De même, toutes les modélisations possèdent un contour d'encre de chine. Il s'agit en fait d'un plan noir, donc en deux dimensions, présent autour des objets ou des décors modélisés, mais qui n'est perceptible de face. Ainsi, lorsque vous observez un bâtiment, vous visualisez sa façade, et les plans loirs qui surgissent par derrière. Ce travail est réellement impressionnant et mérite un hommage à lui seul !
Même si à l'heure actuelle les screenshots d'Okami font légion sur la toile, sachez que la vérité se situe bien ailleurs. Aucune capture d'écran n'est réellement représentative du jeu en mouvement. C'est pourquoi nous vous encourageons à découvrir par vos propres yeux ce style graphique des plus convaincants avant de vous forger un avis définitif. Enfin, il ne faut pas cacher les quelques défauts de ce rendu exceptionnel – oui, ils existent. Il est vrai que certaines textures ne sont pas très ouvragées, la faute à une pixellisation quelque peu grossière et parfois baveuse. Notez toutefois qu'il faut vraiment effectuer une forte focalisation sur tel ou tel élément pour s'en rendre compte, et que ce problème ne se pose pas tant que la caméra demeure à distance du personnage. Ajoutons à cela la présence d'un aliasing qui ne gêne pas vraiment le champ visuel mais qui, à la longue, peu dévaluer le rendu graphique, et même briser l'illusion de l'estampe. Cependant rassurez-vous, rien n'heurtera avec brutalité votre sensibilité visuelle dans Okami.
De la pointe du pinceau
Nous venons d'évoquer l'aspect graphique et artistique si subtil d'Okami, ce qui nous amène à aborder le sujet du pinceau céleste. Comme un écho aux techniques d'estampes japonaises, les concepteurs ont voulu placer le joueur en tant qu'artiste, au premier sens du terme. C'est donc lui qui va interagir avec l'environnement par le biais d'un item particulier : le fameux pinceau céleste. Cet instrument permet de figer le temps et la scène sous forme d'une feuille de papier, afin de dessiner des motifs à l'encre de Chine. Ces motifs provoqueront des phénomènes qui pourront débloquer la situation, que ce soit pour la progression ou le jeu des attaques. Ainsi, vous serez en mesure de contrôler l'apparition du soleil, la floraison des arbres, mais aussi de contrôler certains éléments de la nature… On ne vous en dit pas plus, mais sachez que ces techniques spéciales sont au nombre de treize, et qu'il vous faudra toutes les retrouver pour recouvrer le pouvoir originel d'Amaterasu.Il convient cependant de préciser certains points : la maniabilité avec ce pinceau – et donc la Wiimote – n'est pas ce qu'il y a de plus aisé à manipuler lors des premières heures de jeu. Même si la tolérance est grande, il est assez difficile de comprendre le principe de certains motifs, qui deviennent parfois pénibles à réaliser. Il ne vous restera plus qu'à vous entraîner patiemment pour user de ce pouvoir avec facilité.
Un souffle intarissable de liberté
L'une des notions principales du titre devrait sans doute se manifester très tôt dans votre progression. Il s'agit de la liberté. Liberté qui peut se définir selon des niveaux et des échelles extrêmement variés, à commencer par la valeur spatiale du terme.Le monde qui ne demande qu'à être parcouru est tellement vaste que le traverser entièrement demande de longues minutes de course acharnée. Pour synthétiser, les zones se diversifient à mesure que vous suivrez le fil de l'histoire : c'est une véritable palette de choix qui nous est donnée de découvrir. Les forêts mystérieuses, les plaines étendues, les bords de lacs, les villages perchés dans la montagne ou paisiblement installés au bord d'une rivière, la capitale fourmillant de vie, ne sont-là qu'une liste très limitée de ce qui vous attend dans cette aventure hors du commun. Il est bien entendu possible de retourner visiter tous les lieux déjà découverts, afin d'y dénicher quelques missions annexes. Il y a donc dans Okami une progression à deux vitesses : vous avez le choix entre une aventure vécue tête baissée pour conclure l'opus le plus rapidement possible, et une option plus sereine, consistant à prendre le temps d'examiner chaque recoin d'une nouvelle destination. Cette liberté se veut également temporelle, pour un opus doté d'une durée de vie très satisfaisante, qui vous portera très facilement vers la quarantaine d'heures si vous tentez de résoudre la plupart des énigmes.
Phénomène peu courant dans un jeu vidéo, Okami incite à tout moment le joueur à suspendre son aventure palpitante pour prendre le temps de considérer. Considérer l'action. Considérer la beauté des paysages qui s'étendent à perte de vue. Observer ce microcosme en pleine évolution. A l'heure ou la plupart des productions nous proposent une progression prise dans les engrenages du temps et de la pression, cette bouffée d'air souffle comme un vent de fraîcheur. Okami nous prouve encore une fois que, au-delà de l'intrigue, le vidéo ludisme peut revêtir l'aspect d'une discipline artistique. D'une pensée bien particulière. Le joueur ressent son aventure comme un besoin d'évasion. Jouer non plus pour se divertir, mais simplement pour le fait d'être et d'exister dans cette minuscule sphère d'imaginaire : voilà ce qui vous viendra à l'esprit.
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