Test de DOOM : Une nuit en enfer
Tandis que les éditeurs se montrent de moins en moins timides à l’égard de la Nintendo Switch, Bethesda Softworks se fraye une place dans le catalogue familial de la machine portable de salon. Alors couchez les enfants puisque c’est de DOOM que nous allons parler aujourd’hui !
Test« Je mets les pieds où je veux… et c’est souvent dans la gueule »
Pour commencer ce test, évoquons en premier lieu ce qui fait tout le sel du titre, à savoir, la campagne solo !Dans ce nouvel épisode du célèbre FPS d’id Software, vous incarnez un Marine se réveillant dans une base de recherche martienne sujette à une invasion démoniaque. Après avoir enfilé l’iconique armure Praetor, vous voilà prêt à plonger dans l’action viscérale et brutale de DOOM !
À l’aide d’un arsenal d’armes variées à débloquer tout au long de de votre avancée dans le jeu, vous devrez survivre à travers les différentes zones de la station infestée tout en réalisant divers objectifs afin de faire avancer le scénario.
Entre les boutons à actionner et les cartes de couleurs à dénicher ça et là, les joueurs retrouveront rapidement leurs marques tant les ficelles employées pour faire évoluer le personnage à travers les zones du jeu sont évidentes.
Pour rester dans les travers des jeux vidéo modernes, parlons des environnements quelques peu labyrinthiques du soft. Heureusement, les charmantes diodes vertes parsemées ça et là associées au radar affiché en haut de l’écran aident grandement à se repérer dans ce level-design sens dessus dessous. Veuillez noter également qu’une carte en trois dimensions des lieux parcourus est également disponible dans les menus du mode campagne. Ce sont malheureusement, ces quelques moments de flottements qui viendront ralentir l’action, pourtant frénétique, du mode solo.
Entre les éviscérations, décapitations et autres démembrements, vous l’aurez compris, DOOM ne fait pas dans la dentelle et offre au joueur un véritable défouloir. Rappelez vous donc que le titre n’est pas à mettre entre toutes les mains. Bien qu’il ne cherche à aucun moment à effrayer le joueur, la violence et le gore y sont omniprésents.
En outre, vous pouvez compter entre 10 et 15 heures pour terminer la campagne solo dans les modes de difficultés les moins élevés.
Pour ce qui est de la bande sonore, les musiques colles véritablement avec l’ambiance très « badass » du titre avec du rock très agressif dans les moments d’action enchaînant avec des thèmes beaucoup plus anxiogènes dans les moments d’accalmie. Les bruits des démons et les sons de leur démembrement jouent également énormément à l’ambiance générale du jeu.
Voilà qui pose les bases de ce à quoi ressemble la nouvelle expérience DOOM dans les grandes lignes. Voyons maintenant, plus en détail, ce que le titre a à nous offrir en terme de gameplay !
La brutalité entre les mains
Pour ce qui est des mécaniques de gameplay pures, le titre propose un large panel d’armes différentes à obtenir tout au long de votre aventure. Du shotgun au fusil à plasma en passant par l’emblématique tronçonneuse, les amateurs de jeux de tir à la première personne trouveront certainement leur bonheur dans l’éventail de joujous proposé au joueur.Chacune de ces armes peut acquérir deux extensions, appelées « modules », qui pourront être améliorées.
Mais les armes ne sont pas les seuls éléments à améliorer puisque l’armure aussi pourra profiter de quelques upgrades bien venues comme la possibilité d’augmenter la résistance aux dégâts d’explosion ou encore d'améliorer la dextérité de votre avatar pour pouvoir réaliser certaines actions plus rapidement.
Mais ce n’est pas tout ! Vous pourrez également améliorer les capacités de votre personnage avec les « Runes ». Ces artefacts sont obtenus après être venu à bout des bien nommées « Épreuves runiques ». Des défis durant lesquels vous devrez réaliser des objectifs divers dans un temps imparti.
