Une Europe dominée par Sony...
Les annulations et retards dont sont victimes les nombreux fans de Nintendo en Europe commencent à provoquer un ras-le-bol général. L'annonce d'un nouveau jeu de cette firme ne se fait désormais plus sans la crainte des joueurs européens de le voir disparaître sous peu. Pourquoi un tel délaissement ? Pour trouver réponse à cette question, il nous faut remonter le temps, et plus exactement en 1997 : Nintendo, qui pensait imposer allégrement sa 64 bits en Europe après des années marquées par le règne de la Snes, a plus ou moins oublié de réaliser une campagne publicitaire à la hauteur de sa nouvelle console. Sony, lui, ne s'en est pas privé.Vous comprenez ainsi mieux les nombreux préjugés portés par Nintendo sur notre vieux continent. Non pas qu'il ne soit pas intéressant financièrement parlant, mais le fait est que Sony en "contrôle" une très grande partie. N'est-il pas vrai que la N64 ne donne pratiquement plus signe de vie chez nous ?
...Mais pour combien de temps ?
La situation n'a néanmoins rien d'alarmant. Si l'on en croit Nintendo, quelques efforts seront réalisés dans peu de temps : une refonte totale de la filiale européenne est d'ores et déjà d'actualité, et en partie réalisée. Le but final est de rendre Nintendo Of Europe plus indépendant afin que les grandes décisions se prennent sur le continent même, et non au Japon. Comme quoi le futur n'apporte pas que du mauvais pour les européens, et ce projet prouve que Nintendo songe quand même à nous.Reste à savoir si ces travaux s'achèveront avant la sortie de la GameCube et de la GameBoy Advance... Car pour triompher, Nintendo a besoin d'être fort, d'être déterminé à ne rien laisser à ses concurrents, bref, d'être bien organisé. Dès maintenant il faut se préparer à contrer la sortie de Final Fantasy 10, Metal Gear Solid et des jeux en gestation dans les laboratoires Sony. La bataille ne sera pas des plus simples, surtout sur notre continent où la majorité des joueurs ne jurent plus que par "Playstation". Mais l'expérience de Nintendo jouera en sa faveur, il n'y a pas de doute là dessus.
United States VS Europe
Il est indéniable que les Etats-Unis constituent un marché juteux pour toute entreprise voulant réaliser quelques (gros) bénéfices. Mais avec 20 millions de joueurs, le marché européen est, d'un point de vue économique, presque tout aussi important que celui des Etats-Unis. Quel éditeur ne traduit pas ses jeux ne serait-ce qu'en Français, Allemand, Italien et Espagnole ? Est-il nécessaire de rappeler que certains softs - et pas des moindres - sortent d'abord chez nous et qu'ils s'y vendent mieux qu'à n'importe quel autre endroit du globe ? Insinuer que l'Europe est inintéréssante, c'est tout bonnement faire preuve d'une incroyable mauvaise foi.Malheureusement, il subsiste encore des éditeurs français comme Infogrames et Ubi Soft qui osent publier leurs produits de l'autre côté de l'Atlantique en premier lieu. Mais ceci est une autre histoire...
Quand l'import sauve le joueur
L'attente d'un jeu reste pour le moins désagréable, surtout lorsqu'on sait que celui-ci est déjà disponible dans un autre pays. C'est dans cette logique que certains joueurs ont adopté l'import. Pour un prix plutôt élevé, ils font importer leur jeu. Qui n'a jamais rêvé de détenir quelque chose que peu de monde - voir personne - ne peut se targer de posseder ? Vous rêvez jours et nuits de la nouvelle trilogie Zelda sur GameBoy Color ? L'import est votre sauveur. Seul point noir au tableau : la compatibilité. Eh Bien oui, les consoles étant différentes selon les continents, rien ne garantit que le produit tourne sur sa console, a moins de détenir un adaptateur spécial...Pour des joueurs "normaux", l'import n'est pas une solution. Le plus sage reste d'attendre, comme beaucoup le font. De ce côté là, les européens ont plus de mérite que n'importe qui. Et puis cela fera plaisir à Dominic Cor, PDG de Sega France, totalement contre cette pratique. Il est vrai qu'elle n'est "pas dans l'intérêt du consommateur". Mais elle n'est surtout pas dans l'intérêt des filliales européennes, qui perdent ainsi du chiffre d'affaires au profit d'autres filiales, où le produit est en vente libre. Si l'import n'est pas une noble solution, c'est pourtant bien la seule. L'Europe est actuellement le 3e marché mondial du jeu vidéo, après le Japon et les Etats-Unis. Tous les efforts des constructeurs et des éditeurs sont de faire plaisir aux Japonais et aux Américains, mais il serait fou de croire que les 350 millions d'Européens ne soient qu'un grain de sable dans un désert !
Cet article vous a intéressé ? Vous souhaitez réagir, engager une discussion ? Ecrivez simplement un commentaire.