Wii U : on y joue encore !

Une recette qui sent le déjà vu

Tout semble avoir déjà été dit et redit sur le net, tant la nouvelle console de Nintendo a fait parler d’elle depuis sa présentation et depuis l’annonce du fameux GamePad. Et malgré ces effusions ininterrompues de pixels sur les écrans du monde entier, autant ne pas s’arrêter en si bon chemin : voilà donc un nouvel avis et une nouvelle description de ce bébé dont chacun tente de prédire l’avenir avant même sa naissance, prévue pour le 30 novembre.
Même si l’équipe de Puissance Nintendo avait déjà eu la joie de tester la Wii U cet été à l’occasion de diverses présentations de la console, votre serviteur en était à son tour de chauffe. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’en joueur habitué de la Wii, cette nouvelle console ne sera pas une révolution, comme se nommait d’ailleurs la grande sœur jusqu’à prendre le nom de « Wii ».

Et c’est d’ailleurs tant mieux. Pas besoin de prendre des virages à 90°, ni de tenter de nouvelles expériences trop exotiques. La Wii U bénéficie déjà de la Wiimote et du Nunchuk, auxquels vient s’ajouter le GamePad. Voilà suffisamment d’arguments pour vendre une expérience de jeu. La recette sentirait presque le réchauffé, mais l’odeur d’un plat que l’on apprécie ne part pas si facilement, et c’est donc sans réelle appréhension, mais avec une excitation non dissimulée que la console a été prise en main pour la première fois.

Des caractéristiques dignes des consoles du moment

Concernant les caractéristiques techniques, chacun a pu en aller de son commentaire, en regardant les détails précis des composants de la console. Sans rentrer dans trop de spécificités, quelques détails sont certains : la console en a sous le capot, les jeux peuvent être particulièrement beaux, et la technologie peut être parfaitement maîtrisée.
Vous remarquerez que tout cela est à prendre avec des pincettes. En effet, dans l’enceinte de son stand, Nintendo nous montre le meilleur comme le pire de sa console. Dimitri vous en a déjà touché un mot, mais il est bon de revenir sur quelques jeux pour illustrer le propos, concernant aussi bien les graphismes que le gameplay des différents titres proposés.

Des textures à en faire pâlir les concurrents

Le premier mot se tourne ici vers Pikmin 3. Malgré la laideur soulignée par Dimitri dans son article, on ne peut se résigner à penser que la version définitive se résumera à un jeu digne des heures sombres de la Wii. Si la licence est réellement si chérie par Shigeru Miyamoto, qui l’a conçue, Nintendo a forcément une bonne surprise encore non dévoilée, pour faire de ce nouvel opus un jeu au moins aussi marquant que le premier à son époque.
Cette erreur technique est en tout cas très rapidement oubliée, une fois les bornes dédiées à NEW Super Mario Bros. U atteintes. Ici, plus rien à critiquer d’un point de vue technique. Le jeu est splendide, tout simplement. Les textures sont affinées du mieux possible, dans un environnement toujours digne des meilleures heures du plombier en salopette, pour un rendu HD du meilleur effet. Bien sûr, un petit bémol est à dénoter au niveau de l’arrière-plan, qui présente un léger flou, qui force notre œil à se concentrer sur le premier plan, et qui sait très vite se faire oublier.

Mais que dire de tout ce qui se passe entre Pikmin et Mario ? Peu de choses, et c’est bien là que la Wii U convainc. Aucun reproche n’est à faire aux titres présentés, quand il s’agit des graphismes et du rendu global. Les versions présentées de Darksiders 2 ou d’Assassin’s Creed 3 n’ont rien à envier aux versions Xbox 360 ou PS3. Et si aucun reproche n’est à faire de ce côté, cela signifie bien que Nintendo a réussi son pari d’arriver à faire une console au niveau des exigences du marché actuel.

Notons au passage que les titres présentés se démarquaient plus par leur style que par la finition des textures. Si le rendu des jeux était très agréable et ne choquait pas sur des écrans HD, c’est surtout le style gore à souhait des combats de Ninja Gaiden 3 ou encore l’atmosphère sombre de survival-horror de ZombiU qui marquent.

Des expériences pour tous les goûts

Ce qui nous a marqué, dans la présentation de Big N, c’est la diversité des titres présentés. On va du jeu d’action avec Ninja Gaiden 3 ou The Wonderful 101, au titre de plateformes avec NSMB U, en passant par Wii Fit U, avec un petit détour par le survival-horror dans ZombiU, pour terminer avec une touche plus familiale dans Nintendo Land. Un panel plutôt large de genres, pour ne laisser personne derrière.
Nintendo doit encore se souvenir du lancement mitigé de la 3DS et de la line-up plutôt décevante de l’époque, en nous proposant ici des jeux nombreux et pour tout le monde. Et pour l’occasion, la firme de Kyoto se paye même le luxe de sortir un jeu Mario.

