Il y aura une vie après Rare !

Quels choix pour Nintendo ?

Reste qu'au niveau de l'image de Nintendo, le départ de Rare pour un concurrent, LE concurrent, n'est pas forcément de bon augure, et ce au moment même où se confirme le départ de Left Field Studio qui souhaite reprendre son indépendance. On les comprend ces studios : pourquoi s'attacher à un fabriquant, c'est-à-dire se restreindre à une petite part du gâteau, quand on peut faire office de chantilly sur toute la surface de la pâtisserie ?

Jeudi, un porte-parole de Nintendo expliquait que Nintendo cèderait ses parts dans Rare si l'acquéreur des parts des créateurs de Rare était Microsoft. Aujourd'hui, un autre porte-parole explique qu'il n'y a vraiment pas lieu d'en faire tout un fromage, et expliqué que Nintendo, fin mars, ne détenait pas 49% du capital mais 38%, soit un peu plus du tiers.

Bref, en l'espace de quelques lignes, on en revient presque à la situation du début de la semaine, avec des rumeurs persistantes qu'on a vues partout : des sites de jeux vidéo aux grands quotidiens américains comme le New York Times, tous inspirés des communiqués de presse de Reuters et Bloomberg, pour ne citer qu'eux.

Le 20 septembre, on va donc retenir notre souffle. Microsoft annoncera-t-il le rachat de Rare, faisant du studio un de ses vassaux, ou bien aurons-nous quelques semaines de répit, avant que la rumeur n'enflamme la Toile, et par là-même nos boites aux lettres remplies de courriers inquiets, pour ne pas dire effrayés, de voir Rare partir ailleurs.

De plus en plus de mouvements

Le fait est que si pendant les années N64 Nintendo a vraiment eu besoin de Rare, ce n'est plus vraiment le cas aujourd'hui. En 2001, Rare avait compté pour 9.5% des ventes de jeux dans les comptes de Nintendo. Cette année, cette proportion va tomber à 1.5%. Ce n'est pas tant que Rare vend moins de jeux, même si c'est bien le cas dans la mesure où des jeux de Rare, on n'en a pas vu encore, mais c'est surtout dû au fait que les éditeurs tiers sont revenus en masse et soutiennent activement la console.

Cela fait qu'à terme, Nintendo n'a plus vraiment besoin de Rare, dumoins pas pour aller investir la somme qu'il manque pour se l'offrir à 100%. Cela donne une situation comme celle que nous avons ces temps-ci, avec un studio dont les projets ont disparu des plannings, tandis qu'on se demande bien ce que font tous ces développeurs qui travaillaient sur les jeux GC.

Puisque l'on parle des jeux GC, on aura aussi remarqué que depuis quelques mois, les nouveaux projets ne sont pas confiés à Rare. Pensons à F-Zero qui est tombé dans l'escarcelle de Sega, tandis que le prochain Starfox est développé par Namco. De grands noms qu'on aurait mal imaginé en possession de licenses Nintendo il y a quelques mois à peine.

On assiste finalement à une espèce de Big Bang du secteur : l'expansion d'ici 2004/2005 de quelques 15 ou 16% donne des ailes aux constructeurs qui, en dépit du fait qu'ils ont, comme Nintendo, la possibilité de développer de super jeux par leurs propres moyens, font appel aux développeurs extérieurs pour donner un nouveau souffle à leurs licenses.

Où Joanna Dark réapparaîtra-t-elle ?

Car c'est finalement le plus grand danger : en ayant un studio qui travaille sur une série de titres, on en arrive à une situation où tout le monde s'ennuie, à commencer par les développeurs. Au bout du compte, le produit manque de créativité, et... les joueurs s'ennuient. Est-ce la raison pour laquelle Donkey Kong 64 ne restera pas dans les annales du jeu vidéo ?

Toujours est-il que Nintendo a attaqué la question d'un angle original, en inventant les licenses tournantes ! Untel créera cette version, Untel autre fera telle autre version. Les meilleurs idées des premiers sont mixées à celles des seconds, qui ont bien entendu envie de faire mieux, toujours mieux ! Stimulant, et au final ultra-intéressant pour les joueurs, qui disposent à chaque fois du meilleur jeu possible, meilleur que le précédent.

Que Rare reste ou pas un studio affilié à Nintendo n'est sans doute pas ce qui chagrine le plus les Nintendomaniaques ! Par contre, le fait de penser que certains jeux risquent de passer sous le nez de ceux qui n'achèteront pas la console de Microsoft n'est pas du goût de tout le monde. La perspective de retrouver Perfect Dark Zero, attendu depuis longtemps par les fans de Joanna, sur XBox a en effet de quoi rendre triste.

Dans la mesure où Perfect Dark est copyrighté Rare, l'image extraite du site officiel le montre clairement pour ceux qui auraient du mal à le croire, on peut tirer un trait sur une suite à Perfect Dark sur GameCube... à moins que l'acquéreur ne soit pas Microsoft mais Activision, un des possibles candidats à la reprise.

A lire dans cette collection :)
- Seconde Partie : Les vérités tardent à venir (Vomiaouaf, 08/08/2002).
- Première partie : Rumeur ou réalité (08/05/2002).