirer l'attention : le jeu en ligne
Quand on y pense, Nintendo a encore plus d'un atout dans son jeu, des atouts qu'on ne connaît pas toujours, ou des atouts qui ont jusqu'à maintenant été vraiment sous-exploités par la firme de Kyoto. Quand on commence un paragraphe comme celui-ci, on pense inévitablement au jeu en ligne. Celui-ci est encore un peu inconnu chez Nintendo. On ne sait pas trop ce qu'on y prépare, on nage en eaux troubles.
Disponibles au Japon depuis longtemps, aux Etats-Unis depuis l'automne, les adaptateurs réseau (modem ou adaptateur haut-débit) de Nintendo ne sont pas vraiment ce qu'on appelle des coups d'éclat. C'est la facon de faire de Nintendo : on y va doucement, on prend son temps, et au final on cartonne avec 110 millions de Game Boy vendues en 10 ans.
Le modem haut-débit GameCube (52 euros), dispo le 7 mars avec PSO
Ah, les Pokemon. On les croyait morts et enterrés, et pourtant leurs dernières aventures se sont vendues à plus de 3 millions d'exemplaires. Pokémon Ruby et Sapphire sont les preuves, s'il en fallait une, qu'il ne faut jamais lever la garde. Les anti-Pokemon sont morts, mais les pro-Pokémon sont toujours là : toute résistance est inutile !
En travaillant sur un jeu Pokemon jouable en ligne, Nintendo ferait d'une pierre deux coups. D'une part, cela inciterait les possesseurs des jeux GBA à passer à la Puissance GameCube (la console, pas le .com !), et d'autre part, cela exploserait les ventes des adaptateurs. Au Japon, quand Phantasy Star Online a été mis en vente, peu ont acquis le modem, préférant jouer à Phantasy Star Offline.
Peut-on le leur reprocher ? La stratégie de Nintendo repose sur le volontariat des éditeurs-tiers : on vous offre un support, faites pour le mieux, dit-on en substance du côté de chez Nintendo. Aux éditeurs-tiers de tout assumer, des serveurs aux gestions d'abonnement. Et c'est là que le bât blesse (surtout le bas de laine, en fait), car à l'avenir, il faudra sans doute y aller de ses 8.99 euros pour jouer en ligne. A chaque jeu. On ne va pas jouer à tous les jeux en ligne, donc.
Il semble donc évident que chez Nintendo, on ne considère pas le jeu en ligne comme une fin en soi. C'est d'autant plus étrange que du côté des compétiteurs, on fait du jeu en ligne un argument de vente plus fort que les autres. Est-ce que c'est justement parce que les autres arguments ne tiennent pas tant la route que cela ?
Pour Nintendo, le jeu en ligne n'est pas le but de la console. Au contraire, c'est un peu à reculon qu'on... avance vers le online. C'est d'autant plus flagrant en Europe, où les adaptateurs ne sont pas encore sortis ! Chez Microsoft, le XBox Live a été lancé à grands renforts de publicité. La PS2 fait elle aussi ses premiers pas dans le monde du jeu en ligne, et on en parle beaucoup.
Liste des choses à faire :
1. Trouver des jeux.
2. Trouver des jeux
De la poudre aux yeux. Voilà ce que c'est. Le discours n'a pas changé pour Nintendo, et on peut se demander si c'est en 2003 qu'il va changer. Ainsi, force est de reconnaître qu'à ce niveau là, Nintendo a persisté dans le non-dit, et dans l'obstination à en dire le moins possible. On laisse Sega essuyer les plâtres, pendant que Nintendo prépare la suite.
F-Zero va-t-il assommer la concurrence ?
Le planning le montre bien : Nintendo va avoir du mal à susciter l'intérêt de joueurs qui ne sont pas encore ralliés à sa cause dans les prochains mois. Aussi magnifique soit-il, Super Mario Sunshine n'a pas ému tout le monde, et n'a pas propulsé la console au firmament de tops de ventes pour lesquels on a créé une section spéciale (lien gratuit ici).
Un Super Mario Sunshine 2 pourrait-il quant à lui renverser la tendance au scepticisme qui semble accompagner les sorties de jeux Nintendo ? C'est possible, car si Super Mario Sunshine a un peu décu, Metroid Prime a agréablement surpris son monde. Nintendo devrait peut-être confier la création du prochain volet des aventures du plombier à un de ses seconde-partie, qui sait ?
La toile d'araignée Nintendo Co Ltd
On sait tous que Nintendo a beaucoup d'argent à dépenser. On l'a souvent répété : la vente de Rare à Microsoft a rapporté des centaines de millions d'euros (375 selon certaines estimations), autant d'argent que Nintendo ne va pas se contenter de laisser déprécier au fur-et-à mesure que le cours du dollar plonge dans les profondeurs abyssales des marchés monétaires.
