Nintendo poursuit sa croisade contre le piratage, avec en particulier la traque des produits imaginés par la Team Xecuter. Rappelons que deux membres de l'équipe avaient fini par être arrêtés et que faute de pouvoir faire tomber tout le groupe, Nintendo avait tenté de faire plier toutes les boutiques qui commercialiseraient une quelconque solution logiciel ou matériel permettant de craquer la console Switch.
Il y a quelques mois, Nintendo avait remporté quelques procès et obtenu notamment 2 millions de dollars de dommages et intérêts dans une première affaire. Mais c'est désormais un vendeur d'Amazon, Le Hoang Minh, qui vient de s'attirer les foudres du constructeur nippon.
A la base, ce vendeur commercialise un RCM Loader, un dispositif USB qui permet aux utilisateurs de contourner les mesures de protection des droits d'auteur de Nintendo et de charger des logiciels piratés et non autorisés sur la console. Pour comprendre ce que c'est, c'est un périphérique qui permet de loader un fichier.bin et donc de démarrer votre console en mode RCM, permettant ensuite de démarrer un firmware alternatif et de lancer ce que vous souhaitez par la suite. On ne connaissait pas cet outil mais une rapide recherche de deux secondes nous a permis de voir à quoi cela ressemble (et on note ainsi la facilité pour le public de trouver des adresses pour se procurer ce type de produits).
Le kit trouvé se compose du RCM Loader, d’un jig en plastique, d’un mini câble micro-usb permettant de recharger la batterie ou de changer les payloads du RCM Loader, ainsi que d’une boite de rangement. Ce type de produit flirte donc avec les limites de la légalité mais ce n'est pas cet aspect qui a amené Nintendo à poursuivre le vendeur. Il faut se tourner vers la partie logicielle. Regardez la 3e ligne :
Il y a le fameux SX OS, développé par l'équipe de la Team Xecuter. Nintendo a donc enjoint le vendeur à ne plus commercialisé son produit, en réclamant 2500 dollars de dommages et intérêts pour chaque infraction. En effet, le RCM Loader mis en vente sur Amazon contient le logiciel SX OS de la Team Xecuter et d'autres programmes de piratage.
Même si Nintendo a marqué quelques coups gagnants, la partie s'annonce tout de même très compliquée. Le logiciel a essaimé sur de nombreux réseaux et continue d'être intégré dans différents périphériques de plus en plus sophistiqués, et qui se montreront à l'avenir plus discrets. Nintendo préfère empêcher une connaissance des produits et une accessibilité trop aisée pour le grand public, c'est en revanche peine perdue pour le public de connaisseurs, qui trouveront toujours un moyen pour s'échanger les bonnes informations et les bons tuyaux.
Si Nintendo est particulièrement ciblée par ce genre de piratage, c'est que ses titres sont familiaux, appréciés pour leurs qualités techniques et de gameplay, et surtout que leurs prix ne baissent quasiment pas dans le temps, ce qui n'est pas le cas des autres éditeurs qui bradent les prix de leurs logiciels au bout de quelques mois. Un Breath of the Wild, trois ans après sa sortie, coûte toujours le même prix que lors de son lancement. On comprend vite que les solutions permettant pour 200 € de se récupérer tous les titres développés ou édités par Nintendo jusqu'à une période récente, comme nous avions pu le découvrir lors d'un précédent billet concernant cette guerre contre la Team Xecuter, en incluant une carte micro-SD pour stocker tout cela et le dispositif pour tout faire fonctionner, devaient être particulièrement tentantes pour un public adolescent/adulte ayant des moyens financiers limités. Nintendo ne pouvait laisser piller son trésor de guerre sans réagir.
Dans sa plainte déposée mercredi devant un tribunal de Seattle, Nintendo affirme que le piratage de logiciels de cette nature est un "problème international grave qui s'aggrave".
On vous invite à ne pas tenter l'aventure de l'utilisation de ces produits, qui outre le fait qu'ils "volent" les jeux à leurs ayants-droits, peuvent créer des problèmes de sécurité et de fonctionnement à votre console, vous empêcher de jouer en réseau ou tout simplement ne plus protéger la moindre de vos transactions financières via l'eShop. Le jeu en vaut-il la chandelle ? A vous de voir, pour nous, c'est clairement non. Le plaisir de se payer un jeu occasionnellement et de prendre le temps d'y jouer est bien différent de celui de récupérer des masses de titres à bas prix et dont on ne prendra pas toujours le temps d'y jouer correctement.
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