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Robothorium Disponible sur Switch depuis le 31/01/2019
Test de Robothorium (Switch)

Robothorium : fondations fragiles

Développé par Goblinz Studio à la suite de Dungeon Rushers dont il reprend certaines mécaniques, Robothorium est un RPG au tour par tour dans un univers futuriste inspiré du cycle des robots d’Isaac Asimov. De bonnes idées, mais une réalisation bancale sur la console de Nintendo.

Test
Issu des petites mains du studio français Goblinz Studio, Robothorium reprend le système de jeu de Dungeon Rushers, un RPG au tour par tour dans un univers médiéval. Cette fois-ci, la science-fiction est à l’honneur pour nous proposer une histoire politique pleine de personnages et de choix cruciaux. Qu’en est-il ? le courant passe-t-il ? réponse dans ce test.

Une écriture engagée

Nous sommes en 2052. Vous incarnez S.A.I.A, une intelligence artificielle récupérée par Sarah Simov pour mener la résistance des robots contre BreakTech, une entreprise qui exploite le thorium, une ressource d’énergie, pour arriver à ses fins de domination politique et technologique. C’est un monde peuplé d’humains, de robots et de cyborgs, dont les conditions de vie sont compromises par la contamination de leur organisme par les parties robotiques.

Vous l’aurez compris, le jeu s’inspire largement du cycle des robots d’Isaac Asimov, papa de la science-fiction. Ne serait-ce que le nom de votre interlocutrice principale est un rappel évident à l’hypotexte du jeu. Des clins d’œil plaisants que l’on retrouve tant dans la narration que dans les dialogues et certaines missions. La présence de telles références dans un jeu à ambiance SF est d’autant plus agréable que l’on tombe facilement dans la banalité dans ce genre d’univers.
Ici, l’écriture est plutôt intelligente et engagée. Que ce soit par la prise en compte de différentes entités composant une société (humains, robots, cyborgs) ou par des références dystopiques faisant référence à notre propre réalité (mention spéciale à R.I.O.T, un robot anti-émeute créé en France pour réprimer les manifestations), le jeu ne manque pas de placer çà et là des amorces de réflexions politiques.

Et le système de jeu s’en ressent : pendant toute la partie, vous êtes aux prises avec des factions aux revendications parfois contradictoires. Les Humanobots recherchent des solutions pacifiques et en appellent à éviter le plus possible de tuer les humains, alors que Supremachine prône le renversement de l’espèce humaine. D’autres factions, comme Biothorium, vous demandent de prendre les bonnes décisions pour faire avancer la recherche pour sauver les cyborgs.

Face à une situation donnée, il vous est possible d’opter pour une solution non-violente, ce qui vous donnera souvent un avantage dans une autre mission : en épargnant deux ouvriers qui étaient en train de reconditionner un robot, vous les retrouver ensuite, quelques missions plus tard, dans une manifestation contre BreakTech et ils vous prêteront main forte. Une rhétorique procédurale efficace et foisonnante, vu qu’il n’est pas rare de rencontrer ce genre de situation.

Une interface perfectible

Cela étant, on aurait apprécié que l’interface soit plus adaptée à la Nintendo Switch. Pensé à l’origine pour le PC et une utilisation à la souris, le jeu souffre quelque peu de cette transposition. Les menus sont confus et il n’est pas toujours aisé de savoir où on peut aller. Certaines commandes confuses en combat (notamment les capacités dont l’effet change selon que la cible est un ennemi ou un allié) en témoignent.

Sans rendre impossibles certaines actions, ce passage du PC à la console ne s’est donc pas fait sans accroc. Le problème principal est lié à l’inventaire : alors qu’il faut y accéder assez régulièrement, tant pour changer d’équipement que pour assigner de nouvelles compétences, le jeu demande d’appuyer sur +, de sélectionner l’inventaire, le personnage concerné et enfin - pour accéder aux compétences. Une manipulation qui aurait pu être simplifiée, tant l’accès à ces pages est fréquent.
Une autre à chose à repenser, dans une moindre mesure, serait la gestion de la musique. En effet, l’ouverture de l’inventaire interrompt la musique du niveau en cours, ce qui contribue à couper le joueur de la situation dans laquelle il se trouve. Un détail qui pourrait être corrigé sans trop de difficultés.

