Dossier
A côté de cela, Sega a cherché à explorer d'autres horizons, à voyager en terrains inconnus, à suivre d'autres voies (j'aime la poésie !), bref plus simplement dit à innover. C'est ainsi qu'on a découvert des jeux d'un type nouveau, tel que Roomania (simulation de " je m'occupe dans ma chambre ! "), ou Rez (shoot musical !). Ces jeux un tant soit peu énigmatiques pour un joueur classique, ont au moins eu le mérite d'instaurer de nouveaux concepts et d'élargir les horizons d'une industrie qui se complet le plus souvent à faire du réchauffé. On sait que Sega ne cherche pas avec ce type de jeux à vendre en masse mais plutôt à tester de nouveaux concepts auprès du public, à mesurer leur impact, à cerner de nouvelles tendances.
Mais Sega sait aussi faire des jeux innovants et abordables. Reprenons notre exemple de la première console 128 bits du marché, et citons deux titres qui marqueront de leur empreinte l'univers des jeux vidéos : Jet Set Radio et Shenmue.
Les premières images et vidéos de Jet Set Radio ont tout simplement bluffées tout le monde ! Jamais on avait autant innové dans le visuel d'un jeu depuis des années ! Ce rendu cartoon, création de Sega, sera baptisé cell-shading, et influence désormais de nombreux jeux, à commencer par le nouveau Zelda sur Game Cube (Sega qui influence Nintendo, on aura tout vu !). Même le concept de jeu en lui même était étonnant, puisque jamais un jeu de roller (style déjà rare) ne s'était autant distingué dans son contenu. Et que dire de la bande son, riche et imprégné de la culture Funky autour de laquelle l'univers du jeu gravite, qui a indubitablement bénéficié de toute l'attention de ses créateurs, une grande réussite.
Et Shenmue, la 8e merveille du monde ! Un jeu tellement ambitieux, autant dans son contenu que graphiquement, qu'on avait peine à croire son existence! Ce jeu au budget colossal (notamment accusé d'avoir porté le coup de poignard fatal à son créateur) innovait dans son réalisme à couper le souffle. Jamais un jeu n'a retranscrit la réalité à ce point, jamais on avait été autant immergé dans le réel et le quotidien (d'un japonais !). C'est indéniablement avec ce type de jeux, que Sega attire tous les regards sur lui, et même si ce genre de jeux n'obtient pas toujours le succès escompté, Sega prouve par ces derniers sa créativité et surtout son avance, aussi bien sur ses concurrents que sur son temps.
Et puis l'une des grandes forces de Sega c'est d'être polyvalent, le papa de Sonic fait de tout et en plus le fait bien ! Baston, plate-forme, course automobile, beat'em up, shoot'em up, RPG, … Sega ne veut en aucun cas s'enfermer dans un type de jeux. A l'heure où certain développeurs connaissent des difficultés dû à une spécialisation trop poussée, Squaresoft en étant un parfait exemple, Sega, lui, goûte à tout et cette diversification joue indéniablement à son avantage et lui permet d'envisager sereinement l'avenir.
Sega, malgré tout son talent, a toujours été perçu comme le troisième larron de la foire, comme un perdant ! Vénéré par les hardcore gamers, Sega n'a pas réussi à pleinement s'imposer auprès du grand public en tant que constructeur, et d'autant plus ces dernières années. Comme souligné précédemment, les échecs successifs de la Saturn et de la Dreamcast ont fait énormément de tort à la marque. Balayé tour à tour par Nintendo, puis Sony, la firme du hérisson bleu s'est toujours retrouvée sur la dernière place du podium.
Mais voilà, Sega se concentre désormais sur ce qu'il sait faire le mieux, les jeux, et dieu sait à quel point il est doué en la matière ! En devenant éditeur indépendant et en abandonnant le secteur du hardware, le groupe japonais fait beaucoup plus que simplement réorienter ses activités, il acquiert une nouvelle image de marque. D'éternel bon dernier, Sega démontre désormais un statut de conquérant, de battant, de leader de toute une industrie. Sega s'affiche partout, sur toutes les plateformes, sur tous les types de jeux, et ce à une cadence infernale.
