Nintendo fait face à un autre recours collectif concernant les problèmes référencés sous le nom Joy-Con drift, à savoir une dérive des commandes survenant sans contrôle du joueur, rendant très imprécis le gameplay, voir même rendant inutilisable la manette dans certaines conditions. Nous nous en étions fait l'écho dans nos colonnes, puisque nous-mêmes avions été touchés par ce phénomène, fustigeant la lenteur de réaction de la marque et l'impression de deux poids deux mesures entre le marché Européen (et en particulier français) et celui américain où un recours collectif avait été très vite engagé.
Une nouvelle plainte a été déposée mardi devant un tribunal de Seattle, qui devrait donc faire l'objet d'une nouvelle procédure s'ajoutant aux déjà nombreuses instructions engagées sur le territoire américain. Un juge de Washington a soumis une affaire précédente à l'arbitrage, et une autre, déposée en octobre en Californie, est toujours devant les tribunaux. La première poursuite date de 2019 et Nintendo a réagi ensuite en offrant la prise en charge gratuite des manettes touchées par ce phénomène.
Le cœur du problème, c'est que cette faille technique qu'un expert explique comme une conséquence de l'usure des tampons intérieurs de la manette (donc un simple nettoyage à air comprimé et l'emploi d'huile ne peuvent que retarder le problème) n'a toujours pas été solutionnée. La nouvelle version de la Switch ainsi que la Switch Lite ont également été impactée par le problème (ce qui est très gênant pour la Switch Lite avec les manettes incorporées à la console) et des manettes ayant repassé par le service après-vente pour être réparée ont à nouveau connu les mêmes problèmes quelques mois plus tard. Il y a donc une faille technique manifeste et c'est en cela que la nouvelle plainte va être à suivre de près.
Si la plainte provient d'un mineur, une expertise approfondie qui l'accompagne indique que nous sommes face à un défaut majeur. Les avocats du plaignant affirment que Nintendo est conscient du problème et n'informe pas ses clients de manière appropriée. Ils demandent des enquêtes de défense des consommateurs en France, en Belgique et en Suisse, ainsi que la prise en compte des commentaires de Shuntaro Furukawa, président de Nintendo, concernant les "problèmes causés aux clients", le président ayant présenté ses excuses face à cette situation. On se souviendra que UFC-Que Choisir en France avait tapé du poing sur la table face à cette situation et qu'elle suit toujours le dossier, comme le montre cet encadré paru dans son numéro de novembre 2020.
Dans le cas qui nous intéresse, le plaignant indique que le joy-con drift a touché sa console trois mois après son achat, que les manettes ont été réparés par Nintendo puis ont été à nouveau touchées par le phénomène plusieurs mois plus tard. Les manettes ont été réparées à nouveau (à priori on parle d'une somme de 40 dollars, nous ne savons pas précisément l'écart entre les deux réparations) avant d'être à nouveau impactés.
Au dossier, outre
un important document de 43 pages sur cette plainte, des photos du démontage technique, ainsi que des images de microscope électronique montrant les dommages sur les circuits ont été joints (on se doute que le mineur est bien secondé). La plainte allègue un comportement "illégal et déloyal" de la part de Nintendo, ainsi qu'une "fraude à la consommation". On reproche à Nintendo, alors au courant du problème, ne pas avoir suffisamment mis en place de procédure de tests et des changements durables au niveau des lignes de production.
Il semble donc que les solutions palliatives imaginées par Nintendo pour corriger le problème qui touche une petite partie de ses Joy-Cons ne tiennent pas dans le temps et qu'il faille vraiment imaginer une refonte du procédé de fabrication pour éliminer le problème. Logiquement, on peut se demander, si c'est une usure matérielle inévitable, combien de temps nous pourrons jouer avec nos manettes avant de connaître ces désagréments. On imagine que dans les laboratoires de recherche de Nintendo, on se creuse la tête pour régler le problème dans une nouvelle version de la manette (qui permettrait de conserver la compatibilité et les fonctionnalités permises par les Joy-Con), surtout si une nouvelle version de la Switch plus puissante venait à sortir courant 2021.
En attendant, Nintendo a enclenché les actions nécessaires pour faciliter les réparations au niveau de son SAV, faute de mieux, et nous avons noté la baisse de prix d'un Joy-Con unique de dix dollars pour éventuellement faciliter le remplacement d'un Joy-Con défectueux dans le temps. Rappelons cependant que ce type de périphérique souffre inévitablement du cumul de vos longues séances de jeux (depuis la création des consoles, on a tous connu au moins uns fois une manette rendant l'âme ou cassant lors d'une séance de jeu, les possesseurs d'Amstrad CPC se souviennent encore du massacre de manettes sur le jeu Décathlon, un titre de sport qui vous demandait de bouger très rapidement votre stick pour faire avancer votre sportif). Mais effectivement, ce défaut ne peut être accepté sur du matériel récent ou non interchangeable comme la Switch Lite. Au regard du nombre de consoles Switch vendues à travers le monde, statistiquement les pannes vont se multiplier même si cela concerne encore une fois une minorité de manettes pour le moment.
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- soit les résidus sont dans la course du contacteur, créant des abrasivités ponctuelles plus ou moins fréquentes, vous avez du coup un joycon drift intermittent
- soit des résidus sont sur les bords des contacteurs eux-même (comme dans le cas détaillé dans l'article) et l'abrasivité est continue, c'est le joycon drift constant
c'est souvent un mélange des 2, les bords des contacteurs ramassant de la poussière présent à la surface de la carte, qui va se fixer plus ou moins longtemps
A noter qu'il y a un autre problème que beaucoup confondent avec le joycon drift car les effets sont similaires : j'ai eu plusieurs joycons, toujours le droit, qui se déconnectent quelques secondes, mais avec la dernière instruction de direction qui continue de s'exécuter, un peu comme avec le joycon drift, mais je vois bien les lumières de la manette qui s'éteignent puis se rallume et elle se reconnecte (souvent c'est la caméra qui est placée sur le stick droit, du coup elle tourne en continu pendant le temps de la déconnexion).
Et ayant changé de nombreux joysticks sur des joycons, je confirme que certains ont à nouveau drifté quelques mois après réparation.
Nintendo se moque vraiment du monde sur ce coup.