Bandai Namco s'allie à Infogrames

Infogrames vend une partie de ses bijoux de famille

Même si voilà plus de vingt ans que le secteur du jeu vidéo a repris son essor en Europe, les éditeurs japonais ne commencent à s'y intéresser sérieusement que maintenant. La raison à cela : la pénétration du marché américain, prioritaire, est maintenant acquise, et les éditeurs doivent maintenant trouver de nouveaux marchés à conquérir pour maintenir leur croissance : l'Europe fait partie des nouvelles cibles de ces braves gens.

Le secteur a beau être dynamique, il n'en est pas moins difficile pour certains d'y survivre : à côté des succès incroyables d'Electronic Arts ou Ubisoft, il existe de nombreuses sociétés dans le rouge, comme Majesco ou Atari. La situation est si critique chez Atari que son PDG, Bruno Bonnell, a quitté le navire en plein naufrage. Mais l'allégorie du rhume était beaucoup plus poétique, on va donc s'y cantonner un peu plus.


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Le coup de froid vécu par Atari depuis plusieurs années maintenant a fini par faire tousser sérieusement Infogrames Entertainement, à tel point que le patient est bien malade, et qu'une greffe de moelle osseuse semble impératif si on veut que notre petit français tienne bon. Namco Bandai et Infogrames ont en tout cas signé une lettre d'intentions par laquelle la filiale européenne de Bandai Namco prendrait une participation de 34% dans les activités de distributions d'Infogrames en Europe et en Asie.

Séparer la distribution du développement

Pour ce faire, Infogrames accepterait de regrouper ses activités de distribution au sein d'une même entité qui aurait les droits de distribution physique exclusifs des jeux vidéo produits par Bandai Namco et par Infogrames, tant en Europe qu'en Asie. De son côté, Infogrames continuera à développer de nouveaux jeux, à les éditer, en pack ou en ligne. Cette division serait assez importante, en raison du réseau existant d'Infogrames, et du catalogue de Namco Bandai. De plus, elle peut aussi distribuer les produits d'autres éditeurs, car Infogrames ne s'est jamais limitée aux jeux de Bandai Namco, en dépit de relations étroites entretenues depuis 2001.

La valeur de cette nouvelle unité dont le capital appartient à 34% à Namco Bandai et 66% à Infogrames est estimée aujourd'hui à 95 millions d'euros. Jusqu'au 30 juin 2012, Infogrames aura la possibilité de vendre ses parts à Namco Bandai, après quoi Namco Bandai aura un an pour décider d'acheter le capital restant ou non.

Et les joueurs dans tout ça ?

Qu'est-ce que cela change pour nous, les joueurs ? En fait pas grand-chose, dans la mesure où les jeux Namco Bandai sont généralement plutôt bien distribués. Les éléments rendus publics par les deux entreprises font état d'une clause d'exclusivité : peut-être Nintendo serait-il contraint de faire appel à la division commune d'Infogrames et Namco Bandai pour distribuer les jeux développés par Namco Bandai pour Nintendo dans le futur, comme cela s'est fait dans le passé dans des projets spéciaux comme Donkey Konga par exemple.


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Pour Infogrames, c'est un peu dangereux de se séparer ainsi une entité plutôt rentable et de la confier à 34% à Namco Bandai : en 2012, Namco Bandai pourrait bel et bien décider de s'offrir la division, surtout si les affaires vont bien, dans la mesure où l'accord indique que la valeur de l'entreprise ne pourra osciller qu'entre 60 et 190 millions d'euros. Reste que la société a besoin de cash, comme l'expliquait d'ailleurs son nouveau PDG, David Gardner : 'Cet accord donnera à Infogrames un portefeuille de produits garanti et renforcé et nous procurera des moyens supplémentaires pour investir dans le développement de nouveaux produits sur les marchés des jeux physiques et en ligne'