Le directeur général de Nintendo DA-CH parle de la magie de Nintendo

En Allemagne, on ne parle pas que des galères de la chancelière Angela Merkel, ou de la bière, des saucisses ou du Bayern. On évoque aussi Nintendo, certes pas très souvent par rapport à l'intarissable président de Nintendo of America, Reggie Fils-Aimé. Alors quand on obtient quelques infos outre-Rhin, on tend l'oreille.

Wirtschaftsforum : Dr Fakesch, Nintendo est l'un des pionniers de la console de jeux vidéo et, après quelques hauts et bas, a révolutionné le marché des jeux avec la Wii. Maintenant, votre nouveau produit, le Nintendo Switch, a conquis le marché. Pouvez-vous nous expliquer la magie de Nintendo?

Dr Bernd Fakesch : Je pense que cette magie est une combinaison d'expériences et de philosophie de l'entreprise. Nintendo fabrique des jouets depuis près de 130 ans et est à la pointe de l'industrie du jeu depuis ses débuts. Bien avant la Nintendo Switch et la Wii, nous étions en train d'établir des normes industrielles avec le Nintendo Entertainment System, le Game Boy et les jeux qui ont été lancés pour ces systèmes - et nous avons réussi à capter le cœur des consommateurs. Grâce à des années d'expérience, être capable de créer des moments de jeu amusants est pratiquement dans l'ADN de nos développeurs de matériel et de logiciels.

Ceci est renforcé par notre philosophie d'entreprise, qui met un accent particulier sur le joueur. Nos développeurs commencent toujours par un certain concept de gameplay. Ils évaluent ce qu'un nouveau jeu ou une nouvelle console doit être capable de faire pour que ce soit aussi amusant que possible afin de faire sourire le joueur. Ce n'est qu'alors que nous réfléchissons aux détails techniques nécessaires pour réaliser ceci, et lesquels de nos personnages conviendraient le mieux. Cela produit souvent des résultats non conventionnels et surprenants.

C'est également ainsi que la Nintendo Switch a été développée, la première console domestique pouvant être utilisée en déplacement grâce à son écran intégré, même lorsque vous n'êtes pas à proximité d'un téléviseur. Le meilleur exemple pour définir le genre de pensée non conventionnelle qui est commun chez Nintendo pourrait bien être Super Mario. Il est un anti-héros, un ouvrier qui a ses capacités, mais qui est essentiellement l'antithèse du super-héros conventionnel - mais il a quand même eu beaucoup de succès depuis plus de 30 ans, que ce soit avec des courses, des sports ou pour sauver des princesses en détresses. Il y a tout un tas d'autres personnages et franchises uniques comme The legend of Zelda Zelda, Animal Crossing, Yoshi et Splatoon qui incarnent cette idée de plaisir - et ce genre de magie propre à Nintendo.

Il est vrai que Nintendo arrive toujours à nous surprendre. Quasiment dans un cercueil fin 2015, la firme a su rebondir pour nous proposer une Switch hyper intéressante (non exempt de défauts comme le manque de puissance). Mais on peut dire que la firme a eu l'opportunité de s'appuyer sur des personnes rares dans le milieu pour tirer la quintessence de concepts, que cela soit d'abord avec Hiroshi Yamauchi, Shigeru Miyamoto et Gunpei Yokoi, puis Satoru Iwata, Yoshiaki Koizumi, Eiji Aonuma et Takashi Tezuka.

Good Job Super Mario Odyssey !

Les jeux Nintendo font régulièrement mouche au niveau du grand public et même les autres développeurs reconnaissent la qualité des hits Nintendo. On se souviendra le concert d'éloges qui avaient suivi la sortie de Breath of The Wild, c'est désormais au tour de Super Mario Odyssey de se voir encenser par les autres développeurs. En voici quelques exemples :

Cliff Bleszinski (Lawbreakers) : C'est comme si Nintendo avait trouvé un moyen de distiller de la joie pure en format jeu vidéo. Je l'ai "fini" la nuit dernière, cependant, le jeu se poursuit superbement avec des dizaines d'heures de jeu en plus. Il est au top de ce genre de jeu que que Nintendo fabrique depuis des décennies. L'humour, la difficulté, les contrôles, tout est un plaisir absolu...

Lauren Davidson (Thimbleweed Park) : C'est une lettre d'amour à la plateforme. Chaque élément est si bien conçu, et avec le mode Assist, c'est une intro parfaite pour les jeunes enfants et les débutants sans en baisser la saveur, tout en offrant un défi aux amateurs. Mario Odyssey est un concentré de joie...

Dennis Zopfi (Horizon : Zero Dawn) : J'ai toujours été un grand fan du plombier italien. Les Mario 3DS, et tous les jeux Nintendo, ont la possibilité de s’adresser à tout type de joueur, casual et hardcore. La conception globale du jeu et sa direction permettent de plonger dans ce monde avec beaucoup de plaisir.

Anthony Swinnich (Shutshimi) : Ce qui me frappe le plus, c'est l'incroyable diversité qu'ils ont pu intégrer à l'intérieur. Chaque niveau à lui seul peut représenter la valeur d'un jeu complet, mais chaque niveau offre plusieurs éléments uniques qui s'intègrent parfaitement à la formule. Il est également inspirant et intimidant de voir à quel point ils continuent à lancer de nouvelles mécaniques sur le joueur sans même un soupçon de confusion. Une fois que j'aurais ramassé ma mâchoire, je vais essayer de comprendre comment ils l'ont fait.

Greg Buchanan (No Man's Sky) : J’ai plongé dans le jeu Super Mario Odyssey avec aucun attachement envers la Saga. Le jeu est incroyablement charmant. Tout fonctionne vraiment bien, même sans attachement nostalgique à la série, alors je ne peux qu'imaginer ce que ressentent les joueurs fans de longue date.

Vous en voulez d'autres ? Allez faire un tour sur ce post de Gamasutra.

Source : GoNintendo