eShop : Les indés évitent l'Allemagne
Si vous aimez les jeux indés et que vous résidez en Europe, vous avez remarqué le décalage des sorties avec le continent américain, parfois l’absence de sortie en Europe. Pourquoi une telle différence de prestation entre continents ? Ceci est en partie dû à la procédure longue et coûteuse de classification par âge peut être, comme développeurs et éditeurs doivent passer par PEGI (Europe), l'USK (Allemagne) et le PBR (Australie).
NewsSelon le site NintendoLife (citant une source qui a souhaité rester anonyme, mais qu’on dit être un membre très respecté de l'indie scene du développement de Nintendo, avec plusieurs jeux déjà sortis), les développeurs européens ont tenu plusieurs réunions «secrètes» durant les derniers mois pour faire le point et partager leurs expériences et difficultés.
Le constat est sans appel : de nombreux développeurs indépendants ont du mal à vendre au moins 3000 exemplaires de leurs jeux sur l’eShop et commencent à moins soutenir les consoles Nintendo. C’est un problème de rentabilité qui se pose à ces studios, qui ne peuvent plus supporter les frais des certifications. Mais cela impacte également les grands éditeurs qui commencent à boycotter l’Allemagne en raison des frais de notation coûteux pour l'USK (une situation qui est assez similaire à l'Australie).
Coût de certification élevé + faibles ventes sur le Nintendo eShop = équation insoluble si l'on reste dans cette démarche, certains d'entre eux ne parviennent même pas à récupérer par leurs ventes les fonds qu’ils ont dû débloquer initialement pour payer la certification : c’est donc une vente à perte qui est dénoncée ainsi que le grand bazar du manque d'harmonisation au niveau européen.
Que peut faire Nintendo qui a bien entendu la colère et les angoisses des studios ? Pas grand-chose immédiatement car le constructeur n’a aucun contrôle sur le PEGI, l'USK et le PBR.
Pour rappel PEGI, ou Pan European Game Information, est utilisé et reconnu dans toute l’Europe et bénéficie du soutien sans réserve de la Commission européenne. Il est considéré comme un modèle d’harmonisation européenne en matière de protection de l’enfance. Une piste cependant peut être explorée, c’est l'expansion du système de notation de l'IARC.
L’International Age Rating Coalition créé en 2013 fournit un processus de classification par âge rationalisé à l'échelle mondiale pour les jeux numériques et les applications mobiles, les développeurs obtenant directement la classification par âge en répondant à une seule série de questions sur le contenu de leur produit et en fournissant des éléments interactifs.
La généralisation de l’IARC simplifierait le processus de certification, et appliqué au Nintendo eShop, ce serait une très bonne nouvelle pour les indépendants afin de simplifier leurs démarches et rationnaliser les coûts. Pour nous joueurs européens, ce serait une solution adéquate pour ne plus être privé de titres ou subir des délais de commercialisation liés au manque d’homogénéisation des marchés numériques. Tout ce travail d’harmonisation se conjugue avec la loi MUN européenne dont nous vous avions parlé ici.
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