Actuellement, un dollar qui dort, c'est un dollar qui perd en valeur, et Nintendo a donc intérêt à dépenser son argent plutôt qu'à le garder. Son trésor de guerre (qui ne date pas de la Guerre de Sécession mais des années NES) lui suffit amplement, ne serait-ce que pour lui permettre de racheter une part de son capital, une tentative qui n'a, à ce jour, pas permis d'enrayer la chute d'un titre qui pourrait passer sous la barre des 10.000 yen très bientôt (10350 yen au moment où ces lignes sont écrites).
Cet argent, Nintendo va donc le dépenser. Intelligemment, si possible. On a souvent eu écho de rumeurs absolument fondées comme quoi Capcom ou Sega ou on-sait-pas-qui tomberait sous le giron de Nintendo, mais on attend toujours. Ce qui est sû, c'est que Nintendo investit, et que ces investissements soigneusement choisis permettront à la firme de disposer de certains des meilleurs jeux du moment. Un jour.
La question est de savoir quand ce jour va arriver : quand on sait qu'il aura fallu 4 ans à Silicon Knights pour développer un jeu comme Eternal Darkness, près de 3 ans pour que Retro Studios, non sans mal, vienne à bout de Metroid Prime, ou encore des années de recherches et de réflexion pour que Pikmin voit le jour, on voit bien que créer des jeux originaux n'est pas sans demander de lourds investissements.
Avec la GBA-SP, Nintendo a fait un carton
Le fait est que nous, on en redemanderait presque, non ? On en viendrait presque à espérer que tous les jeux que l'on attend le plus soient confiés à des éditeurs de seconde ou tierce partie, tant le résultat est fabuleux. FZero, présenté la semaine dernière, est une merveille graphique ! Si la sensation de vitesse, de fun, reste inchangée par rapport à l'esprit original de la saga, alors on sait que le pari sera gagné et qu'on aura sur GameCube un des meilleurs jeux de course de tous les temps.
Only for GameCube
Car inutile de compter sur les éditeurs-tiers comme Electronic Arts, Acclaim ou Infogrames pour apporter au GameCube les jeux uniques dont une telle console a besoin. La politique de ces éditeurs, qu'on a déjà eu l'occasion de critiquer dans le cadre d'un dossier consacré à ces soit-disantes exclusivités, est condamnable, et pourrait à terme condamner la croissance du secteur.
Pendant longtemps, on a en effet crû que les gens continueraient à acheter, sans se limiter à une seule plate-forme : pourquoi acheter 3 consoles quand on peut retrouver les mêmes jeux sur chacune ? C'est pourquoi la position de Nintendo, avec ses personnages fétiches, est enviable, notamment pour un Microsoft qui aura dû débourser des centaines de millions de dollars pour Rare, ou fouiner le marché à la recherche du jeu qui pourrait faire la différence (on a bien crû que Blinx était de ceux-là).
Bien sûr, si les jeux Nintendo pourraient suffire pour satisfaire les possesseurs de GameCube, il serait dommage de s'en contenter. Si on peut rire de l'exclusivité de deux semaines octroyée à Nintendo de la part d'Ubi Soft pour Rayman 3, le fait est que disposer d'exclusivités des éditeurs-tiers est un besoin vital pour Big N, tout comme c'est d'ailleurs un besoin vital pour les autres fabricants.
Il conviendra néanmoins d'insister que si un fabricant dispose des meilleures franchises pour proposer un catalogue riche et varié, c'est bien Nintendo. De ce point de vue, on est loin de la situation d'un Sega : quels personnages vous viennent à l'esprit ? A part Sonic, on pensera surtout à des noms de jeux. Chez Nintendo, ce sont les personnages qui comptent : on s'en rend bien compte avec Super Smash Bros Melee, qui est encore le jeu le plus populaire qu'on ait pu trouver sur la console !
Nintendo compte aussi d'autres personnages, d'autres franchises : on peut évoquer les Pikmin, qui n'ont pas un an en Europe et sont pourtant des personnages super populaires, même si d'aucuns pourra reprocher au jeu d'être un peu court (avez-vous récupéré vos 30 pièces, vous ?).
De surcroît, il y a certains jeux que nous ne connaissons pas encore en Europe : comme Metroid Prime, comme Zelda NGC, ou encore comme Animal Crossing, que Nintendo devra bien se décider à publier de par chez nous, que ce soit avec la première version, ou bien la seconde, dont le développement a tout récemment été confirmé par Shigeru Miyamoto en personne.
Jeu en ligne, personnages fétiches que tout le monde connaît, sagas que tout le monde adore, concepts novateurs qui apportent un peu d'oxygène à un secteur à la respiration difficile : Nintendo dispose de bien des atouts entre ces mains. Cette année 2003 sera celle qui fera ou cassera Nintendo, qui doit absolument imposer sa console. Et au vu de la fébrilité de certains, on sait d'avance que cette guerre sera riche en coups bas, vivement le 4e volet !!!
Cet article vous a intéressé ? Vous souhaitez réagir, engager une discussion ? Ecrivez simplement un commentaire.