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Sony ne croit pas un seul instant au succès de l’arrivée de Call of Duty sur Switch
Sony n’a pu s’empêcher de venir tacler le beau discours de son concurrent direct en prétendant que le "jeune public" de Nintendo ne s'intéresse pas aux jeux FPS et que la Switch ne pourrait pas gérer Call of Duty.
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Le marché du jeu vidéo ne fait pas de quartier et les relations entre Sony et Nintendo ont souvent été houleuses dans le passé. Alors que Microsoft et Sony se livrent depuis la PS3 et la Xbox 360 une guerre complète, voir Microsoft se rapprocher de Nintendo pour annoncer le portage pendant 10 années de la franchise Call of Duty a été perçu comme une vexation par le géant japonais. Sony a donc répliqué par une boutade qui a quelque peu irrité les aficionados de Nintendo, ces fans reprochant à Sony d’avoir la mémoire courte concernant l’histoire qui lie la franchise Call of Duty avec les consoles de Nintendo depuis des années.
Mais qu’a donc dit Sony ?
Reprenant à nouveau l’image qui colle toujours à la peau de Nintendo depuis la Wii alors que les études ont beau démontré le contraire, Sony a indiqué que les joueurs sur console Nintendo sont essentiellement représentés par un jeune public qui ne s’intéresse pas aux titres FPS. Pour appuyer ses propos, Sony met en avant l’échec des dernières versions de Call of Duty sur Wii U, qui ont été des « flops commerciaux ».
Il n’est pas inexact de dire que les portages Wii U n’ont pas trouvé leur public et qu’ils ont été bradés assez vite dans les bacs. Nous avions pu à l’époque nous offrir un exemplaire de chaque Call of Duty Wii U pour 10 € pièce lors des soldes de Carrefour il y a quelques années. Un portage loin d’être bâclé mais qui a été impacté tout simplement par l’échec commercial de la Wii U.
Si maintenant on se positionne par rapport au manque de puissance de la Switch, c’est à nouveau un débat tronqué : Call of Duty a bien bénéficié de portages sur Wii et même DS dans le passé. Et quand on se souvient de Goldeneye sur console Nintendo, les FPS de qualité existent chez Nintendo depuis des années. Si la Switch n’a pas bénéficié de portage de Call of Duty récent, c’est que le moteur physique du jeu n’avait pas été adapté à la console car jugé trop lourd. Call of Duty envoie effectivement du lourd graphiquement et le faire tourner correctement en mode portable sur Switch aurait nécessité un gros travail d’optimisation et une sérieuse cure d’amaigrissement des textures pour faire tenir le jeu dans un format cartouche pas trop onéreux. Des arguments qui peuvent devenir obsolètes si Nintendo a bien dans ses cartons une console gérant le DLSS plus performante.
Sony a peur de ne plus avoir accès à certaines grosses franchises qui font vendre du hardware
Derrière ces propos piquants de Sony se cache surtout une véritable angoisse pour le géant japonais : que Microsoft arrive à mettre la main sur Activision-Blizzard et le prive à l’avenir de portages de qualité sur ses consoles. Sony n’est pas fou et sait pertinemment que des Call of Duty, des World of Warcraft, des Diablo IV ou des Owerwatch drainent des millions de joueurs que Sony n’a pas du tout envie de voir devenir captifs de Microsoft.
Même si Microsoft tente de montrer son intention de ne pas verrouiller ces franchises en proposant un accord à Nintendo sur dix ans pour Call of Duty, Sony a trop peur de devoir dépendre du bon vouloir de Microsoft sur d’emblématiques licences, ce contrôle déstabiliserait le rapport de force sur le marché des consoles pour le moment en faveur de Sony. Le japonais tente par tous les moyens de combattre la mainmise de Microsoft sur Activision- Blizzard et doit être très heureux de la plainte déposée par la FTC américaine pour bloquer ce projet d’acquisition à 69 milliards de dollars. Le japonais n’a pas du tout envie de rester sur la touche et de perdre la bataille logicielle quand la bataille hardware semble gagnée pour le moment (on attend l'impact sur les ventes de la PS5 de la sortie du PS-VR2).
En mettant la main sur Activision Blizzard, Microsoft raflerait un catalogue de propriétés intellectuelles tombées en sommeil pour le moment et qui pourraient être relancées à l’avenir. Call of Duty n’est que l’arbre qui cache la forêt des ennuis potentiels pouvant arriver à Sony à l’avenir si Microsoft arrive à consolider son catalogue par des IP connues et potentiellement exclusives désormais.
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Que veut dire "gérer" un Call Of Duty ? Est-ce que la Nintendo Switch est devenue une personne spécialisée dans la gestion de licences ?
N'aurait-il pas été plus judicieux et surtout plus français de traduire "The Switch can't handle a Call Of Duty" par "La Switch n'est pas capable de faire tourner un Call Of Duty ?
Je sais qu'en France on aime les verbes gérer, kiffer et calculer. Mais il faut vous souvenir qu'il existe plus de trois verbes en français.