Et Sega ne fonce pas tête baissée comme on pourrait le penser, mais agi bien au contraire de manière fort réfléchie. Son début de stratégie visait évidemment à faire rentrer quelques sous au plus vite dans les caisses, d'où le développement de nombreuses adaptations Dreamcast sur les autres consoles du marché (ex : F 355 Challenge, Sonic Adventures, Space Channel 5, …). Mais désormais le hérisson passe à la vitesse supérieure, avec plus de jeux en développement, plus de nouveautés, tout cela centré autour d'une analyse et d'une stratégie très fine du marché des jeux vidéos.
Sega ne développe pas n'importe quel jeux sur n'importe quelle plateforme. Si Sonic Adventures trouve sa place sur la Game Cube c'est évidemment que le panel de consommateurs moyens de la petite dernière de Nintendo (souvent jeune, avide de jeux de plateforme, …) correspond aux acheteurs habituels de la mascotte. De même si Shinobi paraît sur PS2 c'est que le public est plus mature, plus orienté action, et que le coût de développement du jeu, probablement relativement conséquent, sera facilement amorti grâce à la base de PlayStation installée.
Enfin Sega GT 2002 sur X Box est idéalement pensé pour la console de Microsoft grâce à l'absence de réelle concurrence du même type de jeux sur cette dernière et la puissance de la console qui permet de réaliser au mieux cette nouvelle adaptation. Et puis Sega se permet quelques paris risqués, comme Shenmue et Panzer Dragoon sur X-Box, à voir si le succès sera à la clef…
Tout cela pour dire que Sega agit intelligemment, et ne place pas toutes ses billes dans le même panier. On sent que la firme japonaise a depuis longtemps manigancé sa stratégie multi plateformes, a tout prévu, a tout analysé afin de ne pas commettre à nouveau d'erreurs.
C'est lorsque l'on veut tout prévoir, tout planifier qu'on est le plus susceptible de se recevoir un beau gros imprévu en pleine figure ! Même moi, je ne l'ai pas vu venir, celle là !
Imaginez qu'il y a quelques semaines je bouclais ce dossier Sega que vous lisez en ce moment. J'étais serein et plutôt content de l'ampleur de la tâche accomplie. Le dossier s'apprêtait à être mis en ligne et c'est là que tout a basculé. Je reçois un e mail du Big Boss PN, le majestueux Xavier (note de Xavier : normalement, je devrais censurer un passage pareil, non ?), qui me recommande de revoir ma copie étant donné les dernières nouvelles du front. Quelles dernières nouvelles du front ??!!
C'est là que la news m'explose littéralement à la rétine, déjà bien endommagée après 10 ans de squattage devant la console ! SEGA : REVENU EN BAISSE DE 72% PAR RAPPORT AUX PREVISIONS!
Réaction : je reste quoi et relie la nouvelle trois fois stoïquement! S'en suit une remise en question de mes talents d'analyste ; ) . Je reprends finalement du baume au cœur et me lance dans une réflexion sur le pourquoi du comment de ce constat.
Alors qu'est ce qui a empêché le navire Sega de se remettre à flot ?
Sega sera bénéficiaire pour les 6 premiers mois de l'exercice fiscal 2002-2003 mais c'est maintenant une certitude la firme ne vendra pas autant de jeux que prévus et tout ça représente un gros manque à gagner. Très vite je réalise que Sega, tout comme moi, a vu trop grand trop vite. Sur le papier et en conférence de presse, les prévisions ça sonnent toujours bien, et en plus ça rassure les actionnaires. Pourtant dans la réalité les prévisions s'avèrent souvent erronées, Nintendo et Microsoft ne me contrediront pas je pense ! Pensez donc, 810 000 jeux vendus au Japon contre 1,14 millions attendus. Idem aux Etats Unis puisque seuls 2,56 millions de jeux vendus alors que Sega s'attendait à en écouler près de 3,6 millions.