Enfin, pour épicer le tout à la sauce DOOM, le titre n’oublie pas d’ajouter une pointe de gore en proposant au joueur d’achever les démons au corps à corps avec un démembrement express. Une fonctionnalité qui s’avère payante puisque cet excès de violence aura pour effet de rendre davantage de santé au Doomguy après chaque élimination.
Pour continuer dans le badass, parlons du mode berserk qui s’active lorsque vous récupérez une certaine sphère flottante dans les environnements de la campagne. Une fois activé, le mode berserk vous permet de vous débarrasser des démons à coups de poings dévastateurs. Rien de mieux pour se défouler un peu tout en se sortant d’une situation périlleuse !
Encore une fois, DOOM nous rappelle qu’il est un jeu vidéo en nous proposant tout un tas de collectibles à récolter tout au long de l’aventure pour en apprendre davantage sur l’univers, les personnages et les monstres.
Par ailleurs, notez que chacun des chapitres et épreuves runiques déjà achevé pourra être parcouru à nouveau pour, pourquoi pas, s’expérimenter avec les niveaux de difficultés les plus élevés du jeu.
Enfin, un autre mode de jeu vous permet également de parcourir les niveaux de la campagne : le mode arcade. Cependant, cette fois, vous devrez évoluer dans l’environnement du stage choisi tout en accumulant des points en éliminant un maximum de démons. En outre, vous pourrez comparer vos scores, en fonction de la difficulté choisie, avec les meilleurs joueurs du monde.
Et pour rester dans les fonctionnalités en ligne du titre, voyons tout de suite ce que DOOM propose dans son mode multijoueur !
Quand les démons s'affrontent
Pour ce qui est du multijoueur DOOM se situe exactement là où on pouvait s'y attendre puisqu’il s’agit d’un FPS compétitif sans aucune innovation. Du match à mort par équipe à la défense de zones, les modes sont nombreux mais peu inspirés…Bien entendu, vous avez la possibilité d’affronter des joueurs du monde entier ou bien de créer un salon privé pour vous lancer dans des parties personnalisées avec vos amis. Par ailleurs, le multijoueur propose également de se faire la main dans son mode entraînement dans lequel vous affrontez des IA plutôt que de vrais joueurs.
Enfin, que serait un FPS moderne sans l’aspect personnalisation ? En effet, le jeu offre la possibilité de personnaliser son kit d’armes, de s’équiper de runes et de customiser son armures. Ces éléments de personnalisation se débloquent en passant des niveaux mais aussi en réalisant divers défis pendant vos parties.
Mais venons en aux sensations de gameplay en jeu ! Malheureusement, le titre laisse beaucoup de place à l’opportunisme. En effet, il n’est pas rare de se faire tuer par un joueur tiers passant au milieu d'une confrontation par hasard. Par ailleurs, la réapparition après une élimination est presque instantanée et ne laissera pas beaucoup de répit à vos adversaires.
En outre, on ne ressent pas ce frisson propre aux grands FPS compétitifs lorsque l’on élimine un joueur adverse.
Pour autant, le titre se différencie quelque peu de la concurrence par le bonus qu’il octroie aux joueurs les plus aguerris. En effet, en atteignant une certaine zone de la map, vous pourrez espérer vous transformer en un véritable démon à JetPack pour éliminer vos adversaire avec classe et facilité.
Bonne nouvelle pour les amoureux du jeu multi, la mise à jour 6.66 est disponible dès le lancement du titre sur Switch. En outre, cette dernière déverrouille gratuitement l’intégralité des contenus additionnels du mode en ligne. À savoir, neuf cartes, trois armes, trois démons jouables et des pièces d’équipement supplémentaires.
Vous l’aurez compris, ce mode multijoueur fait le job sans aller au-delà et sans proposer non plus de réelles innovations. Un mode qui pourrait néanmoins vous occuper quelques temps si vous n’êtes pas un habitué des shooters compétitifs.
Maintenant que nous savons exactement à quoi nous en tenir avec le titre d’id Software, voyons plus précisément ce que cette version Switch peut apporter de plus (ou de moins) au soft.
