Avec 103,5 millions de consoles vendues, la Switch est désormais la console numéro 1 de Nintendo et valide définitivement la pertinence du concept hybride, mi-mobile mi-console de salon. Mais au bout de cinq années, même si elle a encore de la réserve au compteur, se pose obligatoirement la question de sa succession. Comment poursuivre l'aventure sans perdre au passage cet incroyable parc installé ? Une opération pas si simple quand on voit les difficultés de Microsoft et de Sony avec leur nouvelle génération, qui ont eu besoin de mettre en avant la compatibilité de leur nouveau vaisseau amiral avec des titres fonctionnant sur les précédentes générations pour encourager les nouveaux acquéreurs à sauter le pas, sans avoir à tout racheter.
Avec la Switch, Nintendo s'est coupée des traditionnelles consoles virtuelles qui ont fait que les acquéreurs ont grincé un peu des dents en devant repasser par la case dépense pour pouvoir rejouer sur Switch à d'anciens titres pour lesquels ils avaient déjà déboursé sur les précédents générations. La Wii U, malgré son échec, a pu compter sur un catalogue de titres de grande qualité, que les équipes travaillant pour Nintendo ont abreuvé régulièrement malgré la défection rapide des grands éditeurs tiers et d'une large partie des indépendants. Mais faute de vendre suffisamment de consoles, ces titres sont restés bien souvent ignorés à l'époque, avant de connaître le succès lors de leur portage sur Switch. Mais malgré tout, un joueur Wii U pouvait utiliser de nombreuses consoles virtuelles et surtout l'immense logithèque de la Wii pour s'occuper, sans avoir à tout racheter.
La Switch s'est lancée en 2017 avec le pari risqué de faire table rase : des cartouches mémoires à la place de disque, la non rétrocompatibilité avec la génération Wii U/ Wii et pas de consoles virtuelles. Il a fallu patienter le lancement de l'offre online pour retrouver la possibilité de jouer à des titres NES et SNES, puis plus récemment aux titres N64 et Mega Drive (via l'extension payante de l'offre d'abonnement qui a commencé à faire tiquer de nombreux fans). Les fans espèrent toujours la possibilité de pouvoir rejouer à des titres GameCube, même si la puissance d'émulation nécessaire semble un peu compliqué pour la console actuelle.
Avec désormais 103,5 millions de consoles vendues, il serait bien délicat pour Nintendo de repartir de zéro à nouveau pour une nouvelle génération de console. Alors comment conserver les acquis tout en permettant de proposer un jour une console plus puissante ?
Selon différentes informations qui commencent à se recouper, Nintendo va investir de plus en plus pour poursuivre ses développements internes sans chercher à acquérir à coup de milliards de nouveaux studios comme le font les deux autres concurrents. Et si Nintendo a repoussé gentiment les offres de service de Microsoft pour son service gaming, c'est que plusieurs échos indiquent que Nintendo réfléchit à proposer propre service cloud gaming, un lancement qui se ferait lorsqu'elle sera prête à lâcher la nouvelle génération de console plus puissante.
Si cette nouvelle console semble bien partie pour devenir une Switch 2, elle pourrait réutiliser en grande partie la logithèque de la Switch 1 via un système d'émulation ( à cause du changement des codes dans les nouveaux processeurs qui ne sont plus totalement retro-compatibles avec ceux utilisés par la puce actuelle de la Switch, dont la carrière chez Nvidia est terminée). Mais avec la service cloud gaming propre à Nintendo, les joueurs ayant acheté leurs jeux en dématérialisée pourraient jouer sur Switch 2 ou les télécharger à nouveau sur Switch 2 avec des patchs, tandis que des titres développés plus spécifiquement pour la puissance supérieure de la Switch 2 pourraient tout de même tourner sur les actuelles Switch via un fonctionnement Cloud, comme testé par certains éditeurs actuellement dont Square Enix avec ses Kingdom Hearts. Un moyen de faire d'une pierre deux coups en permettant la transition pour les joueurs sans repartir de zéro. Est-ce ainsi qu'une partie des 100 milliards de yens que Nintendo prévoit de dépenser sera utilisée ? Affaire à suivre, nous suivrons d'un peu plus près ses bruits de couloir devenant un peu plus récurrents et plus précis.
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