Le premier à faire les frais de ces prévisions trop généreuses, la séries sport de Sega. Malgré avoir atteint une cote de popularité sans précédent, et d'ailleurs méritée, en quelques années, les 2K se voient sévèrement boudées par nos amis les mangeurs de maxi burgers à trois étages ! NFL 2K3 en est le parfait exemple. Sega comptait en écouler près d'un million au pays de l'oncle Sam, et bien au final c'est quelques 300 000 exemplaires seulement qui trouveront preneurs au lieu des 1,5 millions attendus. Aie aie aie … Où sont donc partis les 1,2 millions autres acheteurs prévus ? Pas bien loin puisque c'est le voisin d'à côté qui les a accueillis, à savoir Electronic Arts et son célèbre Madden 2003. Electronic Arts, une compagnie qui a débutée sur machines Sega mais qui a depuis longtemps acquis une sacrée image de marque de le secteur du sport multiplateforme. Sega en paye les frais.
L'ex constructeur serait il encore testé par les joueurs concernant ses jeux multi consoles ? Voilà probablement une question à laquelle Sega, tout comme moi une fois de plus, ne s'attendait pas à avoir à plancher. Et le pire est à venir puisque les plus mauvaises ventes de la série sport de Sonic sont celles de notre très chère GC. Nintendo souffrirait il encore d'un public trop jeune peu enclin à s'adonner au sport ? En tout cas le résultat ne se fait pas attendre, la série devrait faire ses adieux à la console de Mario et co aussi vite qu'arrivée. On a connu plus réjouissant comme nouvelle ! C'est Electronic Arts qui doit être content !
Mais Sega a surtout souffert de ses nombreux portages Dreamcast. Avant l'annonce des résultats de l'entreprise je soulevais déjà les dangers d'une telle stratégie même si elle est facilement compréhensible. A force de presser le jus de la défunte Dreamcast, Sega en subit le contre coup. On peut malheureusement résumer les conversions Dreamcast comme étant quelque peu bâclées et dépassées en règle générale, faites à la va vite, avec des ajouts bien maigres, et bien entendu ne profitant plus de l'effet nouveauté si cher aux joueurs. Le pire étant les anciens possesseurs de Dreamcast, qui ont fait grise mine en voyant coup sur coup réapparaître leurs anciens jeux. Shenmue 2 (X Box), Virtua tennis 2 (PS2), Zombies Revenge (PS2), Skies of Arcadia (GC), Crazy Taxi 1 et 2 (toutes plateformes), en sont de parfaits exemples et le pire c'est qu'on pourrait encore allonger la liste.
Sega doit donc veiller à ne pas tomber dans une optique dite " d'argent facile ". Il est certain qu'avec son expérience et sa renommée, Sega pourrait facilement vaciller du côté obscur en proposant des adaptations aisées de ses licences à succès. Mais d'une part cette stratégie n'est bonne qu'à court terme, puisque portant un fort préjudice à la marque sur le long terme, et d'autre part Sega a déjà déçu et ne devrait pas s'aviser de tenter le diable par deux fois. A méditer Monsieur Sega !
Notons également que l'annonce des résultats du groupe Sega a entraînée une explosion inattendue des exclusivités liées aux trois machines. Sonic ne sera par exemple plus uniquement présent sur GC, et le hérisson se devra donc d'aller voir du pays pour ramener un peu d'argent frais à son géniteur. Cette nouvelle a du bon comme du mauvais. D'un côté les licences exclusives font la véritable singularité d'une console, ce qui la différencie, ce qui nous fait préférer l'une d'entre elle plutôt qu'une autre et de l'autre il est agréable de savoir que la ludothèque de sa console va s'étoffer des exclusivités du voisin. Bref, à vous de voir …
Malgré ce lot de mauvaises nouvelles, il faut rester optimiste. Sega se remet de ses blessures, plus doucement que prévu il est vrai, mais la guérison est en bonne voie. Les véritables nouveautés et Killer aps de la marque arrivent et devraient à n'en pas douter redorer le blason de la compagnie en 2003. Pensez donc, Panzer Dragoon, Shinobi, Sega Rally 3, … j'en ai des frissons rien que d'en parler !
