Dossier
Salut à tous,
Ce billet, qui prend d’ailleurs des allures de reportage, va être bien plus grave qu’à l’accoutumée. Mais il est assumé, vu qu’il n’est parfois pas mauvais de creuser un peu plus loin que notre vie quotidienne...
Ce billet, qui prend d’ailleurs des allures de reportage, va être bien plus grave qu’à l’accoutumée. Mais il est assumé, vu qu’il n’est parfois pas mauvais de creuser un peu plus loin que notre vie quotidienne...
Enquête exclusive
Vous n’êtes pas sans savoir que le jeudi dernier 11 novembre, avait lieu l’anniversaire de l’armistice de la 1ère guerre mondiale. Plus de 60 millions de soldats y ont pris part. Pendant cette guerre, environ 10 millions de personnes sont mortes, et environ 20 millions sont devenues invalides (source : Wikipédia).La seconde guerre mondiale, plus vaste conflit armé que la Terre ait connu, n’est pas triste non plus (y voir bien sûr un euphémisme monstrueux). Plus de 100 millions de combattants de 61 nations ont été mobilisés. Près de 62 millions de personnes ont été tuées, dont une majorité de civils. Ca parait fou, mais c’est pourtant vrai.
Paradoxe ultime, les jeux de guerre type 'Call of Duty' ont engendré les plus gros succès commerciaux du domaine de divertissement, tous médias confondus ! En atteste le succès incroyable du dernier Call of Duty : Black Ops, qui en 24 heures de commercialisation a atteint dans le monde les 5,7 millions d'exemplaires. Modern Warfare 2 avait lui réalisé un score de 4,7 millions, en établissant déjà un record. Côté dollars, cela représente des ventes à hauteur de 263,2 millions. Ces performances font de Black Ops le produit de divertissement le plus vite vendu de l'histoire ! Il surpasse les films comme Avatar, Harry Potter et cie !
'De l’an 2000, certains ont oublié que la guerre a existé'
Alors une question, en apparence décalée -mais seulement en apparence -, se pose d’emblée : N'avons-nous rien compris ? Où, formulée autrement, pouvons décemment nous amuser de tout ?Car il semble que l’industrie du jeu vidéo ait attendu que le sujet de la guerre s’étiole, que la violence se banalise et que les derniers vétérans de la guerre perdent leur énergie pour lâcher ce type de produits. Soit précisément depuis les années 2000, le 'cap psychologique' où l’humanité peut semble-il effacer l’ardoise pour repartir tout blanc... Mais les coups tirés jadis, eux, n’ont pas été fait avec des balles à blanc.
Seconde chose qui frappe : la violence de la guerre s’est sensiblement intensifiée dans les derniers Call of Duty. C’est indéniable. Si les premiers softs étaient plutôt 'suggestifs' et balançaient à chaque gamer over des citations chocs type 'la guerre c’est mal', les derniers opus nous font eux assister à des scènes de tortures d’une rare violence, d’égorgements sanguinolents et d’éliminations d’otages choquants.
Cette violence, vu qu’elle s’inspire de la réalité, se rapproche en vérité plus de l’immoralité et de la cruauté humaine que de la violence pure. Et c’est là l’un des fonds du problème. Si cette déshumanisation ne traumatisera les gamers dans la forme qui en ont vu d’autres, dans le fond il faut tout de même se demander si tout cela est bien raisonnable et surtout nécessaire pour s’amuser ?
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