Test de Disney Illusion Island
Quand Disney se la joue metroidvania, cela donne Disney Illusion Island, un jeu de plateforme malin et plein de charme, non sans quelques lacunes certes, mais qui laisse au final un sentiment de jeu intelligent qui ne laisse aucun joueur sur le côté.
TestMickey, Samus... même combat !
Disney Illusion Island commence sur l’île de Monoth où nos protagonistes stars de l’univers Disney depuis la fin des années 1920, à savoir Mickey et Minnie Mouse, Donald Duck et Dingo (ou Goofy en fonction de votre âge) débarquent sur une île mystérieuse répondant au nom de Monoth. Alors qu’ils pensaient tous se rendre sur ce lieu, ils sont contraints par le guide suprême des autochtones de Monoth d’enquêter sur le vol de trois grimoires de la grande bibliothèque de l’île.Tout au long du jeu, vous retrouverez une ribambelle de personnages hauts en couleurs créés uniquement pour ce titre. Il est doté d'un scénario qui, sans être envahissant, reste assez surprenant dans son approche : nos protagonistes partent pour une aventure qui vous fait découvrir cette île mystérieuse de bout en bout avec une particularité que l’on n'avait pas forcément vue venir lors de l'annonce initiale du jeu.
Pas vue venir car sous ses airs de platformer 2D, nous ne nous attendions pas à avoir une aventure sur un seul et unique niveau, à tel point que Disney Illusion Island emprunte bien plus son game-system aux Metroidvania qu'aux jeux de plateforme. Si les mécaniques de saut sont bien au cœur du gameplay, l’exploration, les allers et retours et surtout la montée progressive en compétence seront la seule façon pour vous de venir à bout du jeu.
Et cela se voit ! Au départ de votre aventure, et peu importe le personnage, vous n’aurez que le saut comme action : un bouton et un seul, en plus du déplacement pour démarrer votre quête. À vrai dire, si cela peut paraître déstabilisant, il indique clairement un changement de paradigme par rapport aux jeux traditionnels de plateforme qui partent du postulat que tous les joueurs connaissent déjà les codes du genre, laissant un peu le côté progressif de l'apprentissage du gameplay pour vous jeter directement dans le bain, avec un simili didacticiel jamais envahissant pour apprendre les bases aux nouveaux venus dans le jeu vidéo.
Ainsi, comme tout bon Metroidvania qui se respecte, vos compétences se débloqueront au moment où vous en aurez besoin pour avancer dans le jeu. Peu à peu, vous allez acquérir le double saut, le grappin pour vous balancer d’une plateforme à une autre, la capacité de plonger sous l’eau… Cette montée progressive en compétence va avoir pour principal intérêt de permettre au néophyte du jeu vidéo de pouvoir s’y adonner avec une courbe de progression assez intéressante.
Une bonne proposition pour tous les joueurs.
Ne nous cachons pas derrière des oreilles de Mickey, la difficulté de ce Disney Illusion Island se rapproche d’une aventure de Kirby : assez facile à parcourir de bout en bout, la complétion à 100 % du titre ne sera pas des plus difficiles même pour les moins aguerris au genre. C'est d'ailleurs là tout l'intérêt de la proposition de Dlala Studios, faire que Disney Illusion Island puisse servir de premier jeu à une nouvelle génération de joueurs qu'on a jusqu'ici trop biberonné aux jeux pour enfants sous licences faits à la va-vite, mais dont le contrôleur qualité n'a jamais été remplacé après sa démission.Le jeu ayant une vocation coopérative, les développeurs ne veulent pas empêcher l’accessibilité du titre : chaque joueur pourra choisir son niveau de difficulté, qui au début du jeu se matérialise par le nombre de droits à l’erreur de votre personnage, ainsi vous commencerez avec un, deux ou trois cœurs en fonction de votre choix. D’ailleurs, pour les joueurs réguliers, nous ne saurons que vous conseiller de ne partir qu’avec un seul cœur, celui-ci vous sera largement suffisant pour le début de votre partie sachant que pendant votre parcours, votre niveau de santé évoluera en fonction des collectibles accumulés sur votre parcours.
Comme tout bon jeu moderne, pour finir le jeu à 100%, vous devrez accumuler différentes collections annexes. Elles ne seront pas des plus dures à trouver tant elles vous sautent aux yeux... Quand elles ne vous sont pas directement indiquées en cours de route ou sur la carte de Monoth. Il vous faudra accumuler toutes les médailles du jeu, les Glimts, au nombre de 2550, celles-ci sont matérialisées sur la carte afin de vous rappeler où sont celles que vous n’avez pas récupérées car vous n’aviez pas les compétences requises au moment de votre premier passage.
La seconde collection consiste en des bourses de voyages appelées Réminiscences de Mickey. Elles vous donneront un petit item de collection qui rend hommage à l’un des épisodes emblématiques de la souris aux grandes oreilles. Des cartes à collectionner appelées « Cados » sont également à trouver lors de votre progression et représentent les protagonistes et antagonistes du jeu. Elles vous donneront un petit descriptif de chacun. Mais le plus intéressant, pour tout fan du personnage de Mickey et plus largement de l’univers Disney, sera pour vous de retrouver et photographier les Mickey cachés dans le jeu.