Mais Sega sait aussi faire des jeux innovants et abordables. Reprenons notre exemple de la première console 128 bits du marché, et citons deux titres qui marqueront de leur empreinte l'univers des jeux vidéos : Jet Set Radio et Shenmue.
Les premières images et vidéos de Jet Set Radio ont tout simplement bluffées tout le monde ! Jamais on avait autant innové dans le visuel d'un jeu depuis des années ! Ce rendu cartoon, création de Sega, sera baptisé cell-shading, et influence désormais de nombreux jeux, à commencer par le nouveau Zelda sur Game Cube (Sega qui influence Nintendo, on aura tout vu !). Même le concept de jeu en lui même était étonnant, puisque jamais un jeu de roller (style déjà rare) ne s'était autant distingué dans son contenu. Et que dire de la bande son, riche et imprégné de la culture Funky autour de laquelle l'univers du jeu gravite, qui a indubitablement bénéficié de toute l'attention de ses créateurs, une grande réussite.
Et Shenmue, la 8e merveille du monde ! Un jeu tellement ambitieux, autant dans son contenu que graphiquement, qu'on avait peine à croire son existence! Ce jeu au budget colossal (notamment accusé d'avoir porté le coup de poignard fatal à son créateur) innovait dans son réalisme à couper le souffle. Jamais un jeu n'a retranscrit la réalité à ce point, jamais on avait été autant immergé dans le réel et le quotidien (d'un japonais !). C'est indéniablement avec ce type de jeux, que Sega attire tous les regards sur lui, et même si ce genre de jeux n'obtient pas toujours le succès escompté, Sega prouve par ces derniers sa créativité et surtout son avance, aussi bien sur ses concurrents que sur son temps.
Et puis l'une des grandes forces de Sega c'est d'être polyvalent, le papa de Sonic fait de tout et en plus le fait bien ! Baston, plate-forme, course automobile, beat'em up, shoot'em up, RPG, … Sega ne veut en aucun cas s'enfermer dans un type de jeux. A l'heure où certain développeurs connaissent des difficultés dû à une spécialisation trop poussée, Squaresoft en étant un parfait exemple, Sega, lui, goûte à tout et cette diversification joue indéniablement à son avantage et lui permet d'envisager sereinement l'avenir.
De la tête dans les nuages à la tête sur les épaules !
Sega, malgré tout son talent, a toujours été perçu comme le troisième larron de la foire, comme un perdant ! Vénéré par les hardcore gamers, Sega n'a pas réussi à pleinement s'imposer auprès du grand public en tant que constructeur, et d'autant plus ces dernières années. Comme souligné précédemment, les échecs successifs de la Saturn et de la Dreamcast ont fait énormément de tort à la marque. Balayé tour à tour par Nintendo, puis Sony, la firme du hérisson bleu s'est toujours retrouvée sur la dernière place du podium.
Mais voilà, Sega se concentre désormais sur ce qu'il sait faire le mieux, les jeux, et dieu sait à quel point il est doué en la matière ! En devenant éditeur indépendant et en abandonnant le secteur du hardware, le groupe japonais fait beaucoup plus que simplement réorienter ses activités, il acquiert une nouvelle image de marque. D'éternel bon dernier, Sega démontre désormais un statut de conquérant, de battant, de leader de toute une industrie. Sega s'affiche partout, sur toutes les plateformes, sur tous les types de jeux, et ce à une cadence infernale.
Et Sega ne fonce pas tête baissée comme on pourrait le penser, mais agi bien au contraire de manière fort réfléchie. Son début de stratégie visait évidemment à faire rentrer quelques sous au plus vite dans les caisses, d'où le développement de nombreuses adaptations Dreamcast sur les autres consoles du marché (ex : F 355 Challenge, Sonic Adventures, Space Channel 5, …). Mais désormais le hérisson passe à la vitesse supérieure, avec plus de jeux en développement, plus de nouveautés, tout cela centré autour d'une analyse et d'une stratégie très fine du marché des jeux vidéos.
