A propos de Jeux Vidéo Magazine
PN : Pouvez-vous nous dire exactement quel est votre rôle au sein de la rédaction de Jeux Vidéo Magazine ?
Vincent O. : Un rédacteur est en fait un testeur, et doit chaque mois remplir un "quota" de pages rédigées. Il teste le plus souvent des jeux par affinités, c'est-à-dire des genres qu'il affectionne, mais pas uniquement de bons titres. Il est tout aussi intéressant de tester un bon qu'un mauvais jeu, les deux cas nécessitant de donner beaucoup d'infos aux lecteurs. D'autre part, le rédacteur participe activement à la recherche d'infos, que ce soit en rencontrant des éditeurs, en effectuant de déplacements...
PN : Comment résumeriez-vous en quelques phrases JVM ?
Vincent O. : JVM se veut comme étant une sorte d'officiel du jeu vidéo, en ne testant que des jeux sortis officiellement sur le territoire français, et ce sur toutes les plates-formes. C'est également un guide d'achat pour le grand public, qui sait rester accessible en banissant le vocabulaire trop technique habituellement utilisé.
PN : Un magazine aussi complet demande très certainement beaucoup de travail et de temps. Quelles en sont les grandes étapes de création ?
Vincent O. : La première étape, c'est le contact avec les éditeurs, afin d'établir un chemin de fer (organisation du magasine) regroupant tous les tests et previews du numéro à venir. Ensuite vient la partie rédactionnelle, englobant la partie "test", suivie d'une phase de relecture par les secrétaires de rédaction (correctrices). Enfin, les maquettistes mettent en valeur le contenu tout en respectant une charte graphique établie à la naissance du mag.
PN : Mettez-vous un instant à la place de l'un de vos lecteurs. Nous connaissons tous les qualités de JVM. Quels seraient, selon-vous, les points à améliorer, en partant du principe que rien n'est parfait ?
Vincent O. : A l'évidence, les solutions, qui ne sont pas assez complètes, par manque de place. Elles pourraient être amenées à disparaitre afin d'étoffer la rubrique actus, autre point faible, à mon avis, du magazine.
PN : Outre le fait que vous traitez de toutes les consoles, avez-vous une préférence pour un constructeur ?
Vincent O. : Personnellement, et à l'instar d'une grande partie de la rédaction, j'affectionne la Dreamcast, qui a su tirer rapidement partie de ses capacités et surtout offrir des jeux innovants et très variés. Le PC offre également des titres de qualité. La PS One, en fin de carrière, n'offre guère plus que des plates-formes pour enfants, la Nintendo 64 attend sa remplaçante, et la PS2 attend ses jeux (!).
PN : Pour finir avec cette série de questions, quel genre de joueur êtes-vous ?
Vincent O. : Un hardcore gamer, même si c'est un mot que je n'aime pas. Passer des heures, des jours et des nuits sur un seul et même jeu, je suppose que c'est "hardcore"! Je ne résiste que rarement à l'appel d'un jeu de combat ou de sport, surtout s'il s'appelle ISS Pro Evolution ou KOF...
Le futur de Nintendo
PN : Avec le grand retour de Nintendo et l'arrivée fracassante de Microsoft sur le marché du jeu vidéo, êtes-vous sceptique quant à l'avenir de Sony ?
Vincent O. : En aucun cas. Sony à su imposer sa marque "PlayStation" comme un nouveau standard. Là où l'on aurait entendu "jouer à la Nintendo" il y a 5 ans, on entend désormais "jouer à la PlayStation". Les éditeurs qui suivent Sony sont des grands noms (Square Soft, Electronic Arts...) qui assurent à la firme un avenir florissant sur tous les marchés. Enfin la seule possibilité de lire des DVD a motivé l'achat d'une grande partie du parc installé, gageons que l'arrivée de titres tels qu'Onimusha, Metal Gear Solid 2 ou encore Final Fantasy X parachève le succès de la PlayStation 2.
PN : A propos de la GameCube, êtes-vous attiré par cette console ?
Vincent O. : Enormément! Je me rappelle avec émotion de jours forts en sensations pour moi: celui où j'ai acheté ma Super Famicom avec Street Fighter II, et celui où j'ai acheté ma Nintendo 64 japonaise avec Super Mario 64 et Mario Kart! La nouvelle machine de Nintendo apparait techniquement impressionnante, et les premiers titres ne peuvent laisser indifférent... Un successeur pour Wave Race, Mario 64 ou Super Metroid, voilà qui ne peut pas laisser les joueurs de glace!
PN : Beaucoup voient en la Game Boy Advance le successeur de la SNES. Et vous ?
Vincent O. : A mon avis, la GBA est surtout une remplaçante de luxe pour la GB et GBC, prête à reprendre le flambeau pour une nouvelle dizaine d'années d'hégémonie "Nintendoesque" sur le marché des portables! Je veux jouer à mario kart!!
PN : On ne peut le nier, Nintendo est toujours en retard sur son planning. Certaines rumeurs veulent même que la GameCube ne voit pas le jour avant le début de l'année 2002 sur notre continent. Quelle est la date de sortie la plus probable selon-vous ?
Vincent O. : Le premier semestre 2002 semble être la date la plus cohérente pour la sortie de la GameCube, d'autant que selon toute vraissemblance, la X Box verra également sa sortie européenne durant cette période.
PN : Squaresoft a récemment annoncé être très intéréssé par les capacités de la GameCube. Malheureusement, Nintendo ne semble pas trop se réjouir de cette nouvelle. Croyez-vous à un Final Fantasy sur GameCube ?
Vincent O. : Non. D'une part parceque les "manoeuvres" de SquareSoft tendent surtout à jouer d'un odieux chantage financier sur Sony et à tenter de développer sur d'autres machines pour maximiser les ventes, d'autre part car Nintendo ne semble pas prêt à accueillir un éditeur aussi peu scrupuleux, en partie responsable du succès de la PS au dépents de la N64...
PN : La Dreamcast a prouvé que le jeu On-Line n'était pas réservé qu'aux ordinateurs. Pourquoi a-t-il fallu attendre si longtemps avant de pouvoir enfin jouer par Internet sur console, alors que les joueurs de PC connaissent ce monde depuis plusieurs années ?
Vincent O. : Le jeu en ligne sur PC n'a pas toujours été aussi populaire. La médiatisation à outrance dont le jeu en ligne fait l'objet ces derniers temps, via des évènements tels que LAn Arena, dénote surtout un énorme retard des européens et notamment des français dans ce domaine. Les quelques tentatives de réseau via ligne téléphonique tentés par quelques constructeurs comme Nintendo, Sega ou Atari n'ont pas eu le succès escompté sur leurs territoires respectifs, ils ne pouvaient donc pas s'imposer sur un territoire "retardataire". D'autre part, les japonais n'ont pas été aussi sensibles au phénomène du jeu sur le net via PC que leurs voisins américains. Or, les japonais ont longtemps été les seuls concepteurs et constructeurs de consoles de jeu. Les possesseurs de PC ont longtemps été des nantis, seuls capables de supporter des frais de connexion élevés. La démocratisation des coûts de télécommunication internet va dans le sens d'un jeu en réseau également accessible aux consoles. Enfin, les jeux consoles et PC ont toujours eu une direction assez différente, et la jonction n'a réellement commencé à s'effectuer qu'avec l'avènement des 128 bits.
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