Chaque bilan financier de Nintendo est l'occasion d'avoir des chiffres et divers données à compiler ! On peut dire qu'on est servi avec de nombreux records engrangés. La Switch a donc dépassé les 139 millions d'exemplaires vendus et a cumulé 1,2 milliards de jeux écoulés. Une success story qui fait du bien après la crise Wii U mais qui rappelle cependant des passages compliqués pour Nintendo dans le passé. En effet, il n'est jamais simple d'amener sur le marché un successeur a une console qui s'est très bien vendue.
Il y a eu ainsi deux exemples pour Nintendo : la DS et la Wii.
La DS a été une magnifique console portable dont la descendance s'est bien comportée, avec la 3DS. Malgré la qualité de la console 3DS (et de ses déclinaisons New 3DS), avec d'excellents titres, cette gamme de console portable n'a pas réussi à briller autant que son aînée. Pourtant on est resté dans un approfondissement du concept en l'améliorant dans tous les domaines. Il ne reste à Nintendo qu'à sortir une version HD d'une console à double écran pour séduire une nouvelle génération de fans avec une console compacte. Les rumeurs autour d'une nouvelle console double écran sont directement alimentées par ces fans se sentant orphelins de cette proposition technique, non reprise par la Switch.
La Wii est l'autre gros carton de Nintendo, même s'il lui colle à la peau l'image de la console à destination des enfants ayant perdu au passage les gamers adolescents et surtout jeunes adultes à l'époque. Petite puissance mais maxi vente, le passage à une version beaucoup plus puissante, la Wii U a malheureusement été un échec. Alors que la Wii U est plutôt à voir comme l'ancêtre de la Switch bridée par sa connexion permanente à sa station d'accueil, le surplus de puissance et un set de titres très ambitieux n'ont absolument pas séduit le public, déboussolé par l'absence des éditeurs tiers et un gameplay asymétrique trop différent. Heureusement, la plupart des jeux Wii U ont eu leur revanche en étant adapté sur Switch.
La Switch est devenue la reine des consoles au Japon. Nintendo a eu raison de ne pas sortir de version Pro pour ne pas segmenter le marché. Mais désormais avec la nouvelle console qui est sur toutes les lèvres, la question va se poser. Comment faire coexister les différentes consoles sans perdre le marché unique de la Switch ?
Si la nouvelle console est une version supérieure de la Switch, conservant la compatibilité de l'actuelle Switch, ce sera un renouvellement de gamme pour les premiers acquéreurs de la Switch, dont le matériel commence sérieusement à connaître des signes de faiblesse. Les possesseurs de la version OLED seront plus attentistes, car ils devraient perdre leur bel écran au passage pour un classique LED, en attendant une éventuelle déclinaison mini-LED qui commence à prendre le pas sur l'OLED sur le marché des téléviseurs. La Switch 2 devrait bien se vendre, sans connaître cependant le même engouement de nouveauté de l'actuelle Switch : c'est une version plus puissante, plus confortable pour faire tourner les jeux mais sans réelle valeur ajoutée, ce qui reste un problème dans la philosophie Nintendo. A moins de basculer définitivement via des itérations de plus en plus puissantes à la manière des iPhone d'Apple, la famille Switch resterait figée dans un concept et dans un style de gameplay, avec toujours un retard technologique à cause du facteur de forme, sa finesse bridant les capacités de refroidissement et les besoins de conserver la retrocompatibilité. Mais pour le moment, c'est le choix de la raison et de la prise en compte des contraintes du marché actuel.
Si la nouvelle console est en revanche une proposition différente (type double écran ou autre proposition), automatiquement on part sur un nouveau marché et donc à une division des efforts de développement (que nous avons connu à l'époque 3DS/Wii U). Il faudra convaincre les éditeurs de repartir de zéro et les utilisateurs de suivre cette marche. A l'heure où la rétrocompatibilité est une demande souhaitée par les fans, il n'est clairement pas simple pour Nintendo de repartir vers un ailleurs différent de la proposition Switch. Cette autre proposition existe fort probablement dans les laboratoires de Nintendo mais elle n'est pas prête à être lancé au regard du marché actuel, qui subit encore l'inflation de certains composants, la crise économique sur de nombreux continents et des promesses anciennes toujours pas réalisées aujourd'hui. Il n'y a qu'à voir le fameux casque VR Apple : une superbe machine bien trop chère pour la plupart des gamers, à l'interface encore imparfaite et au poids sur la tête encore bien trop lourd pour convaincre tout le monde. Cette nouvelle orientation console de Nintendo doit faire face aux mêmes écueils : des propositions sur le papier géniales mais ne pouvant pas être mises sur le marché pour cause de composants encore imparfaits pour le moment ou encore trop chers. Le PDG de Nintendo a donc bien raison de dire que le cœur de cible de Nintendo pour cette année 2024 reste la Switch, comment pourrait-il en être autrement ?
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Tout le monde parle d’une amélioration des performances, logique, mais tout le monde semble oublier l’essentiel, à savoir que chaque console Nintendo apporte une nouveauté : 3D, double écran, 3D sur portable, Motion gaming, mablette, console hybride…
Donc beaucoup semble avoir oublier l’essence même de la réussite de Nintendo : surprendre encore et encore.
Et là ils n’auront aucun mal à surprendre vu que tout le monde imagine uniquement une Switch plus puissante.
Il y a quelques temps de ça, des rumeurs parlaient du fait que la Switch 2 n'apporterait pas de réelle nouveauté et que Nintendo préfèrerait proposer à coté un hardware secondaire et surtout indépendant de la Switch 2 pour avoir l'innovation (ça parlait de réalité augmentée)