Sega ne développe pas n'importe quel jeux sur n'importe quelle plateforme. Si Sonic Adventures trouve sa place sur la Game Cube c'est évidemment que le panel de consommateurs moyens de la petite dernière de Nintendo (souvent jeune, avide de jeux de plateforme, …) correspond aux acheteurs habituels de la mascotte. De même si Shinobi paraît sur PS2 c'est que le public est plus mature, plus orienté action, et que le coût de développement du jeu, probablement relativement conséquent, sera facilement amorti grâce à la base de PlayStation installée.
Enfin Sega GT 2002 sur X Box est idéalement pensé pour la console de Microsoft grâce à l'absence de réelle concurrence du même type de jeux sur cette dernière et la puissance de la console qui permet de réaliser au mieux cette nouvelle adaptation. Et puis Sega se permet quelques paris risqués, comme Shenmue et Panzer Dragoon sur X-Box, à voir si le succès sera à la clef…
Tout cela pour dire que Sega agit intelligemment, et ne place pas toutes ses billes dans le même panier. On sent que la firme japonaise a depuis longtemps manigancé sa stratégie multi plateformes, a tout prévu, a tout analysé afin de ne pas commettre à nouveau d'erreurs.
On est jamais à l'abri d'une claque !
C'est lorsque l'on veut tout prévoir, tout planifier qu'on est le plus susceptible de se recevoir un beau gros imprévu en pleine figure ! Même moi, je ne l'ai pas vu venir, celle là !
Imaginez qu'il y a quelques semaines je bouclais ce dossier Sega que vous lisez en ce moment. J'étais serein et plutôt content de l'ampleur de la tâche accomplie. Le dossier s'apprêtait à être mis en ligne et c'est là que tout a basculé. Je reçois un e mail du Big Boss PN, le majestueux Xavier (note de Xavier : normalement, je devrais censurer un passage pareil, non ?), qui me recommande de revoir ma copie étant donné les dernières nouvelles du front. Quelles dernières nouvelles du front ??!!
C'est là que la news m'explose littéralement à la rétine, déjà bien endommagée après 10 ans de squattage devant la console ! SEGA : REVENU EN BAISSE DE 72% PAR RAPPORT AUX PREVISIONS!
Réaction : je reste quoi et relie la nouvelle trois fois stoïquement! S'en suit une remise en question de mes talents d'analyste ; ) . Je reprends finalement du baume au cœur et me lance dans une réflexion sur le pourquoi du comment de ce constat.
Alors qu'est ce qui a empêché le navire Sega de se remettre à flot ?
Sega sera bénéficiaire pour les 6 premiers mois de l'exercice fiscal 2002-2003 mais c'est maintenant une certitude la firme ne vendra pas autant de jeux que prévus et tout ça représente un gros manque à gagner. Très vite je réalise que Sega, tout comme moi, a vu trop grand trop vite. Sur le papier et en conférence de presse, les prévisions ça sonnent toujours bien, et en plus ça rassure les actionnaires. Pourtant dans la réalité les prévisions s'avèrent souvent erronées, Nintendo et Microsoft ne me contrediront pas je pense ! Pensez donc, 810 000 jeux vendus au Japon contre 1,14 millions attendus. Idem aux Etats Unis puisque seuls 2,56 millions de jeux vendus alors que Sega s'attendait à en écouler près de 3,6 millions.
Le premier à faire les frais de ces prévisions trop généreuses, la séries sport de Sega. Malgré avoir atteint une cote de popularité sans précédent, et d'ailleurs méritée, en quelques années, les 2K se voient sévèrement boudées par nos amis les mangeurs de maxi burgers à trois étages ! NFL 2K3 en est le parfait exemple. Sega comptait en écouler près d'un million au pays de l'oncle Sam, et bien au final c'est quelques 300 000 exemplaires seulement qui trouveront preneurs au lieu des 1,5 millions attendus. Aie aie aie … Où sont donc partis les 1,2 millions autres acheteurs prévus ? Pas bien loin puisque c'est le voisin d'à côté qui les a accueillis, à savoir Electronic Arts et son célèbre Madden 2003. Electronic Arts, une compagnie qui a débutée sur machines Sega mais qui a depuis longtemps acquis une sacrée image de marque de le secteur du sport multiplateforme. Sega en paye les frais.
