INVERSION DU SUJET
A PN, ce que l'on cherche avant tout dans nos tests, c'est de mettre en relief les atouts d'un jeu et de vous orienter sur un éventuel achat si celui-ci en vaut la chandelle. Normal vous direz-vous. Il n'empêche que notre mission s'accompagne également, en plus de notre critique appuyée, d'un raisonnement qui va au-delà du jeu lui-même : On 'sent' le produit, on tente de le situer dans le temps et de savoir si celui-ci va apporter ou non une pierre à l'histoire du jeu vidéo ou s'il n'a que très peu d'intérêt artistiquement parlant (note de Xavier : bon j'ai quand même donné 19 à Pikmin :->). Bien évidemment, vous vous en doutez, SSX3 est très bon et bien fini mais propose pourtant une légère régression dans le concept de la glisse extrême qu'il s'est auto-instauré, oubliant au passage d'emporter avec lui la saveur déjantée de son prédécesseur.Ainsi, à la vue de SSX3, si techniquement le jeu est irréprochable, il possède dans cette suite un élément cette fois-ci moins bien maîtrisée : son esprit totalement décalé (trop ?). Si la sauce avait pris dans SSX Tricky grâce à son côté funky parfaitement assumé (rappelez-vous la course Néo-Tokio), le mélange entre la poudreuse noble (la plus belle que l'on ait vu sur une télé) et le gameplay à la 'Sangoku' laisse toutefois un avis en demi-teinte pour ce troisième opus. Le résultat en terme de gameplay est baroque, on a faire à un jeu extra-terrestre qui ne se prend pas au sérieux et qui n'a pas su choisir vraiment son camp. Orientation opposée ? Crise d'identité ? Pourquoi ne pas avoir suivit l'esprit de SSX Tricky et proposé des courses aussi loufoques que l'iceberg géant en plein tropique ou le complexe japonais ?
Bien évidemment, l'ensemble des joueurs qui se frotteront à ce troisième opus de snowboard extrême ne feront pas la fine bouche devant autant d'audace graphique et une jouabilité sans faille, et ils auront raison, mais peut-on encore définir SSX3 comme un jeu de snowboard ? La question reste posée. D'autant plus que si paradoxalement le réalisme graphique à fait un bon en avant prodigieux, la jouabilité elle vient d'un autre monde et nous avons en définitive perdu un peu la saveur du vrai snowboard, plus encore que l'ancien opus qui ne permettait pas autant de fantaisies et qui disposait pourtant d'un level-désign beaucoup plus hallucinant.
Le comble quoi ! Alors une fois pour toute, 1080 est un vrai jeu de Snowboard, SSX3 beaucoup moins. C'est un soft étrange, certes grisant, mais qui a effectué un volte-face ludique en deçà des attentes des amateurs de sport de glisse extrême. C'est un jeu fabuleux, décalé, mais pas comme il le fallait vraiment. On ne s'ennuie pas mais on ne s'éclate à long terme pas plus que l'ancien opus, la montagne et ses spots étant un petit peu trop répétitif. Donc pas de quoi s'extasier comme SSX Tricky, et les figures sont trop légères à faire, l'inverse total quoi ! Plutôt que de parler de suite, définissons SSX3 comme un successeur différent, qu'on apprécie énormément ou un peu moins selon ses goûts. Il n'empêche qu'a part une refonte graphique qui amène le jeu au panthéon des plus beaux softs de la console (rien que ça), la montagne reste la montagne et l'on a trop l'impression de l'avoir déjà visité auparavant.
LA MONTAGNE DE QUALITES
Vous connaissez l'adage 'qui aime bien châtie bien'. SSX3 mérite ces critiques, car il aurait pu être phénoménal vu le moteur graphique et la jouabilité dont il dispose mais il se place néanmoins comme l'un des meilleurs titre de sa catégorie, partageant sa place de numéro 1 avec 1080 plus proche du vrai sport de glisse sur poudreuse. Il manque à SSX3 des pistes aussi dingues, à la hauteur devrait-on dire, de ses figures, et c'est ce déséquilibre qui froisse le fun, à l'inverse de 1080 qui est plus équilibré.Ne faites pas de conclusion hâtive pour autant : SSX3 n'est certes pas la claque qu'on attendait (Wind Waker es-tu là ?) mais se place toutefois comme un hit total, pas comme un jeu d'anthologie. Il se vendra et c'est mérité. PN est trop dur ? Non, exigeant. La critique doit rester ce qu'elle est : Impartial, et surtout Vrai, tant qu'elle peu. Et c'est l'expérience qui permet de sortir la substantifique moïle intrinsèque à un jeu, vous livrant ce que vous devez savoir : l'essentiel et la vérité, même s'il elle peut parfois paraître caché ou si l'on n'ose pas le dire.
Une fois n'est pas coutume, si un test s'est vu commencer par sa fin, inversant la chronologie de ses paragraphes, c'est pour mieux symboliser le retournement à 180 degrés des idées de SSX3 comparé l'ancien opus. Vous devrez donc manier la carrière de votre Snowboardeur en vous attaquant à une gigantesque montagne découpée en trois zones. L'argent accumulé lors de compétitions, de courses que ce soit en freestlyle et même en freeride vous donnera la possibilité de débloquer des pass vous permettant d'accéder à de nouvelles sections de la montagne. Voilà pour le principe.
