Succès de la Switch, Chine, avenir : ce qu’il faut retenir des réponses aux actionnaires
Nintendo est satisfait des chiffres de ventes de la Switch que la firme explique par la stratégie de déploiement de jeux et le développement de l’abonnement en ligne. Furukawa reste toutefois prudent quant à la stratégie de déploiement en Chine, et prévoit de nouvelles annonces concernant le Nintendo Switch Online pour maintenir l’engouement.
DossierSuccès de la Switch, les chiffres et le reste
Interrogé à propos de l’année passée et des chiffres de vente (qui ont été largement commentés sur PN), Shuntaro Furukawa est confiant quant à la capacité du line-up de cette année à satisfaire tous les acheteurs de Switch et les possesseurs actuels, afin d’atteindre l’objectif de 18 millions de machines vendues avant la fin de mars 2020.Pour garder un taux élevé de vente par appareil (ce qui remplace le taux d’attachement de la console), Nintendo entend poursuivre la politique de sortie régulière de gros titres. Cela passera aussi par l’amélioration de services comme le Nintendo Switch Online.
Afin d’expliquer la différence entre la croissance de la Switch et celle de la Wii, Furukawa évoque le développement du marché dématérialisé et le service d’abonnement, deux choses que Nintendo n’avait pas mis en place à ce moment-là. Les accessoires, comme les Joy-Con et la manette pro, se sont très bien vendus.
Ajoutons, en passant, que Nintendo doit ce succès aussi à la première année de la Switch par rapport à celle de la Wii assez pauvre, passé le line-up de sortie. Pour la Switch, il n’y a pas eu de traversée du désert, avec un gros jeu par mois.
En comparaison, les ventes de 3DS ont décru, mais la demande est stable et Nintendo continue de voir sa console portable comme une entrée en matière pour les nouveaux acheteurs et une incitation à acheter la Switch.
Implantation en Chine, Tencent, et le mobile
Ce n’est plus un secret pour personne : Nintendo envisage de travailler avec Tencent pour diffuser la Switch en Chine parce que cette dernière a une implantation déjà très importante. Précédemment, la firme de Kyoto avait travaillé avec iQue pour commercialiser la Nintendo DS et la Nintendo 3DS, sans grand succès.Furukawa reste donc prudent concernant l’issue de cette démarche, en gardant en tête qu’il a fallu 30 ans pour construire un marché solide au Japon, en Amérique et en Europe. L’arrivée sur le marché chinois répond aussi à l’extension de la population de joueurs. Il ne faut pas penser cette démarche sur le court-terme, mais la voir comme un investissement sur le long terme.
La Chine est un énorme marché, donc les attentes sont forcément élevées. Sauf que ça ne va pas être facile parce que le public chinois joue surtout sur mobile et PC, ce qui ne laisse pas trop de place pour les consoles.
Cela étant, Nintendo ne prévoit pas encore de sortir ses jeux mobiles en Chine, bien que des discussions soient en cours avec Tencent : on pourrait donc en savoir plus à l’avenir. Quant à l’arrivée d’un parc d’attraction, c’est pour le moment hors de question.
Avenir, stratégie et menaces
L’objectif concernant le Nintendo Switch Online reste d’attirer toujours plus de consommateurs vers ce nouveau service. Comme Tetris 99 a incité pas mal de monde à rejoindre le Nintendo Switch Online, Furukawa reconnaît qu’il faut poursuivre les efforts dans ce genre d’offres pour accroître l’attractivité du service. On peut donc espérer de nouvelles surprises. Peut-être à l’E3, lors du Nintendo Direct qui nous attend pour l'occasion ?Interrogé à propos du cloud gaming (on en a beaucoup parlé ici) et de la 5G, Furukawa n’est pas convaincu que tous les jeux vont passer au cloud immédiatement, tout en reconnaissant que la technologie avance à un rythme soutenu. Mais il continue de croire dans la valeur centrale de Nintendo, le fait que les expériences de jeu proposées par la firme ne peuvent être délivrées que par des appareils dédiés. Entre nous, c’est assez normal qu’il dise cela, ayant face à lui à des actionnaires qui pourraient aller financer Stadia ou XCloud d’un jour à l’autre…
Ce n’est pas le seul danger qui guette Nintendo. Un actionnaire a demandé à Furukawa ce qu’il pensait d’une éventuelle OPA (offre publique d’achat) hostile, c’est-à-dire un rachat d’actions qui ferait passer le contrôle de la firme à un actionnaire externe. Pour le moment, aucune mesure anti-OPA n’a été prise, mais des systèmes sont en place si jamais une compagnie voulait prendre le contrôle de Nintendo, à la fois au sein de la compagnie et en lien avec l’extérieur.
Source : Traduction officielle
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Du point de vue d'un actionnaire, l'intérêt d'une question comme ça n'est pas tant pour inciter à la méfiance, mais plutôt pour confirmer que les actuels propriétaires sont toujours intéressés par la compagnie et confiants de leur succès, et aussi pour vérifier si des mesures sont en place pour éviter ce genre de choses en premier lieu. Toujours du point de vue d'un actionnaire, ça ne sert à rien d'aider une OPA si au final la situation de la compagnie ne changera pas. Surtout que l'action Nintendo est plutôt rentable part les temps qui court.