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Atari : dépôt de bilan
Anciennement Infogrames, le destin d'Atari SA se conclut cette semaine avec le dépôt de bilan de la société, son principal actionnaire ayant décidé de jeter l'éponge.
NewsInfogrames a pendant des années été l'un des fleurons de cette nouvelle économie numérique de la région lyonnaise. Mardi soir, Atari déposait pourtant le bilan, marquant ainsi la fin d'une aventure plutôt mouvementée pour l'éditeur français.
Atari est une société complexe, avec des sociétés dans tous les sens : en France, Atari SA n'est autre que l'ex-Infogrames. Cette holding regroupe l'ensemble des activités d'Atari, et notamment ses filiales américaines, parmi lesquelles on trouve des sociétés comme Atari Inc., Atari Interactive Inc., Humongous Inc. et California US Holdings.
Toutes ces sociétés se sont placées sous la protection de la justice : aux Etats-Unis, c'est le fameux chapitre 11 qui a été invoqué, tandis qu'en France, Atari s'en remet au Tribunal de Commerce de Paris.
Si nous en sommes arrivés là, c'est parce que le principal actionnaire d'Atari, BlueBay, détenait 29% des parts et souhaitait s'en séparer, non sans avoir déjà investi la bagatelle de 21 millions d'Euros dans le groupe ces dernières années… sans que celui-ci ait réussi à rebondir.
Les filiales américaines aimeraient se libérer du joug de leur holding française, surendettée. Ces sociétés sont notamment actives sur le lucratif marché des jeux sur smartphones et tablettes, profitant de la notoriété des marques de jeux développées au cours des 40 dernières années comme Pong, Asteroid ou Tycoon RollerCoaster, pour ne citer que celles-là. En se séparant d'Atari SA, les sociétés américaines seraient soutenues par un investissement de 5,25 millions de dollars de la part de Tenor Capital, un fond américain.
Ce n'est pas la première fois qu'Atari traverse de sérieuses turbulences : c'est d'ailleurs ce qui avait permis à Infogrames de racheter la marque et ses (pas si) juteuses licences, se rebaptisant Atari, pour profiter de la notoriété de la marque pionnière du jeu vidéo moderne.
Le communiqué de presse d'Atari France évoque un manque de moyens cruel pour se développer. C'est à se demander ce qu'il est advenu des 21 millions de dollars investis par BlueBay, qui essayait vainement de se désengager de ce gouffre financier qu'était devenu Atari depuis plusieurs années.
Dès lundi, la cotation d'Atari a été suspendue à la Bourse de Paris, à la demande d'Atari France. Drôle de destin pour cette société née en 1972, créateur d'une console de jeux qui fait briller les yeux de nombreux nostalgeeks et du non moins célèbre Atari ST.
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