Maintenant que nous avons levé le suspense sur les qualités techniques du jeu, inégalées et ce toutes machines confondues, il serait bon de nous pencher sur le squelette de Rebel Strike, à savoir son scénario et ses fonctionnalités.
Star Wars épisode je ne sais plus
Le jeu s’égrène le long des épisodes 4, 5 et 6 et prend place après l’explosion de l’Etoile Noire. Les rebelles, menés Luke Skywalker, tentent toujours de faire chuter l’empire, maître d’une vaste section galactique de l’univers sur laquelle il détient le pouvoir. Scénaristiquement, si l’on ne connaît pas les films, on coule totalement et le mot est faible. Les explications en début de partie ne suffisent pas à poser le sujet et l’ensemble est assez mal construit et très chaotique, même pour un initié. Ce n’est certes pas ceci qui va nuire à l’intérêt du jeu mais ce défaut méritait d’être souligné.Les transitions entre les missions ne sont pas souvent justifiées et il n’y a pas de réelle continuité avec le dernier opus puisque l’on revisite certains lieux déjà vus ! Cette sensation d’anachronisme disparaît toutefois au fil de la progression, heureusement.
A bord de différents appareils de guerre sophistiqués et aidés par vos coéquipiers, vous devrez accomplir une longue série de missions dans des espaces aériens et telluriques, bombardant des réserves d’énergie, détruisant des zones ennemies stratégiques et shootant régulièrement du Tie Fighters. Pour cela, vous disposerez d’un arsenal très puissant, dont le laser de base qui n’a pas de limite et quelques bombes hautement destructrices. Une petite visée sur l’écran vous permet d’ajuster vos tirs. Ajoutons à cela un ordinateur de bord qui comprend un radar et une vue intérieure dans laquelle vous pourrez admirer les décors à 180 degrés. N’oublions pas non plus la possibilité de donner des ordres à vos hommes, comme " tuer les Ties " ou " Rester groupé ". Le panel d’action est donc tout à fait honorable et le tout est parfaitement maniable, plus encore que Rogue squadron deuxième du nom, pourtant une référence.
A chacune de vos victoires, et pour y parvenir ce n’est pas une promenade de santé, vous aurez la possibilité de sauvegarder. Vous vous verrez aussi attribuer une notation sous forme de médailles qui vous permettra de débloquer des récompenses comme des vaisseaux ou autres niveaux cachés et ainsi de suite. Le principe de base de Rogue Squadron 3 n’a pas changé d'un iota et on retrouve encore les mêmes menus et thèmes musicaux, presque comme du copier-collé ! Heureusement, ce n’est pas le cas en ce qui concerne les graphismes et la variété des objectifs.
En plus d’une réalisation supérieure à l’ancien opus en tous points de vue, les taches à accomplir ont réussi à se renouveler malgré toutes les idées déployées dans l’ancienne cuvée. Vous vivrez des moments de jeu inédits : Les développeurs ont par exemple eut la justesse d’inclure des phases de shoot à pied ; une première dans la série et un geste audacieux, voir culotté pour un jeu qui se veut être avant tout un shoot spatial ! Même si elles ne font pas partie des meilleurs moments que peut procurer le soft, elles ont au moins le mérite de représenter une alternative satisfaisante mais sans plus aux récurrents paysages aériens et spatiaux que l’on visite en boucle. Techniquement, ces passages singuliers tiennent la route mais il est dommage de constater quelques petits problèmes de caméra et de lock avec son pistolet laser par-ci par-là. Gageons que les programmeurs se sont avant tout concentrés sur les phases aériennes, plat de résistance du jeu, mais n’ont pas pour autant délivré une partie entachée. C’est surtout le contraste entre ces deux phases de jeux qui laisse une impression mitigée quant à ces parties à pieds.
En outre, il y a également d’autres sections qui se déroulent sur le sol ( encore ! ) où vous incarnerez une sorte de chart-d’assaut ou encore un scooter-volant qui sont par contre là vraiment tripantes ! Mention spéciale pour la course dans les forêts d’Endor, extrêmement fidèles au film Le Retour du Jedi. On a vraiment l’impression d’être plongé au cœur de cette scène fabuleuse et le tout est très maniable malgré une difficulté abusive due à une visibilité trop restreinte de l’horizon. Mais sachant qu’il n’y a pas plus de champ de vision dans le film ( j’ai vérifié personnellement ) il ne vous reste plus qu’à faire, comme les protagonistes, confiance à la force et à utiliser l’instinct. Et croyez-le au bout d’une dizaine d’essais ça finit par marcher, si bien que l’on ressent par moment des poussées d’adrénalines dignes ou presque de F-Zero GX, frôlant à une vitesse dingue des centaines d’arbustes qui s’enchevêtrent ! Chapeau bas pour ce moment grisant, unique, mais ce n’est pas le seul...
