Test de Project Zero : La Prêtresse des Eaux Noires
Le grand frisson débarque sur Wii U juste à temps pour Halloween. Éteignez les lumières, fermez les portes et allumez les bougies.
TestQuand la peur devient un loisir !
Le survival horror est un genre bien à part. Un genre lancé par nous, les Français, avec Alone in the Dark, puis relayé avec brio par la célèbre franchise Resident Evil de Capcom. Aujourd'hui, la Wii U accueille le dernier Project Zero avec pour objectif d'être aussi terrifiant que ces prédécesseurs.Les jeux vidéo tendent de plus en plus à nous faire vivre des émotions, la peur en faisant bien évidemment partie. Paradoxalement, on pourrait se demander quel en est vraiment l'intérêt ? Pourquoi la peur a-t-elle autant de succès ?
Avant tout, il faut une histoire, une immersion et quelque chose qui pousse notre curiosité à aller de l'avant afin de tester notre courage. Project Zero : La prêtresse des Eaux Noires répond il à ces questions ?
Une franchise qui a déjà 14 ans
Petite remise à niveau concernant la série qui débarque sur Wii U. Il s'agit déjà du 5eme volet, le dernier étant déjà sorti sur une console Nintendo, la Wii. Connu sous le nom de Fatal Frame aux Etats-Unis, ce jeu est sorti il y a déjà un an au pays du Soleil Levant. La localisation à pris son temps et arrive exclusivement sur le Nintendo eShop américain alors que l'Europe pourra mettre la main sur une version physique, non pas standard mais uniquement collector ! L'autre alternative est de passer par l'eShop pour se le procurer. A noter que le jeu a le bon goût de proposer les voix anglaises et japonaises avec des sous-titres français.Quel est ce projet de Tecmo ?
Pour ceux qui ne connaissent pas la franchise, dans ce jeu d'horreur vous ferez face à des fantômes sans être équipé d'armes à feu ni d'armes blanches. Comment vous défendre, me rétorquerez-vous ? Ici, votre arme fatale est un appareil photo. Pas n'importe lequel non, pas un vulgaire bridge ou réflexe numérique, mais une Camera Obscura qui vaut une fortune pour tous les antiquaires avertis de l'univers de la saga.3 personnages pour une longue histoire
Ce cinquième volet met en scène 3 nouveaux personnages qui ont tous un but précis. Miu Hinasaki est une jeune femme frêle à la recherche de sa mère (elle même personnage de Project Zero 1 et 3) disparue alors qu'elle n'avait que 3 ans. Ren Hojo, le personnage masculin de cet opus est un écrivain en manque d'inspiration accompagné de son assistante Rui au look androgyne. Enfin il y a Yuri à la recherche de son mentor Hisoka, sorte de détective que l'on contacte pour rechercher des objets et personnes disparues grâce à la Camera Obscura justement.Une histoire qui commence bien
Tous ces personnages vont se rendre sur le mont Hikami, lieu de culte où différentes rumeurs circulent. De nombreuses morts sont à déplorer, faisant de lui un lieu de suicide de premier ordre. Cependant, les choses sont-elles vraiment ce qu'elles sont ? Une force obscure semble émaner de cette montagne.Dans les premières heures de jeu, la peur est vraiment très présente. Pas la peur qui vous surprend, mais celle qui s'installe tranquillement en vous avec une tension grandissante. Celle de l'inconnu, celle de la découverte. Tout est dans l'ambiance, les décors d'une forêt sinueuse ou d'un vieux temple contenant des poupées japonaises vous donneront le frisson. La bande son, minimale, participe grandement à ce sentiment d'insécurité. Ici pas de musique, simplement le bruit de vos pas, celui du vent, de la pluie ponctués par le cri des esprits. Bien entendu, le tout baigne dans la pénombre ce qui profite à la console pour cacher une partie de ses lacunes techniques.
Le jeu n'est pas moche, loin de là mais on notera de l'aliasing, quelques textures d'une autre époque et des cheveux à l'effet "cassé", ce qui est fort dommageable lorsque l'on voit le soin apporté à la modélisation des personnages. D'ailleurs, on ne peut s'empêcher de penser que les créateurs de Dead or Alive aiment toujours nous montrer des personnages féminins aux formes généreuses de manière peu vêtue, ce qui peut tout de même dénoter dans cet univers. Porter une mini jupe, un mini short et des talons alors que l'on doit avancer dans des marécages et fuir des esprits, n'est pas vraiment ce qu'il y a de plus pratique.
La durée de vie c'est comme la confiture, moins on en a plus on l'étale
Qu'on se le dise, le jeu a une durée de vie tout à fait correcte. En mode normal, il vous tiendra une vingtaine d'heures pour l'aventure principale. Etalé sur 14 chapitres (plus 4 bonus), le jeu fait honneur au genre mais c'est sans compter sur un déroulement redondant des lieux que vous visitez. Vous avez 3 personnages et vous visiterez plusieurs fois chaque lieu avec chacun ! Autant vous dire que vous allez connaître les cartes sur le bout des doigts, jusqu'à retrouver à chaque fois tous les objets aux mêmes endroits.Ces incessants "allers-retours" ont un autre effet néfaste, celui de la perte de la peur de la nouveauté. Je m'explique : la première fois que vous visiterez chaque lieu, ne sachant pas ce qu'il y a derrière, vous restez sur vos gardes en vous préparant au pire. En connaissant chaque recoin de manière presque forcée, vous vous baladerez dans la forêt comme vous visiteriez votre appartement, vraiment dommage.
