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Acte 3 Vivendi Ubisoft Gameloft
Nouvelle prise de participation de la part de Vivendi, qui continue de serrer son étreinte autour du groupe de la famille Guillemot
NewsUne volonté de faire barrage à Vivendi
Après l’entrée fracassante de Vivendi au capital d’Ubisoft, la situation est devenue compliquée pour la famille Guillemot, à la tête des sociétés Ubisoft et Gameloft. Vivendi n’ayant cessé d’augmenter sa part au sein du capital, la famille Guillemot s’est donc chargée d’une contre-attaque en tentant de trouver des partenaires alliés et de garantir une minorité de blocage de 33 % des droits de vote.Yves Guillemot commente ainsi la situation :
Avant tout, nous devons rester concentrés sur notre activité, c’est ce qui nous a permis d’être numéro 3 mondial dans notre secteur. Nous avons toujours agi dans l’intérêt de tous nos actionnaires, nous continuerons à le faire. Nous allons étudier toutes les options possibles, y compris auprès de nouveaux partenaires. Cela pourrait par exemple être des acteurs qui créent des plateformes et qui ont besoin de contenus.Pas simple cependant, car les fonds nécessaires doivent être conséquent (il faudrait un bloc de 17 % du capital, soit environ 500 millions d’euros, au minimum) et il y a peu de chance que cette opération ne se fasse sans exigence de contrepartie qui risque de réduire encore davantage les volontés de maintenir le groupe indépendant.
Les Échos résument assez bien la situation :
Jusqu’à présent, avec 16 % seulement des droits de vote, la famille Guillemot a tout pouvoir au sein du conseil d’administration, où Yves occupe, avec ses quatre frères, 5 sièges. Les 4 autres sièges d’administrateurs indépendants faisant décoration.
Pour le moment, les discussions sont entamées avec des fonds américains, comme Fidelity Investment (10 % du capital) ou BlackRock (5 %). Or, on ne peut que constater le côté instable de ces fonds, jouant avec opportunisme toute possibilité de se faire du cash rapidement. Le remède risque dans quelques mois d’être pire que le mal. Autre possibilité évoquée, ProSieben ou Amazon, et pourquoi pas Electronic Arts, Sony et Microsoft. Nous imaginons bien qu’un accord avec ces deux derniers se solderait par des exclusivités de jeux sur leurs consoles respectives, les joueurs ne risquent-ils pas d’être lésés au final ? En revanche, Electronic Arts, on ne l’imagine pas vraiment, au regard des conflits anciens entre les deux groupes et la volonté récente d’EA de concurrencer Assassin’s Creed.
Vivendi continue sa prise de contrôle tranquillement
Vivendi a poursuivi sa prise de contrôle progressive de Gameloft, spécialisée dans les jeux vidéo sur mobile.Ainsi Vivendi passe de 15,98% à 17,34% du capital de l’éditeur et possède désormais 15,34% de ses droits de vote depuis le 13 novembre 2015. Une donnée non négligeable quand on sait que la famille Guillemot possède environ 16% des droits de vote. Ici pas de réelle offensive, Vivendi a acheté tout simplement sur le marché les actions disponibles.
Status quo en revanche sur le titre Ubisoft, Vivendi reste à 10,81% du capital, avec quelques achats marginaux. Une comparaison de l’évolution des investissements de Vivendi, publiée par le site Next Inpact, montre une évolution assez faible.
Pour le moment, la position de Vivendi n’a pas bougé :
L'entreprise ne s’interdit pas d’augmenter sa participation en fonction des conditions de marché et se réserve la faculté, le moment venu, de demander à être représenté au conseil d’administration.Il sera intéressant de comparer en parallèle la progression du groupe au sein de Telecom Italia car l’opérateur italien a fait savoir dimanche que Vivendi avait demandé quatre représentants au conseil d'administration de l'entreprise italienne.
Source : Next Inpact et les Échos
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Sinon Ubi me déçoit car les jeux se suivent et se ressemblent trop. C'est beau mais un poil creux.
Pour ce qui concerne Vivendi, nous verrons bien ce que cela donnera comme inflexion au niveau de la production dans les mois à venir. Guillemot et Boloré sont bretons tous les deux, il faudrait bien qu'ils arrivent au moins une fois à se mettre autour de la table et à discuter avant de se jeter dans une opposition qui risque de fragiliser le groupe.