RPG Madness : la Wii, coqueluche du RPG

Malgré ce que l’on peut entendre ici et là, la Wii n’est pas si dépourvue que cela en termes de RPG. Deux annonces majeures ont secoué l’archipel nippon au cours des derniers mois, et nous les prendrons donc comme point de départ pour comprendre que le phénomène lié à la DS s’exporte, certes dans une moindre mesure, mais peu à peu tout de même sur Wii. Une brève analyse du marché sera d’ailleurs indispensable. Nous allons également tenter un petit tour d’horizon pour mieux cerner ce phénomène et anticiper l’avenir du genre. Nous nous garderons bien, contrairement aux éminents spécialistes de la question, de prédire le marché du futur.

Le marché actuel

Nous l’annoncions en introduction, deux annonces majeures ont bousculé le quotidien des Japonais. Les deux fautifs ne sont autres que Capcom et Square-Enix. Le premier révéla que Monster Hunter Tri serait exclusif à la Wii et le second annonça la même chose pour Dragon Quest X. Il s’agit là de deux licences très connues et très populaires. Nous allons donc à travers ces deux exemples précis tenter de dresser un schéma de la stratégie des développeurs. Nous entendons par là comprendre ces changements auxquels personne ne s’attendait réellement, ce qui passe naturellement par une brève analyse du marché actuel.



Le parc installé de la Wii est conséquent compte tenu de son cycle de vie, ou si vous préférez depuis le temps que la console est disponible. Comme la Playstation en son temps, la Wii a ouvert le jeu vidéo à un plus grand nombre de joueurs (bien que ceci ne soit pas le sujet de ce jour) forçant les développeurs et les éditeurs à revoir leurs stratégies, et ce afin de mieux se positionner par rapport aux nouvelles conditions de ce marché. Il est indéniable que cela a amené un changement au niveau de la qualité des titres. Cela peut être imputé à la fois au manque de réactivité des entreprises et donc une mauvaise appréciation du marché et au fossé qui semble exister entre le créateur de jeux vidéo (éditeurs, développeurs) et le consommateur de jeux vidéo.

En ce qui concerne la Wii plus spécifiquement, les développeurs s’accordent sur le fait qu’ils n’ont pas ou peu anticipé le succès de la console. Le marketing de la console facile à prendre en main s’est révélé au final beaucoup plus efficace que nécessaire. Il s’en est suivi l’équation improbable : facile à prendre main = jeux faciles (faciles à développer). Concrètement, cela s’est traduit par une multitude de « game party » dont le succès n’est plus à démontrer, pour s’en convaincre il suffit de regarder les chiffres de ventes planétaires de Mario Party 8, Wario Ware et autres Game Party.

La quantité a fini par dépasser la qualité. Qu’il s’agisse de jeux d’action, d’aventure, de réflexion, de combat, de licence d’œuvre cinématographique, presque tous les genres ont été entraînés dans ce système. Les éditeurs eux-mêmes n’hésitant pas à expliquer que la Wii permet une rentabilité rapide, utile pour développer des jeux nécessitant plus de moyens. C’est ainsi que la productivité des jeux Wii a été augmentée en laissant de côté la qualité. Car la qualité, ça coûte cher. Comme la console a ouvert les portes du jeu à des joueurs peu exigeants, le succès était quand même au rendez-vous. Malgré cette brève esquisse il faut nuancer car de nombreux titres de qualité sont également apparus sur la console, parfois sans le succès auxquels ils aspiraient, on pense par exemple à Okami ou encore Dewy's adventure ou plus récemment Opoona.


Aujourd’hui encore, certaines sociétés ne sont pas d’accord sur le public visé par la console Nintendo. Il est pourtant évident que la console, comme ses concurrentes, vise tout le monde, il serait suicidaire pour un constructeur de se concentrer sur un public spécifique, le nombre de jeux multi-plateformes démontre bien la volonté des développeurs et éditeurs de toucher le plus grand nombre de joueurs, ce qui est tout-à-fait légitime.