La magie Pokemon
Et puis voilà que surgissent de nulle part de petites créatures, les Pokemon. On ne va pas vous faire l'affront de vous raconter ce que sont les Pokemon, mais soudain exit la Playstation, vive le Game Boy. On change de plate-forme, certes, mais Nintendo n'est plus synonyme de ringardise, loin de là. L'attrait pour les Pokemon est donc autant surprenant que bienvenu, car Nintendo s'engouffrait dans une impasse dont on se demandait bien par quel tour de magie il allait bien pouvoir sortir.Il faut reconnaître que le coup des Pokemon est arrivé au bon moment, et a ainsi permis à Nintendo de se débarasser de son image de société sur le tard qui propose des jeux débiles. On aime les Pokemon, de Nintendo, donc Mario, de Nintendo, ne peut pas être mauvais. Ca fait trois ans qu'on vous le dit ! Mario est un des jeux de plate-formes les plus aboutis de toute la courte histoire du jeu vidéo ! Ca fait trois ans qu'on vous dit que Mario est un jeu difficile qui mettra vos nerfs et votre maîtrise du paddle à rude épreuve. Ca fait trois ans qu'on vous dit que Mario, c'est de la balle ;-) Mais vous n'écoutiez pas, voilà tout, hypnotisé par le chant de la syrène Playstation...
Depuis, les choses ont évolué. Nintendo a adopté le style cher à la Playstation, avec le sponsoring d'événements sportifs, le sponsoring de sportifs eux-mêmes dont on vantera les résultats sur le site web de Nintendo Of America. On se dit que Nintendo, c'est finalement pas si mauvais que ca, que finalement, c'est pas si out que ca.
Comment la société qui a créé les Pokemon pourrait-elle l'être, de toute facon ? Et tout ca alors que la politique marketing évolue : les publicités sont plus agressives, tellement que certaines ne pourront être réutilisées sur le marché européen, jugées trop bizarres. La marque commence à s'approprier le Net en créant des sites dédiés à ses jeux, crée même pour certains jeux de faux sites aux répercussions netesques insoupconnables (cf le site web de la Datadyne et de l'Institut Carrington).
En l'espace de quelques mois, la popularité des Pokemon aidant, la Nintendo 64 reprend du poil de la bête (colorée, cela va de soi). Nintendo booste toutes les ventes N64 grâce à Pokemon Stadium. Comme c'est le seul jeu disponible pendant longtemps, les joueurs acquièrent de nouveaux jeux, pas forcément estampillés Pokemon (hormis Smash Bros peut-être).
Une nouvelle approche du joueur.
Pendant ce temps, des jeux plus mâtures sont publiés. Nintendo perd son image de console pour enfants : que de chemin parcouru depuis le lancement de Zelda 64, qui avait déjà vieilli la moyenne d'âge du joueur sur console de salon Nintendo.
Reste à savoir comment Nintendo va arriver à mener de front le maintien de trois clientèles différentes : les plus jeunes fans de Pokemon, et les plus vieux soit fans des jeux à la Mario soit fans des jeux plus gores comme Perfect Dark ou Resident Evil, pour parler de ceux qui sont déjà sortis. Mais surtout, comment Nintendo va-t-elle pouvoir apparaitre comme la marque in du nouveau millénaire ?
Là, les choses sont loin d'être gagnées. Les premiers pas sont toutefois assez encourageants : on dirait que Nintendo a appris à communiquer efficacement en l'espace de deux ans, en maintenant la planète en haleine, en provoquant des scènes d'hystérie à chaque apparition de SHigeru Miyamoto qu'on n'hésite plus à exhiber lors des conférences de presse d'envergure continentale.
Sony de son côté bénéficie d'une image de marque qui ne l'a pas quitté. Le centre de gravité s'est légèrement déplacé vers Nintendo, mais il ne faut pas oublier que la Playstation était un produit en fin de vie depuis quelques mois. L'engouement pour la Playstation 2 confirme bien cet état de fait : on achète une PS2 les yeux fermés, Sony ayant joué la carte de la polyvalence multimédia face à Nintendo qui, du coup, s'est rabattu sur le secteur du jeu, et du jeu seul.
Un pari, certes, risqué, aussi. Mais apparemment le choix n'est pas mauvais. reste à savoir comment on va nous parler de la chose pendant les prochains mois. Nintendo a su occuper le devant de la scène pendant tout l'été, par le culte du secret, qui a tellement bien réussi que tout le monde attendait la présentation de ce beau matin d'aout qui a changé nos vies !
Tournés vers l'avenir, nous sommes !!!
En sortant une console en forme de cube, Nintendo a surpris. La manette joue aussi le rôle de bête de course, comme toujours. La facon dont on parle de cette manette, c'est un peu comme si on guettait un nouveau modèle de Ferrari : on l'attend au tournant, histoire de voir si la société se montre à la hauteur de sa renommée : les boutons L et R inventés sur Super Nintendo, le paddle analogique sur Nintendo 64, le double joystick analogique et le Rumble Pack intégré sur Nintendo GameCube, Nintendo innove, toujours. C'est tout à son avantage.Il suffit maintenant de conserver cet avantage, et d'en tirer profit : on ne sait encore rien de la XBox de Microsoft, probablement un concurrent sérieux (Intel vient d'ailleurs d'annoncer que le processeur de la console sera plus performant que celui initialement prévu), et il se pourrait que Nintendo soit dépossédé de son crédit de novateur.
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