Mais en parlant de ce dernier, nous (j’ai ?) été particulièrement déçu de voir qu’il s’agissait d’un n-ième NEW Super Mario Bros. A croire que Nintendo n’a plus aucune idée pour sa star, et doit nous resservir la même recette avec des niveaux légèrement différents. Et ce n’est pas le costume d’écureuil, ni la possibilité de faire apparaître des plateformes grâce au GamePad, qui nous diront le contraire. Même si la présence de Mario est un symbole fort pour le lancement d’une console, les détenteurs des derniers NSMB préfèreront certainement passer leur chemin.
Heureusement, les autres nombreux titres auront de quoi séduire. Le très sympathique Nintendo Land sera l’argument choc les soirées entre amis, avec des jeux pas si mini que cela, et qui proposent chacun leur expérience. Des mentions spéciales sont à décerner à certains jeux.

Luigi’s Mansion dont l’atmosphère est particulièrement bonne et le concept amusant ravira les fans du titre qui y retrouveront, dans une version édulcorée, l’ambiance inimitable. Les autres jeux, comme Metroid ou Animal Crossing, sont plutôt bienvenus, puisqu’ils mettront à rude épreuve le cerveau de ceux qui joueront au GamePad. En effet, il faudra utiliser les deux joysticks pour des actions différentes, et gérer plusieurs actions simultanément… ce que le cerveau n’a pas l’habitude de faire !
Enfin, le coup de cœur revient au jeu Donkey Kong. Comme dans le jeu original, il faudra sauver la princesse des griffes du terrible gorille, après avoir bravé des obstacles qui s’enchainent. L’utilisation du gyroscope intégré dans le GamePad sera de rigueur, et il faudra faire preuve d’un soin particulier pour franchir des plateformes qui se déplacent plus ou moins violemment, détruisant le Mii à chaque tentative. Un jeu dans la droite ligne du Donkey Kong original : répétitif, addictif et mettant les nerfs à rude épreuve.

Pour le reste, la présence d’Assassin’s Creed ou de Ninja Gaiden sera saluée comme marquant le retour sur une console Nintendo de titres « gamers », montrant que la Wii U ne sera pas une console pour les joueurs casuals. Encore faut-il toucher un mot de la jouabilité de ces jeux au GamePad.

Le GamePad, argument de poids de la Wii U

Le GamePad est, lui aussi, un sujet intarissable de conversation. Sans parler de toutes ses fonctionnalités, arrêtons-nous ici quelques lignes sur le confort de jeu que procure cette nouvelle « mablette ».
Le premier point qui a été largement souligné par la critique est l’ergonomie de l’objet. Tout se prend très facilement en main, chacun des boutons étant très facilement accessible. Un bon point de ce côté donc. Mais comme tout ne peut pas être totalement rose et qu’il faut bien être râleur de temps en temps, soulignons que le poids risque d’être dérangeant.

Si l’on ne prête pas vraiment attention à ce détail dans les phases de jeu où l’on peut se contenter de tenir le GamePad comme on veut, le poids nous a fait tiquer en jouant au mini-jeu Donkey Kong de Nintendo Land : il fallait ici tenir le GamePad devant soi à la verticale. Et au bout de 10 bonnes minutes à s’acharner sur un circuit d’obstacles qui requiert patience, dénigrement de soi et surtout une bonne dextérité, force est de constater que les mains finissaient par trembloter à force de tenir correctement le GamePad. Rien de bien méchant, mais espérons que ce genre d’expériences restent marginales.
L’autre point négatif, et qui n’est pas des moindres, concerne directement la taille de ce GamePad. Si les boutons sont idéalement placés pour faire plaisir à nos petites mimimes, il n’en est pas toujours de même pour les éléments figurant à l’écran. Ainsi, que ce soit dans Ninja Gaiden 3 ou dans ZombiU, les inventaires se gèrent directement sur l’écran. Problème : il faudra lâcher la tablette d’une main pour atteindre les points stratégiques de l’écran, en laissant donc des boutons cruciaux pour en découdre avec ninjas ennemis ou zombis affamés de chaire fraiche.

Outre ces quelques déboires techniques, le mot de la fin sera plus positif. En effet, la réactivité de l’objet est impeccable. La technologie du WiiMotion Plus est bien présente dans le GamePad, puisque la précision est sans défaut lorsqu’il faut pointer l’écran, comme c’est le cas dans le jeu de lancer de shurikens de Nintendo Land. Ce passage était aussi l’occasion de voir que la force du lancer dépendait de l’intensité du mouvement sur l’écran. Un très bon point pour toutes les possibles interactions avec les décors ou avec les objets.
Si vous avez eu la possibilité de tester la Wii U et que vous souhaitez donner vos impressions, profitez de ce sujet sur notre forum de discussion, issu du dossier rédigé par Dimitri en tout début de Paris Games Week.