En effet, c’est une quête officielle : la chasse aux Mickey cachés dans les décors du jeu est sûrement la quête annexe la plus divertissante. Une petite condition toutefois de notre point de vue : désactiver l’aide qui est automatiquement en position ON dans les paramètres. Cette aide vous indique qu’il faut prendre une photo lorsque vous passez autour d’un Mickey Caché, enlevant tout intérêt à la recherche. La désactiver d’entrée de jeu vous obligera à rester en alerte car certains portent clairement bien leurs noms.
Peace and love
Ceci dit, la quête des 100% n’est pas une tare en soi et apporte la seule microdose de challenge pour les joueurs avertis, sachant que le jeu se finit assez rapidement, comptez dix à douze heures de jeu pour le terminer à 100% et huit à dix heures en ligne droite, l’accessibilité du jeu vous permettant de prendre votre temps pour mener les quêtes annexes et l’aventure en même temps. D’ailleurs, la téléportation d’un checkpoint à un autre se débloquant une fois le boss final battu, l’effet d’aller et retour habituel aux Metroidvania se fait moins ressentir quand vous partirez à la recherche des objets manquants pour terminer le jeu à 100%.Parlons de la carte d’ailleurs, comme tout bon jeu de son genre, elle forme un tout unique sans temps de chargement et sa découverte se fait de façon toute naturelle au fur et à mesure que vous débloquerez vos nouvelles compétences. Pas de barrière artificielle pour vous empêcher d’accéder aux différentes zones du jeu, tout se fait de manière naturelle, l’eau, vous pouvez y nager mais pas plonger tant que vous ne l’avez pas appris, les barrières aériennes quant à elles vous seront accessibles une fois le double saut, le grappin, ou même le rebond obtenus.
Le joueur n’est jamais frustré et on ne se perd que rarement dans le dédale que représente la Map de Disney Illusion Island. D’ailleurs, vous débloquerez par moment des téléporteurs pendant le jeu pour faire des allers-retours aux entrées de zones afin de limiter les allers-retours pour rien. Tout est fait pour mettre en confiance les joueurs néophytes qui est le public visé par le soft de Dlala Studio.
Même jusqu’à son game-system, le jeu vise avant tout les plus jeunes qui voudraient s’essayer à un jeu assez intelligent, au level design soigné disposant d’une courbe de progression très naturelle et qui laisse le soin au joueur d’apprendre la compétence obtenue avant de passer à la suivante. Pour cela, Disney Illusion Island propose un jeu qui ne prend pas les enfants ni pour des super gamers, ni pour des « abrutis ». Le jeu offre un gameplay assez souple, avec une inertie de saut assez flottante, tout en n'étant jamais approximative dans le geste et la réception.
D’ailleurs, Mickey oblige, le jeu propose une vision non violente du jeu de plateforme. Chose assez rare dans les propositions d’aujourd’hui, le gameplay est totalement basé sur l’évitement des antagonistes et du bestiaire du jeu, jamais vous ne pouvez vous confronter en face à face faute de quoi vous perdriez un cœur en cas de contact direct avec votre personnage. Même les combats contre les boss sont basés sur un système exploitant vos compétences acquises mais jamais vous n’aurez à les toucher directement.
Notez que les Boss et adversaires, mais également l’univers de Monoth, font partie d’un environnement créé pour le jeu, assez inspiré. On retrouve avec plaisir la patte graphique de la série Mickey de ces dix dernières années dans un style cartoon néo-rétro de toute beauté. On y retrouve également l’humour propre à la série dans les quelques scènes animées venant ponctuer votre aventure (pauvre Donald). Dommage que ces séquences soient trop rarement doublées, alors que les comédiens de doublage officiels donnent leurs voix çà et là.
La queue du Mickey
D’ailleurs, si on doit regretter quelques points, ce serait surtout sur l’ambiance générale du titre. Malgré l’animation soignée des protagonistes et du bestiaire du jeu, on regrettera que l’ensemble du décor paraisse si vide. En effet, ça manque d’arrière-plans, de variété dans les couleurs utilisées et plus généralement de vie en dehors des personnages à l’écran. L'absence de voix en cours de jeu, de cris pour nos personnages ou de bruitages d'ambiances plus poussés laissent un sentiment de grand vide général.En parlant de personnages, on regrette de ne pas pouvoir en changer en cours de partie : on ne peut changer qu'à chaque lancement du jeu. Si cette possibilité n'a pas été proposée, c’est aussi peut-être parce que nos quatre protagonistes sont identiques dans leur gameplay : aucun ne propose de différences physiques ou d’inertie à l’instar de ce qu’avait proposé Super Mario Bros 2 avec ses 4 personnages emblématiques du Royaume Champignon. Cela rend les parties en solo assez monotones quand on veut essayer chaque protagonistes en cours de partie.
On regrettera également l’absence de plus de personnages comme Daisy, Pluto ou Tic et Tac, voire Oswald pour le clin d’œil, le jeu étant le seul représentant de la Firme aux grandes oreilles pour la célébration de leur 100ème anniversaire, Cela aurait pu être un beau clin d'œil aux personnages cultes créés par Walt Disney et ses équipes. Enfin, si elle reste mignonne, la bande son est tout sauf exceptionnelle et sera oubliée une fois le jeu rangé dans sa boîte. C'est d'autant plus dommage que les productions mettant en scène le personnage nous avaient habitué à bien mieux dans le passé.
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