Clef de Maître de SSX3 :Vous être totalement libre de faire ce que vous voulez et d'explorer la montagne à votre guise ! En outre, vous pourrez récolter des icônes en forme de flocons disséminés sur l'ensemble des trois pics ainsi que ses nombreuses zones de hors-piste les plus dangereuses pour gagner des dollars ou encore tenter de réaliser l'un des très nombreux défi BIG qui vous demandera de réussir une mission parmi la nombreuse variété proposée, un peu à l'image d'un Tony hawk. Vous l'avez bien compris, vous aurez vraiment de quoi faire et n'oublions pas non plus de préciser qu'il y a une tonne de bonus à débloquer comme des personnages, des trophées, des galeries, des habits… Toute victoire vous récompensera et vous permettra aussi de faire évoluer vos statistiques (comme le saut, les figures, la vitesse) tel un jeu de rôle.
Le jeu est donc très complet et vous demandera des semaines voir plus avant d'en livrer tous ses secrets. On ne change pas une recette qui marche et comme SSXTricky, SSX3 se distingue surtout de la concurrence par ses figures aérienne folles et sa jauge de ' super-figure ' qu'on remplit au fur et à mesure avec son talent et ses compétences de joueurs.
Donc, les nouveautés du jeu sont dans un premier temps une refonte graphique du plus bel effet utilisant toutes les capacités exceptionnelles de la Game Cube, comme le motion-blur sur le soleil (effet rayonnant), du bump-maping (relief) sur la neige et autres effets de lumière et de particules très attrayants pour la rétine. On se régale devant une telle maîtrise et jamais la neige n'a été aussi pure, aussi belle, presque sensuel me souffle-ton. Ensuite, il faut préciser que la maniabilité qui toujours aussi souple, vous permettant 30 pourcent du temps de voler dans les airs en accomplissant des figures que même un champion kamikaze n'oserait pas défier, à été également revue et propose maintenant une touche vous permettant de vous rétablir en cas de gamelle.
Pour la récurente 'super-figure-de-ouf', vous la déclencherez en remplissant une gauge spécial en faisant des tricks et autres grabs puis vous illuminerez au fur et à mesure et ceci en sortant des trick spéciaux le mot 'SUPER-UBERS', dernier pallier pour sortir une figure encore plus dingue que dingue. Un programme très complet, très chargé vous attend et vous ferez souvent face à des difficultés majeures, le niveau étant élevé. Mais ne vous découragez pas, la pratique aidant vous remporterez les victoires progressivement, poussant toujours les limites de votre perso fétiche dans ses derniers retranchements. Et puis vous pouvez toujours réessayer un défi plus tard pour vous attaquer à un nouveau flan de la montagne…
En ce qui concerne les anciennes têtes de SSX Tricky, de nombreux personnages ont disparus comme Eddie ou JP mais vous pourrez les débloquer par la suite. Quelques-uns uns comme Kim ou la jolie blonde Elise font de nouveau parti du lot pour le plus grand bonheur de leurs fans ( et il y en a ! ).
Une radio vous accompagne pendant vos descentes et le DJ (qui parle français !) animera comme il se doit vos parties en choisissant les meilleurs morceaux des dances-floors de la montagne; et pour la plus part ce sont de vrais artistes connus comme Queens Of The Stone Age ou N.E.R.D. Le jeu est donc très complet, très fouillé, propose une durée de vie très conséquente et s'inscrit comme un titre de très bonne facture de ce côté là.
HA, IL EST LOIN LE TEMPS DES PREMIERS PAS SUR LA NEIGE !
Vous remarquerez que j'ai employé vaguement le mot 'Jeu' et non pas 'simulation de snowboard'. Car SSX3 n'en est pas une, définitivement. Le soft est trop arcade, plus encore que l'ancien, ce qui est un comble, et trop aérien pour se targuer de faire partie de cette catégorie sportive. Son enrobage sucré, présentant une neige magnifique, vivante et criante de vérité, pourrait vous détourner de ce qu'est vraiment le dernier opus que nous testons dans ces lignes.Vous aurez du concentré de Fun à ne plus savoir quoi en faire, ou alors à en donner (on peut jouer à deux en écran splitté !) mais vous n'aurez définitivement pas la sensation de faire du snowboard. Trop aérien, trop léger. Le lézard s'est mordu la queue, et parfois à force de trop en faire on fini par faire du hors sujet...
Evidemment, la fonction première d'un jeu vidéo est de distraire et d'évader ; le pari est ici réussi mais nous nous devions, à PN, de mettre en garde non pas le joueur lambda mais le passionné de ce sport extrème qui risque peut-être de se tromper de chemin. Quant aux anciens, ceux qui ont plié SSX Tricky et qui attendaient du funky et bien là aussi vous risquerez de faire face à une petite déception. SXX3 peut donc se présenter en définitif comme une sorte de simulation de snowboard alternative, à mi-lieu du vrai sport et de la retranscription vidéo-ludique imaginaire, le tout sur fond de carte postale sidérante de beauté. SSX3 est un alcool pur, fort, mais au goût étrange qui à long terme vous laissera un vrai sentiment de bonheur mais auquel il manque sans doute un petit brin de finition non pas artistique ou technique mais 'véridique' pour accrocher à 100 pourcent.
Dur de se mettre à la place d'un protagoniste dont les prouesses sont trop éloignées de nos facultés réelles. Si F-Zero accroche et frappe fort par ses sensations, c'est parce qu'il laisse une marge d'imaginer que de tels bolides, avec la technologie, seront sans doute possible un jour dans le futur. Je doute que des snowboardeurs puissent par contre même dans mille ans décoller comme des oiseaux et ne pas se tuer, ou alors peut-être avec une potion magique… Néanmoins, la qualité technique du jeu, s'il est besoin de le répéter, est à couper le souffle et rarement un jeu n'a été aussi bien fini. Aucun défauts de programmation. On a frôlé le jeu parfait.
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