Où sont passées les IP de Nintendo dans la préparation des JO 2020 ?

On se souvient de cette mémorable entrée du premier ministre Shinzo Abe déguisé en Super Mario, lors de la cérémonie de clôture des Jeux de Rio, pour le passage du relais entre Rio et Tokyo, par un clip vidéo humoristique.
Mario était utilisé comme un symbole du Japon organisateur des jeux Olympiques d'été 2020 (du 24 juillet au dimanche 9 août 2020) et paralympiques (du 25 août au dimanche 6 septembre 2020), après un casting qui avait permis de sélectionner notre plombier comme la représentation japonaise la plus connue au monde, bien au-delà des Pokémon, grands absents de ce clin d’œil.

Tokyo a dévoilé fin janvier les ambassadeurs officielles de ces jeux 2020 et a continué à piocher allègrement dans la culture manga.

Astro Boy, Sailor Moon, Crayon Shin-chan, Luffy de One Pièce, Naruto, Jibanyan de Yo-kai Watch, Goku de Dragon Ball et un duo de personnages de Pretty Cure (Mirai et Riko) se retrouvent en tête d’affiche de cette vidéo et se retrouvent désormais présents sur l'ensemble des produits dérivés officiels déjà disponibles dans les boutiques spécialisées.
On reste donc étonnés qu'il n'y ait pas la moindre apparition de Mario ou même pas la moindre trace de Pokémon. En coulisse, on nous assure que l'on devrait voir bientôt Olivier Atton (Olive et Tom), Pac-Man et Mario Bros, mais pour le moment, ces trois là sont totalement invisibles et aucune réponse n'a été donnée pour le moment sur l'absence de Pokémon. Il reste néanmoins un peu plus de trois ans avant le lancement des jeux et nous devrions avoir de nouvelles présentations dans quelques temps.

Des JO qui devront réduire les coûts et redorer l'image du Japon après Fukushima

Les derniers jeux d'été comme d'hiver ont vu leurs coûts exploser et il est désormais l'heure de corriger cette inflation. Pour le Japon, la note va déjà être salée, la facture finale devrait être comprise entre 1 600 et 1 800 milliards de yens, soit entre 13,07 et 14,71 milliards d’euros (lors de l'attribution des JO au Japon, ce montant était estimé à 8,34 milliards de dollars, on voit bien que les coûts ont encore dérapé un peu mais dans une proportion plus limitée que dans les autres pays).

Le Japon n'étant pas riche en ressource minière, un intéressant programme de recyclage des appareils électroniques a été mis en place, proposant aux habitants du pays de déposer leurs anciens appareils électroniques pour les recycler, et créer à partir de 8 tonnes d'appareils les 5000 médailles en or, argent et bronze qui seront remises aux athlètes olympiques et paralympiques. Un bon moyen de réduire les coûts et se donner une image verte en même temps.

Déjà à Rio, les organisateurs brésiliens avaient ouvert la voie à de nouvelles pratiques écologiques, puisque 30 % de l’argent et 40 % du bronze utilisés provenaient de déchets industriels, tandis que 50 % des rubans étaient issus de plastique recyclé.

En récupérant l'or et l'argent présent dans les composants électroniques (entre 30 et 300 milligrammes dans un portable), par effet d'échelle sur un pays, on pourrait alors réunir l'équivalent des 9,6 kilos d'or, 1200 kilos d'argent et 700 kilos de cuivre utilisés par exemple lors des JO de Londres. Le Japon posséderait 16 % des réserves mondiales d’or et 22 % des réserves d’argent... en partie grâce à sa “mine” d’appareils électroniques obsolètes. Mais pour réussir ce projet, le Japon va devoir mieux organiser son système de recyclage, largement insuffisant pour le moment (on estime à 650 000 tonnes de déchets électroniques annuels alors que le Japon ne collecte péniblement que 100 000 tonnes). Les JO devraient donc être un accélérateur pour renforcer la filière du recyclage.

Durant ces jeux, cinq sports seront réintégrés parmi les épreuves officielles : l'escalade, le karaté, le skateboard, le surf et le baseball/softball, ce qui amènera le programme des JO à avoir 33 sports à Tokyo contre 28 à Rio.