L’habit ne fait point le Jedi
Rogue Squadron 3 est un jeu qui est d’autant plus difficile de critiquer qu’il suscite des passions auprès des ( nombreux ) fans. Pour peu que l’on soit admirateur de l’univers de Star Wars, il y a de quoi passer de sacrés bons moments, seul et à plusieurs aussi d’ailleurs. Il est recommandé de disposer d’un matériel audio-phonique un tant soit peu de qualité pour apprécier à juste titre l’ambiance sonore certes redondante mais vraiment renversante. Les " SFX–sounds " sont de grandes classes et le jeu étant compatible en dolby Prologic 2, vous risquez d’en prendre plein les oreilles. Idem pour la mise en scène graphique, ça pète de partout et ce que vous avez de mieux à faire lorsque vous n’avez pas la manette dans les mains c’est assurément d’applaudir ; ça aide aussi à décrisper paraît-il... Le jeu est dans l’ensemble moins difficile que le précédent opus mais quelques passages se révèles toutefois corsés. On n'incline pas Dark Vador comme ça. Vous aurez besoin de patience et d’entraînement si vous voulez voir la fin vraiment spectaculaire dans tous les sens du terme. Rien ne vous empêche également de revenir dans les précédents niveaux pour récupérer un bonus ou tenter de décrocher une bonne médaille.Si Star Wars Rebel Strike explose au visage comme un Tie en feu en mode un joueur, c’est avec deux manettes qu’il devient cultissime. Jamais un jeu de Dog-Fight basé sur l’œuvre de Georges Lucas n’a proposé autant de modes aussi variés que le face à face, la course de bolides ou le mode coopératif. Et en ce qui concerne ce dernier, c’est une tuerie totale, et je pèse mes mots : Il est possible de REJOUER presques toutes les missions de Rogue Leader 2, graphiquement différentes de Rebel Strike et même remasterisés ( ! ) en s’entraidant mutuellement. Quel plaisir d’attaquer l’étoile Noire à deux, de s’échanger des informations ou de se croiser en plein combat ! Fabuleux ! L’écran scindé en deux est très visible et rien ne ralenti, au contraire. C’est donc deux jeux en un que propose Rebel Strike, et cet atout mérite qu’on s’y attarde. Ce n’est donc pas avec ce soft que vous calerez une table ou décorerez la cave, vous y reviendrez régulièrement soyez-en sur.
Le côté obscur des rebelles
Si Rebel Strike arrive à surprendre par ses qualités techniques de hautes volées et son gameplay qui a roulé sa bosse, il possède néanmoins quelques faiblesses qui nuisent au fun, mais rien de bien méchant non plus.En premier lieu, on peut déplorer le manque total d’imagination de la part des programmeurs en ce qui concerne les nombreux écrans des menus : Il y n’a pas de différence avec le précédent volet au point qu’on pourrait les confondre ! Niveau sonore c’est presque le même constat. Ensuite, il faut montrer du doigt un scénario confus, labyrinthique, voir à la limite de l’incompréhensible. Et puis il y a également des temps de chargements un tout petit peu long et de légères mais rares saccades à signaler dans la liste des reproches à formuler. Egalement de la fête des missions parfois scriptés, les mêmes ennemis au même endroit… Tout ceci ne vient pourtant pas entacher le fun que procure ce jeu qui a réussi tout de même le pari difficile d’être plus beau, plus long et plus varié. Le moteur 3D est hors du commun. Le plus gênant est sans doute l’impression qu’on a quelquefois de perdre bêtement à cause d’un élément de décors qu’on a pas su jauger niveau distance ou le poids des vaisseaux adverses qui n’est pas tout le temps bien rendu ; un peu de bump-maping sur le métal n’aurait pas fait de mal mais bon la c’est vraiment pour critiquer les plus petits détails ! Qui aime bien châtie bien.
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