Enfin, vous débloquez un nouveau mode de difficulté à la fin du jeu ainsi que 4 chapitres bonus qui raviront les fans de Dear or Alive imposant une nouvelle manière de jouer : devenir un véritable ninja furtif sans appareil photo. Sur le papier l'idée est plaisante, mais une nouvelle fois en pratique cela s'avère désastreux. Vous visiterez les mêmes endroits et pourrez les finir à une vitesse folle en courant simplement à travers les esprits, sans jouer la discrétion.
Un système de combat qui flash !
Pour vous défaire de vos ennemis, vous ferez appel à votre Camera Obscura qui s'affichera à la fois sur l'écran et sur votre GamePad. L'idée d'utiliser la fonction gyroscopique de cette manette est bonne, rendant l'immersion d'autant plus grande. La sensation d'utiliser un véritable appareil photo est sympa mais demandera un temps d'adaptation car les informations affichées à l'écran ne sont pas les mêmes que sur celui du GamePad.En prenant une photo d'un fantôme, vous libérerez des fragments d'esprit. Si vous parvenez à en capter plus de 5 (il est parfois nécessaire d'incliner son GamePad verticalement pour avoir un plus grand champs d'action), vous faîtes alors une super attaque. Vous pouvez aussi attendre que l'ennemi vous attaque et prendre un cliché au bon moment pour effectuer de gros dégâts. Plus ces derniers sont importants, plus vous emmagasinerez de l'énergie spirituelle vous permettant d'utiliser un pouvoir que vous pourrez personnaliser via différents objectifs comme ralentir voire figer un ennemi.
A cela, il faut ajouter un autre élément : chaque personnage est soumis à l'humidité. Plus vous serez mouillé, plus vous attirerez l'attention des esprits et effectuerez de gros dégâts mais vous serez aussi plus vulnérable. Un jeu dangereux et bienvenu.
Enfin, si vous regardez l'écran de votre télévision et non de votre GamePad lors d'une attaque ennemie, vous verrez que vous pourrez évitez le fantôme par une simple pression sur B.
En pratique, cela est vraiment grisant au début, puis devient redondant par la suite. On en vient à faire des combats stéréotypés : je prends mes photos d'un coin de la pièce, j'évite mon adversaire, je cours de l'autre côté et je recommence quel que soit l'ennemi. Pour le combat, vous avez différentes sortes de pellicules qui infligent plus ou moins de dégâts et se rechargent plus ou moins vite, il faudra donc bien gérer son inventaire même si objectivement, il faudrait être un véritable bourrin pour ne plus en avoir dans le mode normal. Si par malheur cela vous arrivait, sachez que la pellicule la moins efficace est disponible à l'infini... Donc vous ne serez JAMAIS en rade.
Une fois l'esprit anéanti, vous aurez quelques secondes pour aller le toucher et déclencher une cinématique montrant la manière dont est morte la personne. Une vraie bonne idée qui donne de la personnalité aux nombreuses âmes en peine que vous devrez aider.
Autre point noir du jeu, ici la survie se transforme en véritable promenade de santé tant les herbes médicinales pullulent avec les eaux sacrées (vous rendant toute votre vie) et les objets pouvant vous aider ! De quoi ne plus avoir peur du tout.
À la fin de chaque chapitre, vous aurez une note selon votre performance allant probablement de C (je suppose) jusqu'à S+. Cela vous rapportera des points que vous pourrez utiliser soit avant chaque chapitre pour grossir votre inventaire soit en cours de jeu pour rendre votre appareil plus puissant.
Une maniabilité qui fâche...
On retrouve un défaut déjà présent sur les précédents volets de la série : les personnages sont de véritables pachydermes dans leur déplacement, ce qui contraste véritablement avec le character design. De plus, vous utiliserez régulièrement le bouton ZR pour visualiser des souvenirs afin de retrouver votre piste, mais il s'agit du même bouton pour ramasser les objets ce qui vous amènera régulièrement à faire des fausses manipulations et à vous poser d'une manière très précise devant ce que vous voulez ramasser.Certes, c'est un défaut mineur mais qui cumulé avec la maniabilité peut devenir irritant. On notera un système sympa lors du ramassage de l'objet : vous maintenez appuyé la gâchette pour tendre le bras et pouvez le relâcher à tout moment car le membre supérieur d'un esprit peut vous agripper. Cela marche surtout au début et devient répétitif par la suite.
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Pour la partie avec Ayane qui est un bonus fan service j'ai bien aimer le coter infiltration a l'ancienne.
Sérieusement le jeu a une classe folle pour un titre TECMO, survival, en 2014, sur une Wii U. Les choses remisent dans leur contexte je pense qu'on peut aisément lui donner au minimum 2 points de plus.
13 serait-il le prix du retard?
Le scénario est bon ?
Bon dans tous les cas je le prendrai, je pense que je vais bien aimer l'ambiance !
Le scénario est plutôt bon à condition d'aimer l'ambiance à la japonaise et la lecture. En effet, les cinematiques sont nombreuses mais aussi accompagnées d'innombrables carnets à ramasser. Le fait d'avoir différentes fin est plaisant. Sinon question ambiance, tu seras servi !