Et la Switch dans tout ça ?
Comme précisé plus haut, ce sont les équipes du studio de développement américain Panic Button qui sont derrière ce portage. Notez que ces messieurs travaillent actuellement sur le portage de Rocket League sur notre précieuse machine. Leur travail sur DOOM laissera donc présager de ce que nous sommes en droit d’attendre du titre de Psyonix.Comme on pouvait s’y attendre, tout n’est pas rose dans cette version Nintendo Switch ! L’aspect nomade de la machine offre une liberté sans égale au joueur mais à quel prix ? Malheureusement pour nous, c’est la technique qui en pâtit pour ce portage…
La première chose que l’on remarque dès qu’on lance le titre est le manque de finition des textures. Le rendu reste globalement pauvre et plutôt éloigné de ce que l’on peut trouver sur les machines concurrentes et, bien entendu, à des années lumières des performances de la version PC.
Pour rester sur la technique, notons que le titre est livré avec une résolution en 720p et tourne en 30 fps constants. Constants ? Pas si sûr… En effet, j’ai pu constater quelques chutes de framerate occasionnelles lorsque les zones s’ouvrent davantage ou que les ennemis se font nombreux.
Malgré des temps de chargement plutôt rares, ils n’en restent pas moins extrêmement longs. Comptez pas loin de cinquante secondes pour charger votre partie solo et un peu moins d’une vingtaine pour atteindre le dernier checkpoint après avoir succombé.
Aussi bon puisse être le titre en mode portable, les textes n’ont pas été mis à échelle et sont bien trop souvent trop petits pour l’écran de la Switch. Malheureusement, il vous faudra plisser les yeux pour parvenir à déchiffrer les objectifs affichés.
Pour ce qui est des contrôles, la Switch rempli très bien son rôle et le titre se laisse apprécier quelque soit la configuration choisie. Bien sûr, on favorisera le contrôleur pro aux Joy-Cons mais n’ayez aucune crainte, le jeu reste tout de même très maniable avec les configurations les plus modestes.
Nintendo oblige, une fonctionnalité inédite est également disponible lorsque vous jouez avec un Joy-Con dans chaque main. Grâce à la technologie des petites manettes de la Switch, un mouvement du Joy-Con droit lance une attaque au corps à corps. Bien entendu, cette fonctionnalité, pour le moins anecdotique, pourra être désactivée à tout moment dans les paramètres du jeu.
Malheureusement pour les habitués de Splatoon 2, ici, aucune fonctionnalité n'est prévue pour viser à l’aider du gyroscope des manettes. Il faudra donc reprendre en main le fameux stick analogique droit pour espérer survivre dans l’univers de DOOM. Les joueurs pourront néanmoins se consoler en apprenant que les vibrations HD proposées par la Switch sont, elles, bel et bien présentes.
Pour ceux qui ont connu DOOM sur une autre plateforme, il est possible que vous vous soyez essayé à l’éditeur de niveau particulièrement bien conçu du soft, le mode SnapMap. Malheureusement, il semblerait que Panic Button ait dû faire une croix sur ce mode en raison des limitations de la capacité de stockage des cartouches de la machine.
Et heureusement, puisque la version dématérialisée du soft pèse déjà 22Go. Un beau bébé donc qui vous obligera à faire l’acquisition d’une carte micro-SD de 32Go ou plus si ce n’est pas déjà fait. Par ailleurs, les possesseurs de la version physique du titre ne seront pas lésés pour autant puisqu’ils devront télécharger 9Go de données une fois la cartouche insérée dans la console.
Malgré ces quelques défauts, DOOM n’en demeure pas moins un excellent FPS et, qui plus est, un incroyable ajout dans la ludothèque de la Switch. Un titre sombre et mature dans le catalogue Nintendo, c’est exactement ce qu’il faut à notre Switch pour continuer à manger des parts de marché dans la fameuse guerre des consoles.
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