On ne peut pas en dire autant de la manière d’évoluer dans les différents niveaux. Le passage d’une salle est plutôt rudimentaire : un fondu noir et voilà votre groupe dans la nouvelle pièce. Comme le groupe que vous contrôlez est amené à se déplacer souvent et à revenir sur ses pas, cette succession clignotante de salles peut devenir assez désagréable. Ces coupures sont peu engageantes pour le joueur.

Des performances frustrantes

Mais si ces éléments sont, pour la plupart, généraux à toutes les versions du jeu, la version Switch souffre de performances très en-deçà des attentes. En comparaison avec la version PC, c’est tout à fait regrettable.

Certaines images, notamment l’écran d’annonce de combat qui présente les deux groupes qui vont s’affronter, ou le portrait des robots lorsqu’ils lancent leur attaque spéciale, sont flous, à cause d’une résolution diminuée des sprites, ce qui donne au tout un résultat un peu brouillon. S’agissait-il d’une concession pour améliorer la stabilité du jeu ? quoi qu’il en soit, cela fait partie de ces éléments qui vous font sortir du jeu, à un moment où la tension devrait être montée d’un cran. Idem pendant les cinématiques, qui gagneraient pourtant à être en bonne qualité, pour mettre en valeur les dessins des personnages. Peut-être l’intention était-elle de diminuer la taille du jeu, mais pourquoi ? il n’est pas si lourd.

Pas autant que les temps de chargement qui ponctuent le jeu. Pour lancer une mission, un temps de chargement qui se fige, comme si le jeu s’était bloqué ; pour engager un combat, un temps de chargement ; pour accéder à l’inventaire, un temps de chargement ; pour revenir à la partie, un temps de chargement ! De même dans le hub, où passer de l’écran de sélection des missions à l’inventaire ou celui de réparation des robots demande toujours plusieurs secondes d’attente. Pour un jeu intégralement en 2D et composé de sprites animés, on a du mal à comprendre la raison de cette lenteur.

Le jeu a aussi du mal à afficher des combats fluides, et à chaque attaque contre un ennemi, l’animation se fait saccadée, ce qui contribue tout autant à sortir de l’action. Autant d’écueils très présents – quasi constants – qui viennent rendre l’expérience de jeu frustrante. Gageons que Goblinz Studio se penche sur un correctif pour la version Switch afin d’y remédier. En attendant, voilà un défaut dégrade fortement mon avis sur le jeu.

11/20
Robothorium n’est pas un mauvais jeu. Généreux, complet, bien écrit, il promet à ses joueurs un contenu abondant et un système de combat riche et varié. Quelques maladresses dues au passage du jeu sur console et des choix discutables en termes de mise en scène auraient pu être évités sans que cela ne gâche le plaisir de jeu. En revanche, les problèmes de performance inhérents à la version Switch sont tout à fait regrettables. La note peut évoluer si un patch vient y remédier.
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Le tout dernier PNCAST
PNCAST novembre 2024
11 /20

L'avis de Puissance Nintendo

Il suffirait de quelques ajustements pour que Robothorium devienne un jeu tout à fait agréable. L'intelligence de son gameplay et de son histoire vont tout à fait dans ce sens. Mais en l'état, sur Nintendo Switch, il reste une expérience frustrante à cause de ses problèmes de performances.

Jouabilité
Après un temps d'adaptation, la prise en main n'est pas mauvaise, même si le passage des contrôles à la souris à la manette ne s'est pas fait sans accroc.
Durée de vie
Avec les quêtes principales et annexes, la durée de vie est tout à fait honorable. De plus, le jeu offre une bonne rejouabilité grâce aux systèmes de choix et les équipes de robots.
Graphismes
Un chara-design inspiré, mais on regrette la résolution basse de certains sprites et la relative monotonie des environnements. De plus, les baisses très fréquentes de framerate pendant les combats font sortir de l'action.
Son
Une bande-son agréable sans être invasive et un sound design très propre.
Ergonomie
Des menus fouillés dans lesquels on se perd parfois. Les temps de chargement omniprésents alourdissent grandement l'expérience de jeu.

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