L'ex constructeur serait il encore testé par les joueurs concernant ses jeux multi consoles ? Voilà probablement une question à laquelle Sega, tout comme moi une fois de plus, ne s'attendait pas à avoir à plancher. Et le pire est à venir puisque les plus mauvaises ventes de la série sport de Sonic sont celles de notre très chère GC. Nintendo souffrirait il encore d'un public trop jeune peu enclin à s'adonner au sport ? En tout cas le résultat ne se fait pas attendre, la série devrait faire ses adieux à la console de Mario et co aussi vite qu'arrivée. On a connu plus réjouissant comme nouvelle ! C'est Electronic Arts qui doit être content !
Mais Sega a surtout souffert de ses nombreux portages Dreamcast. Avant l'annonce des résultats de l'entreprise je soulevais déjà les dangers d'une telle stratégie même si elle est facilement compréhensible. A force de presser le jus de la défunte Dreamcast, Sega en subit le contre coup. On peut malheureusement résumer les conversions Dreamcast comme étant quelque peu bâclées et dépassées en règle générale, faites à la va vite, avec des ajouts bien maigres, et bien entendu ne profitant plus de l'effet nouveauté si cher aux joueurs. Le pire étant les anciens possesseurs de Dreamcast, qui ont fait grise mine en voyant coup sur coup réapparaître leurs anciens jeux. Shenmue 2 (X Box), Virtua tennis 2 (PS2), Zombies Revenge (PS2), Skies of Arcadia (GC), Crazy Taxi 1 et 2 (toutes plateformes), en sont de parfaits exemples et le pire c'est qu'on pourrait encore allonger la liste.
Sega doit donc veiller à ne pas tomber dans une optique dite " d'argent facile ". Il est certain qu'avec son expérience et sa renommée, Sega pourrait facilement vaciller du côté obscur en proposant des adaptations aisées de ses licences à succès. Mais d'une part cette stratégie n'est bonne qu'à court terme, puisque portant un fort préjudice à la marque sur le long terme, et d'autre part Sega a déjà déçu et ne devrait pas s'aviser de tenter le diable par deux fois. A méditer Monsieur Sega !
Notons également que l'annonce des résultats du groupe Sega a entraînée une explosion inattendue des exclusivités liées aux trois machines. Sonic ne sera par exemple plus uniquement présent sur GC, et le hérisson se devra donc d'aller voir du pays pour ramener un peu d'argent frais à son géniteur. Cette nouvelle a du bon comme du mauvais. D'un côté les licences exclusives font la véritable singularité d'une console, ce qui la différencie, ce qui nous fait préférer l'une d'entre elle plutôt qu'une autre et de l'autre il est agréable de savoir que la ludothèque de sa console va s'étoffer des exclusivités du voisin. Bref, à vous de voir …
Malgré ce lot de mauvaises nouvelles, il faut rester optimiste. Sega se remet de ses blessures, plus doucement que prévu il est vrai, mais la guérison est en bonne voie. Les véritables nouveautés et Killer aps de la marque arrivent et devraient à n'en pas douter redorer le blason de la compagnie en 2003. Pensez donc, Panzer Dragoon, Shinobi, Sega Rally 3, … j'en ai des frissons rien que d'en parler !
Editeurs du monde entier vous pouvez d’ores et déjà trembler, et vous, passionnés de jeux, saliver, car Sega est de retour et affiche une santé et une confiance en lui même qui en dit long sur ses ambitions. Le Sega nouveau est arrivé et fourmille de jeux et projets en tout genre. Bien sûr il faudra un peu plus de temps que prévu à Sega pour se remettre de ses blessures mais les jours de disette pour la marque du hérisson le plus speedé du monde sont définitivement derrière lui et l’avenir s’annonce on ne peut plus radieux. Licences à succès, image de marque, équipes de développement de talent, confiance du marché, Sega a toutes les cartes en mains pour s’imposer... Et si le gagnant de la guerre des consoles était finalement un éditeur nouveau venu nommé Sega ?!
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